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À La Une - tensions

Réunion d'urgence de l'ONU sur le Golan mercredi à la demande de la Syrie

L'ambassadeur français François Delattre dénonce de manière virulente l'attitude de Washington.

Une photo prise du village syrien de Ain el-Tiné montre le village druze de Majdal Chams, dans le plateau du Golan, occupé par Israël, le 26 mars 2019. Photo AFP / Louai Beshara

Le Conseil de sécurité de l'ONU devait discuter mercredi après-midi du Golan lors d'une session convoquée en urgence à la demande de la Syrie, qui exige la restitution de ce territoire annexé par Israël et que Donald Trump considère depuis lundi comme israélien.

Présidente en exercice du Conseil de sécurité en mars, la France a proposé à ses 14 partenaires de transformer une réunion à huis clos prévue de longue date sur la force de l'ONU présente au Golan (Fnuod) en une réunion d'urgence publique pour répondre à la demande syrienne, a dit l'ambassadeur français François Delattre.

Le Golan a été conquis en 1967 par Israël et annexé en 1981. Lundi, le président américain Donald Trump a signé une reconnaissance de souveraineté d'Israël sur le plateau, suscitant une vague de protestations dans le monde sur cette décision qui fait suite à sa décision en 2017 de considérer Jérusalem comme capitale d'Israël.

Aucune déclaration du Conseil de sécurité sur le Golan n'est envisagée à ce stade pour la réunion d'urgence, a précisé François Delattre devant des médias. "Préparer un document est une chose, le faire adopter en est une autre", a-t-il relevé en évoquant implicitement l'opposition probable des Etats-Unis, dotés d'un droit de veto, à toute déclaration condamnant le changement de politique américaine.

Mardi, lors d'une réunion mensuelle consacrée au conflit israélo-palestinien, plusieurs membres du Conseil (Européens, Afrique du Sud, Indonésie, Chine...) avaient laissé transparaître leur exaspération face au choix des Etats-Unis de briser le consensus international. Des résolutions de l'ONU attribuent à la zone un statut de "territoire occupé" illégalement. Les cinq pays européens membres du Conseil (Allemagne, France, Royaume-Uni, Belgique et Pologne) avaient rappelé en particulier dans une déclaration solennelle qu'ils ne reconnaissaient "pas la souveraineté d'Israël sur les territoires occupés par Israël depuis juin 1967, incluant le plateau du Golan".


(Lire aussi : La décision US sur le Golan aura-t-elle des répercussions sur le sort des fermes de Chebaa ?)



"Annexion interdite" 
"L'annexion d'un territoire par la force est interdite par le droit international", avaient-ils souligné. "Toute déclaration sur un changement unilatéral de frontière va à l'encontre des règles sur l'ordre international et la Charte des Nations unies".

Lors de la discussion, François Delattre avait dénoncé de manière virulente l'attitude de Washington. Les fondements d'une paix durable au Proche-Orient, sur lesquels s'est entendue la communauté internationale, "ne sont pas des options ou un menu dans lequel il serait possible de piocher à sa guise", a-t-il fait valoir. "La reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan est contraire au droit international, en particulier l'obligation pour les Etats de ne pas reconnaître une situation illégale", a-t-il ajouté, en visant directement les Etats-Unis.

De son côté, son homologue américain Jonathan Cohen avait déclaré que "permettre aux régimes syrien et iranien de contrôler le plateau du Golan reviendrait à fermer les yeux sur les atrocités commises par le régime d'Assad et sur la présence déstabilisante de l'Iran dans la région".



(Lire aussi : Le Golan et les possibilités d’une nouvelle guerre, le décryptage de Scarlett Haddad)



Mercredi, l'ambassadeur israélien à l'ONU Danny Danon a affirmé dans un communiqué que "pendant 19 ans, la Syrie avait utilisé le Golan comme une position avancée contre Israël". "Aujourd'hui, c'est l'Iran qui veut mettre ses soldats sur les bords de la mer de Galilée (Lac de Tibériade). Israël n'acceptera jamais que cela se réalise et il est temps que la communauté internationale reconnaisse que le Golan restera sous souveraineté israélienne pour toujours", a ajouté le diplomate.

C'est lors de la guerre israélo-arabe de 1967 qu'Israël a conquis une grande partie du Golan syrien (1.200 km2), territoire stratégique notamment par sa richesse en eau.

Les pays arabes ont condamné lundi et mardi la nouvelle position américaine, y compris l'Arabie saoudite, un allié des Etats-Unis, en plus de l'Irak, du Koweït, de la Jordanie et du Liban. Mercredi, l'ambassadeur du Koweït à l'ONU, Mansour al-Otaibi, a indiqué "soutenir" l'organisation d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur le Golan.
Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, qui soutient le régime syrien, a appelé mardi à la "résistance" face au "dédain pour le monde arabe et islamique".

Israël accuse ce mouvement, qui a mené trois guerres contre lui, d'établir secrètement un réseau militaire dans la partie du Golan encore sous contrôle de la Syrie.



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Le Conseil de sécurité de l'ONU devait discuter mercredi après-midi du Golan lors d'une session convoquée en urgence à la demande de la Syrie, qui exige la restitution de ce territoire annexé par Israël et que Donald Trump considère depuis lundi comme israélien.Présidente en exercice du Conseil de sécurité en mars, la France a proposé à ses 14 partenaires de transformer une réunion...

commentaires (7)

La Syrie est un champs de ruines fumantes et elles fumeront longtemps, l'impossible reconstruction à 400 milliards de dollars ne mobilise personne, la oumma soeur s'en fiche royalement, Assad, l'amoureux de son pays et de son peuple pousse des cris d'orfraie car l'occasion d'annexer officiellement le Golan etait trop belle, nos voisins du sud l'ont bien compris; dans 1mois on n'en parlera plus, voila.

Christine KHALIL

19 h 18, le 27 mars 2019

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Commentaires (7)

  • La Syrie est un champs de ruines fumantes et elles fumeront longtemps, l'impossible reconstruction à 400 milliards de dollars ne mobilise personne, la oumma soeur s'en fiche royalement, Assad, l'amoureux de son pays et de son peuple pousse des cris d'orfraie car l'occasion d'annexer officiellement le Golan etait trop belle, nos voisins du sud l'ont bien compris; dans 1mois on n'en parlera plus, voila.

    Christine KHALIL

    19 h 18, le 27 mars 2019

  • Ce conflit qui n'a que durer .... Exige une solide compréhension du conflit dans sa globalité, une solidarité entre les peuples de la région, une solidarité sage, intelligente, mesurée et juste, sans tomber dans des excès. Ce n'est pas le chacun pour soi qui restituera à chacun son bout de terre réclamée. Israël a une lourde responsabilité dans ce bras de fer. La Paix se tisse par des concessions mutuelles, et uniquement par la compréhension de l'autre.

    Sarkis Serge Tateossian

    12 h 46, le 27 mars 2019

  • La rengaine des Fermes de Chebaa... Les Fermes de Chebaa est un triangle de 25km2 situé sur les trois frontières libanaise, syrienne et israélienne du Golan occupé par Israél depuis 1967 que la Syrie n'a jamais reconnu leur appartenance au Liban. Devant ce refus, l'Etat libanais n'a pas à faire la guerre au monde entier pour libérer une terre qui n'est pas la leur. Il reste à l'Etat libanais de porter plainte au Conseil de sécurité de l'ONU afin qu'Israél évacue au plus vite les collines libanaises de Kfarchouba. Ainsi le débat sera clos définitivement.

    Un Libanais

    12 h 28, le 27 mars 2019

  • Et si une RÉSISTANCE ARMÉE se crée au golan, par des habitants du golan USURPÉ , que dirait les pousseurs de cris d'orfraie ? Je parie mes ongles à tailler que ce sont les mêmes qui crient qui condamneraient cette résistance. Si on avait pas eu LE HEZB LIBANAIS RÉSISTANT, LES GARS , ON AURAIT ÉTÉ, COMMENT LE DIRA T-ON , ANNEXÉ ET USURPÉ.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 24, le 27 mars 2019

  • Israël depuis sa création en 1947 réclamait son acceptation dans la région par les pays arabes...et musulmans. Par ses occupations, puis annexions incessantes et sans limite, se montre désormais comme pays agresseur. Sans compter la situation dramatique des palestiniens sur leur propres terres comparé et montré par les observateurs du monde comme un régime d'apartheid imposé par Israël ... C'est triste. Ce conflit qui mine toute la région doit un jour trouver une issue juste et durable. Il manque la volonté d'Israël.

    Sarkis Serge Tateossian

    11 h 11, le 27 mars 2019

  • Bravo à François Delattre, qui, en toute circonstance, avec professionnalisme et dans le respect du droit international, tient un langage de vérité et de dignité. Un vrai, un grand diplomate.

    Melki Elias

    11 h 06, le 27 mars 2019

  • AUCUN PAYS AU MONDE N,ACCEPTERAIT CE QUE TRUMP VIENT DE FAIRE. C,EST UNE PIRATERIE POLITIQUE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 37, le 27 mars 2019

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