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À La Une - Scrutin

Elections européennes : le Royaume-Uni et les Pays-Bas votent

Au total, plus de 400 millions d'électeurs voteront dans 28 pays pour élire 751 députés européens lors de ces élections qui se tiennent jusqu'à dimanche.

L'eurosceptique britannique Nigel Farage, le 23 mai 2010 à l'entrée d'un bureau de vote à Biggin Hill, dans le sud-est de l'Angleterre. Photo AFP / Ben STANSALL

Les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont donné jeudi le coup d'envoi des élections européennes, deux pays scrutés de près par le reste du continent pour mesurer la montée en puissance des eurosceptiques.

Plus de 400 millions d'électeurs voteront dans 28 pays pour élire 751 députés européens lors de ces élections qui se tiennent jusqu'à dimanche. Ce sera au tour vendredi de l'Irlande et la République tchèque, la plupart des autres pays de l'UE se prononçant dimanche.

Un envol des mouvements nationalistes et populistes est attendu lors du scrutin, qui devrait faire perdre du terrain aux deux groupes les plus importants au Parlement européen, le Parti populaire européen (PPE), groupe de la droite pro-européenne, et le Parti socialiste européen (PSE).

D'après les derniers sondages, le parti de Marine Le Pen (extrême droite) devance celui du président Emmanuel Macron en France tandis qu'en Italie, la Ligue de Matteo Salvini fait la course en tête avec un discours anti-UE.



Aux Pays-Bas, où les bureaux de vote ont ouvert à 05H30 GMT, le Forum pour la démocratie (FvD), parti eurosceptique, anti-immigration et climatosceptique, affronte notamment les libéraux (VVD) du Premier ministre Mark Rutte, qui a appelé à un large rassemblement des électeurs pour contrer les populistes.

Le chef de file du FvD, Thierry Baudet, est "la coqueluche politique de l'année", a expliqué à l'AFP Claes de Vreese, professeur de communication politique à l'Université d'Amsterdam. Et "ce qui se passe aux Pays-Bas se passe aussi ailleurs en Europe", à l'image des récentes performances des populistes en Italie et en Hongrie, a ajouté ce professeur.


(Lire aussi : Macron évoque un risque de "dislocation" de l'Europe)


Brexit omniprésent

Au Royaume-Uni, les Britanniques ont commencé à voter à 06H00 GMT dans un climat plombé par le Brexit, qui monopolise les débats politiques depuis le référendum de juin 2016.

Faute d'être sorti de l'UE dans les temps, le Royaume-Uni a été contraint d'organiser ce scrutin d'autant plus surréaliste que les députés britanniques pourraient ne siéger que quelques semaines au parlement européen.

Le pays devait quitter l'UE le 29 mars mais faute d'avoir obtenu le soutien des députés, qui ont rejeté à trois reprises l'accord de sortie qu'elle avait conclu en novembre avec Bruxelles, la Première ministre Theresa May a dû repousser la date du divorce, désormais fixé au 31 octobre au plus tard.

Pour éviter une sortie sans accord, elle tente de convaincre les députés de soutenir un projet de loi qu'elle présente comme la "dernière chance" de mettre en oeuvre le Brexit. Mais elle a dû repousser à une date indéterminée le vote sur le projet, attaqué de tous côtés et qui a provoqué mercredi la démission fracassante de la ministre chargée des relations avec le Parlement, l'eurosceptique Andrea Leadsom.

Dans cette campagne insolite, le Parti du Brexit, de l'eurosceptique Nigel Farage, réclame une sortie de l'UE immédiate et sans accord. Ce nouveau parti, créé en février, caracole en tête des sondages. "On a déjà voté Brexit, ils nous ont ignoré, donc on va leur dire de nouveau", a déclaré M. Farage jeudi à l'AFP. Il espère être "le député européen au mandat le plus court de l'histoire", comptant sur un Brexit rapide.


(Pour mémoire : Les populistes sous pression à J-3 des européennes)


Verdict dimanche

Quant au vote anti-Brexit, il semble devoir surtout bénéficier au Parti europhile libéral-démocrate, le reste des votes se dispersant entre Change UK, composé de transfuges pro-UE des partis conservateur et travailliste, les Verts et les partis nationalistes gallois Plaid Cymru et écossais SNP.

Les partis conservateur et travailliste, qui dominent la vie politique britannique depuis plus d'un siècle, sont en grande difficulté. Les électeurs risquent bien de faire payer aux Tories leur incapacité à faire sortir le pays de l'UE. Quant au Labour, il souffre de ses ambiguïtés sur le Brexit.

Neil Rodford, 49 ans explique ainsi à l'AFP avoir voté pour rester dans l'UE en 2016. "Aujourd'hui, j'ai en quelque sorte inversé ma décision et voté pour partir", déclare-t-il à Twickenham (sud-ouest de Londres), plus par "principe" que par conviction car il estime que le gouvernement aurait dû respecter le vote des 52% de Britanniques qui veulent quitter l'UE.

Un sondage publié mercredi par l'institut YouGov place le Parti conservateur à une humiliante 5e position, avec seulement 7% des voix, trente points de moins que le Parti du Brexit qui est largement en tête, suivi des Lib-Dem à 19% puis le Labour à 13%.

Les résultats ne seront annoncés officiellement qu'à partir de dimanche soir, lorsque tous les pays de l'Union européenne auront fini de voter.



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Les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont donné jeudi le coup d'envoi des élections européennes, deux pays scrutés de près par le reste du continent pour mesurer la montée en puissance des eurosceptiques. Plus de 400 millions d'électeurs voteront dans 28 pays pour élire 751 députés européens lors de ces élections qui se tiennent jusqu'à dimanche. Ce sera au tour vendredi de l'Irlande...

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