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Le Komitet Gossoudarstvennoï Bezopasnosti fascine toujours

En pleine période de renseignements cybernétiques, l’espionnage, ce métier de seigneur qui a connu ses heures de gloire durant la guerre froide, s’invite dans un musée ouvert sur le sol américain. Tout ce que vous voulez savoir sur le KGB, sans avoir jamais osé le demander...

Reconstitution pour selfies.

L’univers soviétique, autrefois hermétiquement fermé, et qui a longtemps intrigué et même fasciné le monde tant il renfermait dans son silence des histoires et des non-dits, vient de dévoiler ses secrets. Où ? Au cœur de son ancien ennemi juré, l’Oncle Sam. Les Russes débarquent ainsi en douceur dans un musée ayant pignon sur Manhattan baptisé KGB Spy Museum – le musée de l’espionnage du KGB. Inauguré le mois dernier, il expose environ 3 500 objets, documents, installations et autres systèmes pour enfin tout savoir, ou presque, sur ce que l’on n’était pas supposé savoir, de part et d’autre du rideau de fer. Les visiteurs peuvent même prendre la pose sur la réplique d’une chaise à torture ou décrocher l’écouteur d’un téléphone et recevoir au bout du fil des messages des anciens adversaires, Nikita Khroutchev et Youri Andropov, ou ceux de l’actuel « frère ennemi », Vladimir Poutine. Tout cet équipement met la lumière sur l’histoire secrète et les méthodes de la notoire agence de sécurité de l’ancienne Union soviétique qui avait fonctionné de 1954 à 1991, date de l’effondrement de ce système de gouvernance.


Surveillances

Les concepteurs de ce musée, le Lithuanien Julius Urbaitis, grand collectionneur dans ce domaine, et sa fille, Agne Urbaityte, expliquent : « Notre mission est de relater l’information précise, historique et non politique, afin de braquer les feux sur les technologies de surveillance utilisées en ce temps, comparées à celles actuellement en cours. » De même que de présenter l’espionnage dans une démarche pédagogique qui mette en valeur l’intelligence humaine et sa capacité à modifier les événements dans le monde. Et ceci sans aucun parti pris ou message politiques.

Comme on le sait, le KGB était l’un des services de renseignements les plus vastes et les plus sophistiqués dans le monde, opérant, à la fois, hors de ses frontières et sur son territoire. Virtuellement indétectable, il avait mis à son service des outils de travail de pointe et des méthodes implacables. Durant la guerre froide, il rivalisait avec la Central Intelligence Agency (CIA), sous toutes les latitudes et, néanmoins, avec la même poigne chez lui, derrière le rideau de fer. En 1980, un rapport américain affirmait qu’à son apogée, le KGB employait quelque 480 000 personnes, en plus de millions d’informateurs, qu’il avait infiltrés dans chaque aspect de la vie de l’Union soviétique.

Cette observation des faits et gestes de la planète à son insu, à une époque révolue et avant l’avènement du règne de la Toile, est donc (re)visitable, aujourd’hui, sur une surface de plus de 400 mètres carrés et, de plus, à Big Apple. Un espace qui attire un grand public ayant toujours en mémoire les exploits des agents doubles ou triples, qui ont réellement existé, et dont s’est inspiré le septième art, notamment Kim Philby et Aldrich Ames. Le premier, un important officier du Secret Intelligence Service (SIS ou MI6) britannique (1er janvier 1912-11 mai 1988), devenu célèbre lorsque le monde a découvert qu’en fait il était un agent des services de renseignements soviétiques, tout le long de sa carrière. Le second, Aldrich Ames, citoyen américain (né en 1941), officiellement un agent de la CIA depuis 1962, du moins jusqu’à son arrestation par le FBI, en 1994, qui avait repéré son action de « taupe » pour le compte du KGB.


L’autre plus vieux métier du monde

Le KGB Spy Museum a recréé l’environnement de travail clandestin de ces fonctionnaires peu ordinaires, à partir d’objets en apparence anodins qui cachaient d’autres outils, hautement sophistiqués, dont ils se servaient pour accéder aux informations politiques et économiques secrètes. Ces messieurs se promenaient souvent avec un parapluie en main qui, le cas échéant, et par simple déclic, devenait un fusil. Leurs collègues féminines n’étaient pas moins pourvues, avec particulièrement leur « Baiser mortel », un étui de rouge à lèvres, vedette du musée, qui, en un rien de temps et sans en avoir l’air, pouvait éliminer l’ennemi. Bien sûr, on retrouve aussi une panoplie de camouflage d’appareils photographiques, d’enregistreurs, de radios émetteurs-récepteurs, et autres détecteurs de mensonges et de codeurs. On trouve également la reconstitution d’un bureau d’officier du KGB, permettant des prises de selfies à poster sur Instagram. Et, pour un peu plus de suspense et de frisson, le visiteur peut se faire tirer le portrait aux côtés de l’impressionnant buste de Joseph Staline qui domine l’entrée du musée. Aucun signe des goulags et des actes d’exaction, rien que les jeux de l’espionnage et des espions et leur grand art de pratiquer avec maestria, manière KGB, l’autre plus vieux métier du monde.


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