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Moyen Orient et Monde - Annexion du Golan

Cascade de réactions pour dénoncer la décision de Trump

Donald Trump a signé lundi face aux caméras un décret reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le Golan, en présence du Premier ministre israélien. Carlos Barria/Reuters

Les réactions continuaient de pleuvoir hier pour dénoncer la décision du président américain Donald Trump de reconnaître la souveraineté d’Israël sur la partie annexée du plateau du Golan.

Le président iranien Hassan Rohani a accusé hier Donald Trump de « colonialiste ». Le président américain a « formellement » reconnu lundi à Washington la souveraineté d’Israël sur le Golan, en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. « À un certain moment de l’histoire, du temps du colonialisme, certaines puissances coloniales ont fait de telles choses et attribué des parties d’un pays à un autre (...), mais cela est sans précédent à notre siècle », a déclaré M. Rohani, dont le pays est un allié du président syrien Bachar el-Assad. « Personne n’aurait cru qu’un homme viendrait en Amérique et remettrait, de façon unilatérale et contre toutes les lois et règles internationales, une terre appartenant à un pays à un agresseur », a-t-il ajouté, selon le site internet du gouvernement.

Israël a conquis une grande partie du Golan syrien lors de la guerre israélo-arabe de 1967, avant de l’annexer en 1981. Cette annexion n’a jamais été reconnue par la communauté internationale.

Le statut juridique du Golan reste inchangé, avait indiqué lundi le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric. « Pour le secrétaire général (Antonio Guterres), il est clair que le statut du Golan n’a pas changé. La politique de l’ONU à l’égard du Golan vient des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité, et cette politique, à nouveau, n’a pas changé », a-t-il souligné lors de son point-presse quotidien.

La Syrie, son allié russe ainsi que plusieurs États arabes avaient rejeté lundi la décision des États-Unis, Damas qualifiant les États-Unis de « premier ennemi des Arabes ». « Dans ce qui constitue une violente attaque contre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie, le président des États-Unis a reconnu l’annexion du Golan syrien », ont déclaré les Affaires étrangères à Damas, citées par l’agence de presse officielle SANA. « Trump n’a pas le droit ni l’autorité légale pour légitimer l’occupation » israélienne, a ajouté cette source. Le soutien illimité de Washington à Israël fait des États-Unis le « premier ennemi des Arabes », a-t-elle encore affirmé.

Manifestations en Syrie

Des manifestations ont, par ailleurs, eu lieu hier dans de nombreuses villes de Syrie pour protester contre la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté israélienne sur le Golan. Des Syriens sont descendus dans la rue pour protester contre la décision américaine à Homs (centre), Qamichli et Hassaké, dans le nord-est du pays sous administration kurde, à Alep (Nord), Deir ez-Zor (Est), ainsi que dans la capitale Damas et les fiefs du président Assad à Lattaquié et Tartous (Ouest), selon l’agence de presse officielle SANA. Ils ont brandi des portraits du président ainsi que des drapeaux syriens et palestiniens, selon la même source. « Le parti pris éhonté des États-Unis en faveur d’Israël ne changera pas l’identité syrienne du Golan », a affirmé le ministre de l’Information, Imad Sara, à la télévision d’État syrienne lors de la manifestation à Damas.

La Russie a, quant à elle, dit craindre « une nouvelle vague de tensions » au Proche-Orient à la suite de la décision américaine. Au Caire, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmad Aboul Gheit, a jugé la décision de M. Trump « nulle et non avenue dans le fond et la forme ». Il a ajouté que le rejet de cette politique américaine était une position arabe « unanime » qui sera réaffirmée au prochain sommet arabe de Tunis. La Jordanie a, elle, dénoncé une « décision unilatérale qui provoquerait davantage de tensions dans la région ». Riyad a aussi fermement condamné la décision de Donald Trump. L’Arabie saoudite « exprime son rejet ferme et condamne la déclaration de l’administration américaine reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan syrien occupé », a rapporté lundi l’agence de presse officielle SPA. Le Golan demeure « une terre arabe syrienne occupée », et le reconnaître comme israélien est une « violation de la Charte des Nations unies et de la résolution internationale », a-t-elle ajouté.

Mise en scène

En reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le Golan en présence de Benjamin Netanyahu, Donald Trump a mis en scène ce coup de pouce majeur au Premier ministre israélien à 15 jours d’élections législatives incertaines dans l’État hébreu. Le président des États-Unis a signé face aux caméras un décret reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le Golan, comme promis la semaine dernière dans un simple tweet. « Cela aurait dû avoir lieu il y a des décennies », a-t-il estimé.

Visiblement satisfait, le chef du gouvernement israélien a martelé en ce « jour historique » que son pays ne renoncerait « jamais » au Golan, remerciant chaleureusement, et à plusieurs reprises, le locataire de la Maison-Blanche, salué lors d’une poignée de main appuyée. « Israël n’a jamais eu un meilleur ami que vous », a martelé M. Netanyahu, qui se présente comme l’homme le mieux placé pour gérer les relations avec les États-Unis et son impétueux président.

Source : AFP

Les réactions continuaient de pleuvoir hier pour dénoncer la décision du président américain Donald Trump de reconnaître la souveraineté d’Israël sur la partie annexée du plateau du Golan. Le président iranien Hassan Rohani a accusé hier Donald Trump de « colonialiste ». Le président américain a « formellement » reconnu lundi à Washington la souveraineté...

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