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À La Une - Liban

HRW réclame une "enquête impartiale" après le décès d'un Libanais en détention

"Indépendamment des récits contradictoires, M. Hassan el-Diqqa est bien décédé en détention", estime Amnesty, appelant l'Etat libanais à "faire preuve de zéro tolérance vis-à-vis du crime de torture". 

Human Rights Watch (HRW) a réclamé lundi une "enquête impartiale" sur la mort d'un détenu au Liban, dont la famille affirme qu'il a été torturé, ce que les Forces de sécurité intérieure (FSI) démentent. Photo d'illustration Getty Images/AFP/J. Macdougall

L'organisation internationale de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a réclamé lundi une "enquête impartiale" sur la mort d'un détenu au Liban, dont la famille affirme qu'il a été torturé, ce que les Forces de sécurité intérieure (FSI) démentent. Le ministère de l'Intérieur a ouvert une enquête concernant le décès de Hassan el-Diqqa, 46 ans. Ce père de trois filles est mort samedi à l'hôpital, six mois après son arrestation pour trafic de drogue.

"Avant sa mort, Hassan el-Diqqa avait assuré avoir été torturé et subi des mauvais traitements aux mains des" forces de sécurité libanaises, a déclaré à l'AFP Aya Majzoub, chercheuse sur le Liban auprès de HRW. "Malgré au moins deux plaintes présentées par les avocats de M. el-Diqqa, ces accusations n'ont pas fait l'objet d'une enquête adéquate", a-t-elle estimé. Human Rights Watch a souligné lundi dans un communiqué "le besoin urgent d'une enquête impartiale".

De son côté, le père du détenu, Toufic, a pointé du doigt les forces de sécurité et les autorités judiciaires, estimant que la "torture" dont a été victime son fils a entraîné la dégradation de son état de santé, causant à terme sa mort. "Mon fils a été victime de torture", a-t-il dit à l'AFP. "J'accuse le service de sécurité qui l'a arrêté, et les juges qui étaient au courant", a assuré le père, qui est avocat.

Dimanche, les FSI, qui avaient arrêté M. el-Diqqa, ont nié toute pratique de torture, pointant du doigt à leur tour le père, mais aussi un médecin-légiste non identifié, accusé d'avoir "falsifié un rapport médico-légal", selon un communiqué. Les deux hommes se seraient mis d'accord pour inscrire dans ce rapport que Hassan el-Diqqa présentait des ecchymoses en raison de "torture", selon les forces de sécurité. Le médecin-légiste a été interpellé et il aurait fait des aveux, poursuivent-elles.



(Lire aussi : Polémique autour de la mort suspecte d’un détenu)



"Totalement faux"
Plus tôt dans la journée, la procureure générale du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun, s'est défendue d'avoir mal agi dans cette affaire. "Une erreur s'est glissée dans les propos du premier juge d'instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour, qui a affirmé que j'ai refusé de désigner un médecin légiste pour examiner le détenu Hassan el-Diqqa. Ceci est totalement faux", a dit la juge. "J'ai ordonné le transfert du détenu à l'hôpital et une commission médicale a été créée pour se pencher sur son état de santé. Vous pouvez interroger le père de la victime, qui est avocat, à ce sujet. Cette décision figure également dans le dossier en question", a ajouté la juge Aoun. "Le dossier du détenu est entre les mains du juge d'instruction et de l'accusation depuis des semaines. Ils auraient pu le relâcher s'il s'était avéré qu'il souffrait d'une grave maladie", a conclu la juge.


"Indépendamment des récits contradictoires, M. el-Diqqa est bien décédé en détention", estime Sahar Mandour, chercheuse au sein de l'organisation Amnesty international. "Nous appelons l'Etat libanais à faire preuve de zéro tolérance vis-à-vis du crime de torture", a-t-elle déclaré à l'AFP.

La ministre de l'Intérieur, Raya el-Hassan avait réclamé dimanche l'ouverture d'une enquête. Se disant "désolée" du décès de M. el-Diqqa, Mme el-Hassan a affirmé "avoir donné des directives au directeur général des FSI, le général Imad Osman, afin qu'il prenne des mesures immédiates pour ouvrir une enquête sur les causes du décès". "Le ministère de l'Intérieur a envoyé un rapport détaillé au bureau du Commissariat aux Droits de l'homme de l'ONU concernant les accusations de torture dont aurait été victime Hassan el-Diqqa", a-t-elle ajouté, assurant que le Liban "respecte l'application des conventions internationales en matière de droits humains".

Le ministre de la Justice, Albert Serhane, s'était lui aussi engagé à "mener toutes les enquêtes nécessaires pour dévoiler les circonstances du décès.

Le Liban a adopté en septembre 2017 une loi anti-torture, mais les ONG ont régulièrement documenté des cas de torture dans le pays, estimant que les autorités n'enquêtaient pas sérieusement sur les affaires qui impliquent les services de sécurité. Une institution a été mise sur pied pour enquêter sur les affaires liées à des violations des droits humains, mais le gouvernement ne lui a toujours pas alloué de budget. Si les véritables circonstances du décès du détenu, arrêté en novembre 2018 pour une affaire de narcotrafic, n’ont pas encore été éclaircies, cette nouvelle "bévue" présumée risque de noircir un peu plus l’image d’un pays qui gagne jour après jour sa réputation d’État policier.



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L'organisation internationale de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a réclamé lundi une "enquête impartiale" sur la mort d'un détenu au Liban, dont la famille affirme qu'il a été torturé, ce que les Forces de sécurité intérieure (FSI) démentent. Le ministère de l'Intérieur a ouvert une enquête concernant le décès de Hassan el-Diqqa, 46 ans. Ce père de trois...
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FAUT BIEN ECLAIRCIR SA MORT. ET PUNIR S,IL Y A DES COUPABLES.

LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

08 h 57, le 14 mai 2019

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Commentaires (2)

  • FAUT BIEN ECLAIRCIR SA MORT. ET PUNIR S,IL Y A DES COUPABLES.

    LA LIBRE EXPRESSION. LA PATRIE EST EN DANGER.

    08 h 57, le 14 mai 2019

  • "...Le Liban, un pays qui gagne jour après jour sa réputation d'Etat policier...", mais incapable de faire appliquer correctement au quotidien une seule de ses lois et réglements ! Le Liban est devenu une jungle où peuvent agir tranquillement et au grand jour les corrompus et mafieux, mais où on traque sans pitié et torture à mort le petit délinquant ! Irène Saïd

    Irene Said

    21 h 37, le 13 mai 2019

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