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À La Une - diplomatie

Bassil : La ligne dure des pays de l'Est envers les réfugiés, une "inspiration" pour le Liban

"Chaque Etat doit faire de ses intérêts nationaux sa première priorité. En ce moment, le principal intérêt national du Liban est le retour des réfugiés syriens dans leur pays d'origine", déclare le chef de la diplomatie libanaise.

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, (g) et son homologue tchèque Tomáš Petříček, lors d'une conférence de presse mercredi 27 mars 2019 à Prague. AFP / Michal CIZEK

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a salué mercredi à Prague la ligne dure adoptée par les pays d'Europe centrale et de l'Est envers l'accueil des réfugiés sur leur sol, la qualifiant d'"inspiration" pour son pays, où résident de nombreux réfugiés syriens.

M. Bassil a exprimé sa compréhension pour la décision de la République tchèque, la Hongrie, la Pologne et la Slovaquie de rejeter les quotas de répartition proposés par l'UE à la suite de la crise migratoire de 2015-16, à l'origine de l'afflux de plus d'un million de migrants en Europe.
Plusieurs dirigeants populistes des pays d'Europe centrale et de l'Est dont le Premier ministre hongrois Viktor Orban, le chef du parti PiS polonais Jaroslaw Kaczynski et le président tchèque Milos Zeman, ont vivement dénoncé la politique d'accueil des réfugiés syriens et autres migrants adoptée par la chancelière allemande Angela Merkel au plus fort de la crise.

Ces pays ont "agi en faveur de leur intérêt national et ont décidé que la répartition des réfugiés au sein de l'Europe n'était pas dans leur intérêt national, en dépit des sanctions imposées par l'UE", a déclaré M. Bassil, devant la presse à Prague.
"Cette attitude devrait servir d'inspiration pour le Liban car chaque Etat doit faire de ses intérêts nationaux sa première priorité. En ce moment, le principal intérêt national du Liban est le retour des réfugiés syriens dans leur pays d'origine", a-t-il ajouté.

Le Liban accueille près d’un million de réfugiés syriens, et la question de leur retour fait polémique sur la scène politique libanaise. Certains responsables, et notamment Michel Aoun, appellent à organiser le retour de ces réfugiés vers la Syrie, estimant que le pays quasi-entièrement reconquis par les forces du régime est désormais "sûr". D'autres calquent leur point de vue sur celui de la communauté internationale et appellent à un règlement politique du conflit avant d'assurer ce retour.


Crise qui "risque de s'aggraver"
"Je suis favorable à ce que Prague ou Beyrouth accueillent une réunion, une initiative des pays visant à planifier et à assurer le retour des réfugiés syriens dans leur pays", a déclaré M. Bassil. "Ce serait d'une utilité extrême pour le Liban et la Syrie, et ce serait la meilleure solution à la crise humaine, humanitaire et politique à laquelle nous faisons face à l'heure actuelle et qui risque de s'aggraver encore à l'avenir", a souligné le ministre libanais.

A Prague, Gebran Bassil a été reçu par le Premier ministre tchèque, Andrej Babiš, ainsi que son homologue tchèque, Tomáš Petříček, avec lesquels il a évoqué, outre la question des réfugiés syriens, les échanges commerciaux entre les deux pays.

"Nous avons évoqué la question des migrations, et nous saluons le rôle du Liban qui fait face à la crise des réfugiés syriens en accueillant 1,5 millions d'entre eux", a déclaré le chef de la diplomatie tchèque. "Nous sommes d'accord avec le gouvernement libanais sur le fait qu'une solution politique à la crise syrienne doit être obtenue pour permettre le retour des Syriens dans leurs villages pour reconstruire leur pays", a-t-il ajouté.

"Nous essayons d'aider le Liban à faire face à cette crise, et nous avons apporté notre soutien au niveau médical et éducatif", a encore fait savoir le chef de la diplomatie tchèque. Il a enfin dit espérer "améliorer nos échanges commerciaux qui atteignent à peu près 70 millions de dollars seulement actuellement".

M. Bassil a également déploré la faiblesse des échanges commerciaux entre les deux pays, et a souligné que ces échanges sont "déséquilibrés, à hauteur d'1/85" en faveur de la République tchèque. "Nous avons proposé plusieurs idées afin de pallier ce déséquilibre", a-t-il fait savoir, énumérant ces propositions qui consistent notamment en une simplification des conditions pour l'obtention de visas, et une instauration de vols commerciaux permanents entre les deux pays, alors qu'ils sont saisonniers pour le moment.

Mardi, lors d'une visite officielle à Moscou, le président libanais Michel Aoun, et son homologue russe Vladimir Poutine, sont convenus d'appeler à un soutien international à l'initiative de Moscou pour le retour des populations syriennes réfugiées dans les pays voisins de la Syrie, tout en liant ce retour à la création de "conditions favorables" en Syrie, notamment sur les plans économique et social.

La Russie avait annoncé en juillet dernier, à l'issue du sommet de Helsinki qui avait réuni Vladimir Poutine et son homologue américain Donald Trump, une initiative pour un retour massif des réfugiés syriens de Liban et de Jordanie. Mais celle-ci est restée lettre morte en raison notamment de l'absence de financement.




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Le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a salué mercredi à Prague la ligne dure adoptée par les pays d'Europe centrale et de l'Est envers l'accueil des réfugiés sur leur sol, la qualifiant d'"inspiration" pour son pays, où résident de nombreux réfugiés syriens.M. Bassil a exprimé sa compréhension pour la décision de la République tchèque, la Hongrie, la...

commentaires (2)

Peut etre il a oublie les refugies de la diaspora Libanaise, et de la guerre civil - qu’il represente en plus

Walid Yazbeck

07 h 25, le 28 mars 2019

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Commentaires (2)

  • Peut etre il a oublie les refugies de la diaspora Libanaise, et de la guerre civil - qu’il represente en plus

    Walid Yazbeck

    07 h 25, le 28 mars 2019

  • LE PRINCIPAL INTERET VITAL ET NATIONAL POUR LE LIBAN EST L,INDEPENDANCE. POINT D,IRAN. POINT DE SAOUDITE. POINT DE SYRIE. POINT D,ISRAEL. POINT DE PUISSANCES INTERNATIONALES. URGENCE D,ENTENTE ET DE COOPERATION DE TOUS LES LIBANAIS POUR SAUVER LE PAYS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 32, le 27 mars 2019

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