Plusieurs centaines de travailleuses domestiques et de militants de la société civile ont manifesté dimanche entre le quartier de Sodeco et le jardin Hassan Khaled, dans le quartier de Tall el-Khayat, à Beyrouth, pour protester contre le système de la "kafala" (garantie fournie par l'employeur).
Majoritairement des femmes, ces employés ne peuvent bénéficier d'un permis de séjour légal que par l'intermédiaire de leur employeur dans le cadre de ce système. Gouvernantes, nounous et accompagnateurs de personnes âgées sont ainsi laissés à la merci de leur employeur et ne peuvent sortir ou quitter le pays sans leur autorisation. Le Liban accueille plus de 250.000 employés de maison originaires notamment de pays africains et asiatiques.
Dans un rapport publié fin avril, l'ONG Amnesty International, qui a interrogé 32 employées de maison depuis 2018, principalement dans la région de Beyrouth, évoque "une situation alarmante caractérisée par des atteintes systématiques aux droits humains". Parmi elles, dix femmes ont affirmé ne pas avoir le droit de quitter le domicile de leur employeur tandis que d'autres ont confié avoir été enfermées, parfois plus d'un an, insultées, battues ou avoir subi des traitements déshumanisants. Six ont avoué avoir envisagé ou tenté de se suicider. Amnesty a recensé huit cas de travail forcé et quatre de traite d'êtres humains. Vingt-sept travailleuses ont déclaré avoir vu leur passeport confisqué par leur employeur.Les heures supplémentaires sont la norme chez plus de la moitié des femmes interrogées et 14 d'entre elles ont affirmé à Amnesty ne pas avoir droit à leur journée de repos hebdomadaire. Le ministère libanais du Travail a introduit en 2009 un contrat type pour les employés de maison, fixant à dix heures la journée de travail et consacrant un jour de repos par semaine, mais celui-ci est souvent rédigé en arabe, une langue qu'ils ne peuvent lire. Fin 2018, le gouvernement a affirmé avoir traduit le contenu dans plusieurs autres langues, sans préciser lesquelles, selon Amnesty.
Les défenseurs des droits humains accusent souvent les autorités libanaises de faire preuve de laxisme face aux abus de certains employeurs. Ces dernières années, l'Ethiopie et les Philippines ont interdit à leurs citoyens de travailler comme employés de maison au Liban, mais certains trouvent toujours le moyen de s'y rendre. De nombreux pays arabes appliquent le système de la "kafala".
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commentaires (6)
LA SOLUTION DE LA KAFALA EST RIDICULEUSEMENT SIMPLE MAIS LES POLITICIENS S'EN FOUTENT SI L'EMPLOYE VEUT CHANGER DE MAISON , LES NOUVELLES PERSONNES QUI VONT L'EMPLOYE DOIVENT PAYER AUX PREMIER EMPLOYEUR AU PRO RATA DU TEMPS OU LA PERSONNE ETAIT EMPLOYEE C'EST AUSSI SIMPLE D'AILLEURS VOS 2400 DOLLARS C'EST PARCEQUE VOUS AVEZ AFFAIRES AU LIBAN A DES RAPACES IL Y A A CHYPRE 25000 GENS DE MAISONS QUI ONT PAYE 800 DOLLARS PLUS UN BILLET D'AVION POUR VENIR TRAVAILLER A CHYPRE PAS UN CENTINE DE PLUS ( mise a part la desolante recente affaire du serial killer , ells sont en general tres bien traitee et il y a un service special dans la police pour suivre leurs plaintes sans risquér d'etre renvoyes) MAIS QUAND ON NE VEUT PAS FAIRE QUELQUE CHOSE PARCEQUE LES POLITICIENS SEMBLENT CONSIDERER CES TRAVAILLEURS COMME DU BETAIL ON NE FAIT RIEN ET CELA DEPUIS DES ANNEES
LA VERITE
03 h 21, le 06 mai 2019