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À La Une - Terrorisme

Attentats au Sri Lanka : le chef du groupe islamiste accusé était l'un des kamikazes

Du Royaume-Uni à Israël en passant par les Pays-Bas, plusieurs nations ont appelé leurs ressortissants à éviter de se rendre au Sri Lanka ou à quitter le pays s'ils s'y trouvent. L'Australie a même jugé "probable" que de nouveaux attentats y soient commis.

Des soldats devant la Grande mosquée de Colombo, au Sri Lanka, le 26 avril 2019. Photo AFP

Le chef du groupe accusé dans les attentats jihadistes de Pâques au Sri Lanka, Zahran Hashim, est mort en perpétrant l'une des attaques suicides qui ont fait 253 morts dans l'île d'Asie du Sud, a annoncé vendredi la présidence.

Tandis que des capitales multiplient les mises en garde à leurs concitoyens, le Sri Lanka, où les tensions restent vives, s'attend à ce que le carnage fasse chuter de 30% sur l'année les arrivées de voyageurs, causant jusqu'à 1,5 milliard de dollars de pertes de revenus au secteur touristique.

Activement recherché par les autorités depuis cinq jours, Zahran Hashim était le chef du National Thowheeth Jama'ath (NTJ), mouvement jihadiste local accusé par Colombo d'avoir perpétré ces attentats dans des églises et des hôtels de luxe dimanche. Son sort était jusqu'ici inconnu et il faisait figure de suspect numéro un.

Zahran Hashim a mené l'attaque suicide contre l'hôtel Shangri-La de la capitale avec un second kamikaze, identifié comme "Ilham", a annoncé vendredi le président Maithripala Sirisena. Des tests ADN sur une tête arrachée ont permis de confirmer son décès, a rapporté à l'AFP un responsable policier.

Zahran Hashim apparaissait sur une vidéo publiée par le groupe jihadiste État islamique (EI), qui a revendiqué le bain de sang, où on le voyait mener sept hommes dans un serment d'allégeance au chef de l'EI, Abou Bakr al-Baghdadi. Il était âgé d'une quarantaine d'années et originaire de la région orientale de Batticaloa, où l'un des kamikazes a frappé dimanche une église évangélique en pleine messe de Pâques.

La traque de suspects se poursuivait vendredi dans le pays de 21 millions d'habitants, où au moins 74 personnes ont été interpellées depuis dimanche.

"Nous avons maintenant des informations selon lesquelles il y a environ 140 personnes au Sri Lanka liées à l'État islamique, nous pouvons et allons toutes les éradiquer très vite", a lancé le président Sirisena, annonçant qu'une loi allait être votée pour interdire les groupes islamistes.



'Nous n'avons pas peur' 

Pour des raisons de sécurité, les églises catholiques à travers le pays sont fermées jusqu'à nouvel ordre. Certaines mosquées ont annulé les prières du vendredi et celles qui les ont tenues ont souvent accueilli une assemblée clairsemée, sous haute sécurité.

Les musulmans sri-lankais craignent d'être victimes de représailles de la part d'autres communautés, mais également des islamistes radicaux après que les leaders religieux ont refusé que les kamikazes soient enterrés dans les mosquées du pays.

"Nous n'avons pas peur. Nous devons mourir un jour et cela peut survenir n'importe où", a déclaré Reyyaz Salley, directeur de la mosquée Dawatagaha Jumma de Colombo, qui ne comptait vendredi qu'une centaine de fidèles contre un maximum de 700 en temps normal.

Du Royaume-Uni à Israël en passant par les Pays-Bas, plusieurs nations ont appelé leurs ressortissants à éviter de se rendre au Sri Lanka ou à quitter le pays s'ils s'y trouvent. L'Australie a même jugé "probable" que de nouveaux attentats y soient commis.

Des centaines de Néerlandais se trouvant au Sri Lanka vont être rapatriés aux Pays-Bas "dans les prochains jours", a annoncé un fonds de garantie actif dans le tourisme.

Dans cette atmosphère d'inquiétude et de fébrilité, le tourisme sera le secteur économique "le plus durement affecté", a déclaré le ministre des Finances sri-lankais Mangala Samaraweera lors d'une conférence de presse. "Nous nous attendons à une baisse de 30% des arrivées et cela signifie une perte d'environ 1,5 milliard de dollars".

L'île, prisée pour ses plages idylliques et sa nature verdoyante, avait connu une année record en 2018 avec 2,33 millions de touristes. Elle espérait générer cinq milliards de dollars de revenus en 2019, contre 4,4 l'année dernière.

Se basant sur les précédents de pays touchés par des attentats -- comme la France, la Belgique, l'Espagne ou la Tunisie --, M. Samaraweera a estimé que le secteur pouvait espérer un retour à la normale d'ici deux ans.



Surprise matinale

Les autorités sont sur la défensive face à la polémique croissante sur l'incapacité du Sri Lanka à empêcher ce massacre, alors qu'il disposait d'informations préalables très précises. Le chef de la police et le plus haut responsable du ministère de la Défense ont déjà dû démissionner.

Une alerte rédigée le 11 avril par le chef de la police, prévenant que le NTJ préparait des attentats, n'a pas été communiquée au Premier ministre et à des ministres de haut rang, dans un contexte de lutte de pouvoir entre le chef de gouvernement Ranil Wickemesinghe et le président Sirisena - qui est également ministre de l'Intérieur et de la Défense.

Colombo a procédé jeudi soir à une spectaculaire révision à la baisse du bilan humain des ces Pâques sanglantes, passant de 359 à 253 morts, en expliquant que des corps terriblement mutilés avaient été comptés plusieurs fois.

La police s'est aussi trouvée dans l'embarras lorsqu'elle a publié par erreur la photo d'une Américaine musulmane dans un avis de recherche de six suspects. "Quelle surprise au réveil !", s'est exclamée l'intéressée sur Facebook.



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