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Liban - Témoignages

Sous le choc, les Sri Lankais du Liban rappellent qu’ils sont « un peuple uni »

L’Orient-Le Jour a rencontré des membres de la communauté sri lankaise installés au Liban, vingt-quatre heures après les actes terroristes du dimanche de Pâques.

Ranja, Kanthi et leur amie Nanda posent à Dora, dans l’épicerie gérée par Kanthi. Photo Z.A.

Stupeur à Dora hier, dans les quartiers fréquentés par la communauté sri lankaise, après le dimanche de Pâques sanglant dans leur pays. Certains ont perdu des amis, des proches ou des connaissances lors de la série d’attentats-suicides qui ont fait 290 morts, imputés par les autorités à un mouvement islamiste local, le National Thowheeth Jama'ath (NTJ).

Sam est chrétien. Il est arrivé à Beyrouth il y a quelques mois et gère aujourd’hui un commerce à Dora. Il a appris dimanche la mort de plusieurs de ses connaissances qui assistaient à la messe de Pâques à l’église Saint-Sébastien de Negambo, un des lieux de culte visés par les terroristes. « La vie est calme au Sri Lanka, mais les musulmans veulent faire des problèmes. Ces attentats ont des visées confessionnelles et non pas politiques. J’ai peur qu’ils essaient de viser les rassemblements de la fête du Travail, le 1er mai. Ils pourront facilement tuer des gens à ce moment-là », déclare-t-il à L’Orient-Le Jour. « Le gouvernement savait que ça allait arriver et n’a rien fait, mais j’ai confiance en l’armée et la police », ajoute-t-il.

Le NTJ avait fait il y a dix jours l'objet d'une alerte diffusée aux services de police, selon laquelle elle préparait des attentats suicides contre des églises et l'ambassade d'Inde à Colombo. D'après le porte-parole du gouvernement sri-lankais, Rajitha Senaratne, cette alerte n'avait pas été transmise au Premier ministre Ranil Wickremesinghe ou à d'autres ministres de haut rang. Un élément qui pourrait relancer la crise au sommet de l'État sri-lankais.

Diwanga, 26 ans, est pour sa part très remonté. « Les musulmans veulent nos terres (celles des chrétiens), ils essaient de nous faire la guerre. La situation est mauvaise ; ils essaient de changer la face du Sri Lanka. C’est sans doute Daech (acronyme du groupe État islamique) qui a perpétré ces attentats », estime-t-il. Hier, les enquêteurs cherchaient notamment à déterminer si le NTJ a pu bénéficier d'un soutien logistique étranger. Le principal fait d'armes de ce mouvement jusqu'ici étant la dégradation de statues bouddhiques en décembre dernier


« Tous nos voisins et amis sont morts »

« On est très tristes », lance une jeune Sri Lankaise qui l’accompagne. « Ils ont choisi le moment où on va à l’église à Pâques. C’est un devoir que d’y aller, on ne pouvait pas faire autrement. Mais Dieu voit tout et sait tout. » Serin, elle, arrive à peine à parler. Contactée au téléphone par L’Orient-Le Jour, cette employée de maison installée au Liban depuis plusieurs années n’arrive toujours pas à comprendre ce qui s’est passé. « Tous nos voisins et amis sont morts à Negambo. Ma famille a échappé à la mort. Elle suivait la messe de Pâques. Mais nos amis et nos voisins n’ont pas eu cette chance », raconte-t-elle, la voix triste. « Cent-cinquante personnes ont péri et nous en connaissons la plupart. Les membres de ma famille sont sous le choc. Ils ont réussi à s’échapper de l’église, mais ma sœur a été blessée au bras. Les gens sont pacifistes au Sri Lanka. Je ne comprends pas pourquoi ils ont fait ça. Nous sommes proches les uns des autres, nous avons toujours vécu ensemble », ajoute-t-elle.


(Lire aussi : Le Liban à l'unisson stigmatise les attentats terroristes au Sri Lanka)


« Le gouvernement ne fait rien »
Au coin d’une rue, un groupe de Sri Lankais bavardent autour d’un café. Ils sont bouddhistes pour la plupart, mais ils dénoncent les attentats à l’unanimité. « Le gouvernement ne fait rien pour protéger les Sri Lankais. Ils savaient qu’il y avait un risque, mais aucune mesure n’a été prise », explique un de ces hommes. « La situation n’est pas bonne dans le pays. Les responsables ne s’occupent pas du peuple », ajoute un autre.

Ranja est installée au Liban depuis une trentaine d’années. Elle est de confession bouddhiste, mais son mari, qui vit au Sri Lanka, est chrétien. « J’ai essayé d’appeler mon mari le dimanche, mais les lignes téléphoniques étaient bloquées. Je m’inquiétais pour lui, mais la connexion a été rétablie aujourd’hui (lundi) », confie-t-elle. Les autorités sri lankaises auraient également bloqué l’accès à Facebook, Viber et WhatsApp. « Beaucoup de jeunes bouddhistes sont en train de faire des dons de sang et de donner de la nourriture aux familles touchées par les attentats. Les Sri Lankais sont soudés et il n’y a pas de différence entre les uns et les autres », ajoute Ranja.

Un avis partagé par Kanthi, épicière sri lankaise à Dora, également bouddhiste. « Je suis très triste. Je n’arrive pas à travailler aujourd’hui. Je connais des personnes qui ont été blessées à Colombo et ça me fait de la peine. Le peuple sri lankais est un peuple uni, nous sommes tous frères et sœurs dans le pays », souligne-t-elle, le regard triste et la gorge serrée.


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Stupeur à Dora hier, dans les quartiers fréquentés par la communauté sri lankaise, après le dimanche de Pâques sanglant dans leur pays. Certains ont perdu des amis, des proches ou des connaissances lors de la série d’attentats-suicides qui ont fait 290 morts, imputés par les autorités à un mouvement islamiste local, le National Thowheeth Jama'ath (NTJ). Sam est chrétien. Il est...

commentaires (2)

IL N,Y A QUE CEUX QUI CONSIDERENT TOUS LES CROYANTS DES AUTRES RELIGIONS DES MECREANTS QUI COMMETENT DES ACTES AUSSI BARBARES LOIN DE TOUTE HUMANITE. TOUS LES PAYS ISLAMIQUES SONT RESPONSABLES CAR ILS NE FONT RIEN POUR ABOLIR CE MOT DE MECREANT DES LIVRES ET SE CONTANTENTENT MALICIEUSEMENT DE CONDAMNER EN PAROLES VIDES.

LA LIBRE EXPRESSION

07 h 25, le 23 avril 2019

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Commentaires (2)

  • IL N,Y A QUE CEUX QUI CONSIDERENT TOUS LES CROYANTS DES AUTRES RELIGIONS DES MECREANTS QUI COMMETENT DES ACTES AUSSI BARBARES LOIN DE TOUTE HUMANITE. TOUS LES PAYS ISLAMIQUES SONT RESPONSABLES CAR ILS NE FONT RIEN POUR ABOLIR CE MOT DE MECREANT DES LIVRES ET SE CONTANTENTENT MALICIEUSEMENT DE CONDAMNER EN PAROLES VIDES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 25, le 23 avril 2019

  • Courage, vous formez un peuple fort

    Punjabi

    01 h 46, le 23 avril 2019

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