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Liban - Tourisme responsable

Baabda s’associe à la protection des montagnes et des circuits de randonnées

« Marche ! pour protéger » : c’est le cri que lance aux Libanais l’association Lebanon Mountain Trail, afin de les responsabiliser aux dangers qui menacent les sites naturels du pays.

Vue de l’assistance, hier, au palais présidentiel. Photo LMT

Le palais de Baabda s’est mis hier au rythme des randonneurs et du patrimoine naturel et rural du pays. Et pour cause : le chef de l’État, Michel Aoun, a fait sien l’engagement de l’association Lebanon Mountain Trail (LMT) de protéger les circuits de marche et, à plus large échelle, la montagne libanaise. Sur le thème « Marche ! pour protéger » ou « Hike it, protect it », le président Aoun a lancé la nouvelle campagne de l’association, avec pour objectif non seulement d’encourager la population à se promener dans la montagne libanaise, mais d’inviter les promeneurs à agir en touristes responsables, et surtout à protéger durablement le patrimoine naturel, historique et culturel du pays. Un patrimoine en faveur duquel LMT se bat depuis une bonne dizaine d’années, et qui est désormais partie prenante du circuit de marche de 450 km, aménagé, balisé et valorisé par l’ONG, reliant 76 villages et localités, depuis Andqet au nord jusqu’à Marjeyoun au sud.


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30 000 randonneurs par an

Devant un parterre de personnalités politiques, diplomatiques, associatives et de la presse, Michel Aoun a salué le projet de l’association Lebanon Mountain Trail, qui a « transformé un rêve en réalité ». « Tout a commencé par un rêve, qui est devenu paroles, a souligné le chef de l’État. Grâce à votre projet, vous avez transformé le rêve en réalité, et nous allons le vivre ensemble. » Après avoir fait part de son attachement personnel pour les sites naturels du Liban, le chef de l’État s’est dit certain que « les Libanais allaient s’impliquer » dans cette campagne de protection de la montagne. « Lorsqu’ils vont marcher sur les sentiers de Lebanon Mountain Trail, les Libanais vont aimer encore plus leur pays et ces villages qu’ils vont contribuer à faire revivre », a-t-il ajouté.

Car « la campagne de protection d’un circuit de randonnées de 450 km qui attire annuellement 30 000 marcheurs libanais et étrangers » dévoile un projet d’envergure nationale de préservation du patrimoine naturel, culturel, historique, agricole, artisanal des régions rurales, développé par l’association LMT, comme le montre un film projeté pour l’occasion. Placer des villages sur un circuit de randonnées encourage les Libanais et les touristes à aller à la découverte du pays, à admirer la beauté de ses sites, et pousse les villages à développer des structures d’accueil, des maisons d’hôtes, une cuisine traditionnelle, des activités récréatives et artisanales, montre encore le film. Il permet donc aux habitants des zones rurales de s’accrocher à leur région, grâce aux revenus des activités professionnelles que génère la présence régulière de visiteurs. « Notre projet de développer un circuit de randonnées reliant le Nord et le Sud a d’abord été qualifié d’ambitieux », a alors rappelé le responsable de l’initiative Darb el-Jabal (Mountain Trail), Joseph Karam, également président d’Ecodit, qui a permis de financer une grande partie des activités de l’association, avec le concours de l’USAid et de donateurs américains. « Car les structures étaient inexistantes, les maisons d’hôtes notamment. » Petit à petit, les choses se sont mises en place. Mais tellement reste à faire. « Seuls, nous ne pouvons rien faire », a conclu M. Karam, saluant l’initiative du président Aoun.


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Pollution, déchets, carrières

Tour à tour se sont succédé à la tribune bénévoles, guides locaux, émigrés, présidents de municipalité, villageois partenaires de l’ONG, qui se sont félicités « des bienfaits » d’un tel projet qui attribue au Liban « une place de choix dans le circuit du tourisme responsable et respectueux de l’environnement », tout en permettant aux villages libanais de « développer leurs activités économiques » et de « créer des emplois ».

Rappelant l’engagement de l’association LMT auprès des municipalités et des villageois, afin de les encourager à adhérer au circuit de randonnées de montagne, la présidente de l’ONG, Maya Karkour, a fièrement annoncé que « le Liban figure sur la liste des sept plus beaux sentiers de randonnées au Moyen-Orient et dans le pourtour méditerranéen ». Elle a surtout insisté sur « la nécessité de protéger le circuit de montagne qui génère aux communautés locales un revenu de plus d’un million de dollars par an ». « Notre eau se pollue. Notre environnement est menacé. Nos montagnes sont dévastées par les ordures et défigurées par les carrières… » a-t-elle déploré, invitant les différents ministères impliqués dans le tourisme, la protection de l’environnement et le développement rural à faire appliquer les lois et adopter de nouvelles législations pour la protection des richesses naturelles du pays et des sentiers de montagne. « Plus encore que la protection de sites, il s’agit de protéger le patrimoine historique du Liban, car ce circuit n’a pas seulement dix ans d’âge, mais des milliers d’années », a-t-elle martelé.

Maintenant que Baabda et la Lebanese Mountain Trail ont accordé leurs violons, du moins en paroles, la balle est dans le camp des pouvoirs publics.


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