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À La Une - Israël

Netanyahu donné vainqueur des élections législatives : et après ?

L'une des questions posées est de savoir dans quelle mesure les ennuis judiciaires du Premier ministre israélien sortant pourraient interférer.


Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, posant pour un photo avec la vice-ministre des AE Tzipi Hotovely, au siège du Likoud, à Tel Aviv, le 10 avril 2019. Photo AFP / THOMAS COEX

Le Premier ministre israélien sortant Benjamin Netanyahu devrait, sauf surprise, former le prochain gouvernement en s'appuyant sur les autres partis de droite et les partis religieux, à l'issue des législatives de mardi.


Et maintenant ? 

M. Netanyahu devrait assumer un cinquième mandat, fort d'une majorité anticipée de 65 sièges sur 120 au Parlement, entre son parti, le Likoud, et ses alliés potentiels, dont bon nombre soutenaient déjà son précédent gouvernement, réputé le plus à droite de l'histoire d'Israël.

Le président Reuven Rivlin devrait se tourner vers M. Netanyahu pour lui demander de former un gouvernement. Les services du président ont indiqué mercredi qu'il commencerait dimanche à consulter les représentants des partis pour écouter leurs recommandations. La quasi totalité des partis de droite ont dit après les élections qu'ils soutiendraient M. Netanyahu. Le député désigné par M. Rivlin aura 28 jours, éventuellement prolongés de 14 jours, pour s'entendre avec ses partenaires sur la composition d'un gouvernement.

Les chances que M. Netanyahu propose à son principal concurrent, Benny Gantz, et à sa liste de centre droit "Bleu-blanc" de rallier la coalition, semblent minces. Les tractations entre M. Netanyahu et ses alliés potentiels pourraient être houleuses, ces derniers risquant de faire monter les enchères pour obtenir tel ministère ou telle mesure.



(Lire aussi : Les Arabes israéliens, grands absents des élections)



La menace d'inculpation 
L'une des questions posées est de savoir dans quelle mesure les ennuis judiciaires de M. Netanyahu pourraient interférer.

En février, le procureur général a annoncé son intention de le mettre en examen pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires. Le magistrat donnera d'ici au 10 juillet à M. Netanyahu une dernière chance de s'expliquer devant lui et d'éviter une inculpation et un procès.

M. Netanyahu risque de devenir le premier chef de gouvernement israélien inculpé dans l'exercice de ses fonctions.

Inculpé, M. Netanyahu ne serait pas tenu de démissionner. Mais sa décision de provoquer les élections anticipées avait été interprétée en décembre comme une possible manœuvre pour gagner une nouvelle légitimité populaire face à la menace d'inculpation.

Les spéculations vont bon train sur l'éventualité que la nouvelle majorité cherche à adopter une loi qui le mettrait à l'abri des poursuites. Des partenaires potentiels de la coalition, comme le ministre sortant des Finances Moshe Kahlon, ont dit qu'ils n'accepteraient pas un texte à effet rétroactif.



(Repère : Elections israéliennes : tour d'horizon du nouveau Parlement)



Quid de Benny Gantz ? 
La liste "Bleu-blanc" de M. Gantz est créditée de 35 sièges, comme le Likoud de M. Netanyahu. Mais il semble difficilement en mesure de réunir une majorité approchant celle de M. Netanyahu ou même la majorité absolue de 61 sièges. Le parti travailliste en particulier n'obtient que six sièges, une déconfiture historique.

M. Gantz devrait devenir chef de l'opposition, poste officiel assorti d'un certain nombre de prérogatives. Entré en politique il y a quelques mois, il a signifié mercredi qu'il n'entendait pas en rester là et qu'il était "là pour dix ans"

Les résultats finaux des élections devraient être publiés d'ici à jeudi après-midi, les votes des soldats, diplomates et prisonniers n'ayant pas encore tous été comptés. Mais ils ne devraient pas modifier les grands équilibres.



(Lire aussi : Législatives : Netanyahu en route vers un cinquième mandat)



Quelle politique ? 
Avec le maintien de M. Netanyahu au pouvoir, il ne devrait pas y avoir d'inflexions majeures.

Les partis juifs ultra-orthodoxes faisaient partie de sa coalition et disposaient de 13 députés à la Knesset. Ils en auront désormais 16, ce qui renforcera leur influence. Mais celle-ci touche surtout aux relations entre la religion et l'Etat, comme l'épineuse question du service militaire obligatoire dont sont pour l'instant exemptés les étudiants des écoles talmudiques.



(Lire aussi : Duel Netanyahu/Gantz : « Si quelqu’un veut te tuer, frappe d’abord »)



Et pour les Palestiniens ? 
Quelques jours avant les élections, M. Netanyahu avait produit une surprise de dernière minute en disant vouloir annexer, contre le consensus international, les colonies israéliennes de Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis plus de 50 ans.

Dans un contexte d'enlisement de l'entreprise de paix depuis des années, les mois prochains sont plein d'incertitude concernant le vieux conflit israélo-palestinien. L'administration du président américain Donald Trump a dit qu'elle comptait présenter après les élections israéliennes un plan de paix se faisant attendre depuis des mois. L'accueil qui sera fait à cette initiative en Israël passe pour dépendre de la composition du futur gouvernement.

Les Palestiniens rejettent ce plan avant même de le connaître tant l'administration Trump s'est discréditée à leurs yeux par ses mesures hostiles à leur cause et foncièrement pro-israéliennes selon eux.

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a refusé mardi de dire si les Etats-Unis s'opposeraient à une éventuelle annexion des colonies de Cisjordanie.

Commentant les élections, Saëb Erakat, haut responsable palestinien, a estimé que les Israéliens avaient dit "non à la paix", et noté que seuls 18 des 120 membres élus de la Knesset soutenaient la création d'un Etat palestinien indépendant.



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