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À La Une - justice

Ghosn veut être jugé séparément de Nissan pour un procès "équitable"

"Nissan est, sur le papier, un accusé mais en réalité, il a pris depuis le début le parti des procureurs", affirme l'avocat de l'homme d'affaires franco-libano-brésilien. 

L'ancien patron du constructeur automobile Nissan Motor quittant le cabinet de son avocat, Junichiro Hironaka, à Tokyo, au Japon, le 12 mars 2019. REUTERS/Issei Kato/File Photo

L'avocat japonais de Carlos Ghosn a déposé mardi une requête écrite au tribunal de Tokyo afin que son client soit jugé séparément de Nissan, inculpé dans l'affaire mais virulent pourfendeur de son ancien patron.

"Nous pensons qu'avoir M. Ghosn et Nissan assis sur le même banc et jugés ensemble est une situation très particulière qui va à l'encontre d'un procès équitable", a déclaré Me Junichiro Hironaka lors d'une conférence de presse. L'avocat a dénoncé le rôle de Nissan, qui a lancé sa propre investigation interne à l'été 2018 après le signalement de lanceurs d'alerte. Le groupe a ensuite transmis les éléments au parquet dans le cadre d'une loi récente sur la négociation des peines, ce qui a débouché sur l'arrestation du magnat de l'automobile le 19 novembre à Tokyo. "Nissan est, sur le papier, un accusé mais en réalité, il a pris depuis le début le parti des procureurs", a insisté Me Hironaka. "Ceci est extrêmement rare". Qu'il s'agisse de la sélection des pièces retenues ou des témoins, "il est donc très important d'avoir non seulement des procédures dissociées mais aussi des juges distincts", a insisté le défenseur de M. Ghosn.

La requête concerne aussi Greg Kelly, bras droit de l'homme d'affaires franco-libano-brésilien, interpellé en même temps que lui, que l'avocat souhaiterait pouvoir citer comme témoin.

Le dirigeant franco-libano-brésilien de 65 ans est soupçonné d'avoir omis de déclarer une grande partie de ses revenus, entre 2010 et 2018, dans des documents de Nissan remis aux autorités boursières. M. Kelly et le constructeur sont aussi inculpés sur ce même point.



(Lire aussi : Renault signale à la justice des flux suspects entre Oman et le Liban remontant à l'ère Carlos Ghosn)



Conférence de presse sous peu 
Carlos Ghosn, également mis en examen pour abus de confiance, a été libéré le 6 mars en échange du paiement d'une caution d'un milliard de yens (environ 8 millions d'euros). Actuellement assigné à résidence dans la capitale japonaise, il nie toute malversation.

"Il va bien et réfléchit soigneusement à la déclaration qu'il veut faire, cela surviendra dans un futur proche", a promis l'avocat. "Parce que sa portée sera significative, il prend le temps de bien préparer" une conférence de presse très attendue.

Le bâtisseur de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, premier ensemble automobile en termes de ventes (hors poids lourd), a été inculpé par la justice japonaise sur des soupçons d'abus de confiance et minoration de déclarations de revenus. Il fait aussi l'objet d'une enquête en France, où Renault a signalé au parquet de Nanterre des faits lui paraissant suspects.

Comme la marque au losange, Nissan a émis des doutes sur des flux financiers - de plus de 30 millions de dollars dans le cas du groupe japonais - à la société distribuant les véhicules à Oman, qui lui auraient au final profité, selon une source proche du dossier. "Nous ne pouvons pas exclure la possibilité de nouvelles poursuites (au Japon, ndlr), c'est entre les mains du parquet et nous ne pouvons rien faire à ce stade", a prévenu Me Hironaka. La date du procès n'a pas encore été fixée, "mais il paraît difficile qu'il se tienne dès le mois de septembre (comme l'ont indiqué des médias), et M. Ghosn va probablement rester au Japon pendant un an ou plus longtemps encore", a-t-il dit.


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L'avocat japonais de Carlos Ghosn a déposé mardi une requête écrite au tribunal de Tokyo afin que son client soit jugé séparément de Nissan, inculpé dans l'affaire mais virulent pourfendeur de son ancien patron.
"Nous pensons qu'avoir M. Ghosn et Nissan assis sur le même banc et jugés ensemble est une situation très particulière qui va à l'encontre d'un procès...

commentaires (1)

Carlos Ghosn est un otage au Japon. Si des états ne s'en occupent pas, Monsieur Ghosn va pourrir dans les cellules japonaises, surveillé, sans aucune liberté et loin de ses bases et famille. L'état japonais compte le démolir à l'usure psychologiquement. C'est un crime qui s'opère sous nos yeux...

Sarkis Serge Tateossian

13 h 46, le 02 avril 2019

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Commentaires (1)

  • Carlos Ghosn est un otage au Japon. Si des états ne s'en occupent pas, Monsieur Ghosn va pourrir dans les cellules japonaises, surveillé, sans aucune liberté et loin de ses bases et famille. L'état japonais compte le démolir à l'usure psychologiquement. C'est un crime qui s'opère sous nos yeux...

    Sarkis Serge Tateossian

    13 h 46, le 02 avril 2019

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