Les fermes de Chebaa. Archives/ Saïd Maallaoui
Le ministre de la Défense Elias Bou Saab a affirmé mardi, lors d'une tournée dans la Békaa, que les fermes de Chebaa étaient bel et bien libanaises, réagissant ainsi aux propos du leader druze Walid Joumblatt, qui avait déclaré que ces territoires, occupés par Israël, appartenaient en fait à la Syrie, provoquant une véritable polémique.
"La libanité des fermes de Chebaa et des collines de Kfar Chouba est inscrite dans la déclaration ministérielle et toute personne qui pense autrement est invitée à débattre de cette question en Conseil des ministres", a affirmé le ministre Bou Saab dans un discours prononcé à Ersal, près de la frontière syrienne.
Dans une interview jeudi dernier à Russia Today, Walid Joumblatt avait affirmé qu’après la libération du Liban-Sud, en l’an 2000, "des officiers libanais ont entrepris, en collaboration avec la Syrie, de modifier les cartes géographiques pour faire en sorte que les fermes de Chebaa et Wadi el-Assal (à la frontière avec le Golan) soient intégrés au territoire libanais, afin de garder le prétexte d’une terre occupée qu’il fallait libérer à tout prix". "Les fermes de Chebaa ne sont pas libanaises. En théorie, c’est nous qui les occupons", avait-il dit.
L'ancien ministre Nicolas Fattouche a, lui, estimé que les propos de M. Joumblatt violent la Constitution libanaise et constituent "une haute trahison", appelant à ce qu'il soit déchu de ses droits civils. Lors d'une conférence de presse, il a pris à partie le chef de l'Etat, Michel Aoun, le président de la Chambre, Nabih Berry, et le Premier ministre, Saad Hariri, leur demandant "comment ils peuvent accepter les propos de l'ancien député Walid Joumblatt". Il a accusé le leader druze d'être à la tête "d'une cellule dormante de trahison".
Le chef du Parti démocratique libanais, l'émir druze Talal Arslane, a de son côté estimé qu'il n'est "pas nécessaire que la libanité des fermes de Chebaa et des collines de Kfar Chouba se retrouve au centre d'une polémique", soulignant que cette libanité fait partie des "acquis nationaux et souverains" de l'Etat libanais et de son identité. "Il faut arrêter de jouer avec les choses sacrées", a-t-il écrit sur son compte Twitter.
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Vous pouvez dire tout ce que vous voulez. Sans des preuves cartographiques (que vous n'avez pas, puisque la Syrie ne les a pas non plus), la position de Walid Joumblat est correcte. Donc, ca suffit tout ce carnaval!
19 h 36, le 30 avril 2019