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Liban - Hommage

Robert Ghanem, le pur

Je ne veux pas parler de l’homme qui croyait en son pays et qui a quitté Paris où il avait exercé une partie de sa carrière d’avocat pour revenir dans son village natal, Saghbine. Ni de celui, qui, durant une décennie et plus, était à la tête de la commission législative au Parlement. Je ne veux pas non plus rappeler les week-ends, à recevoir nos compatriotes de la Békaa pour tenter de leur rendre de multiples services.

Je voudrais évoquer aujourd’hui une partie de notre parcours.

C’est avec L’Orient-Le Jour qu’a débuté ma jeune vie de journaliste. C’est là, au septième étage de l’immeuble an-Nahar que nous avons passé nos plus belles années. C’est ainsi que, débutante dans la presse écrite (alors à son apogée), j’ai connu Robert, lui aussi jeune avocat du groupe. C’est là que nous nous sommes forgés ensemble, que nous avons construit (avant notre départ pour Paris) une famille, la nôtre, unie à jamais dans la vie et dans la mort. C’est là que nous avons eu les plus belles amitiés avec des personnes qui nous ont guidés dans ce qu’il y a de meilleur : Ghassan Tuéni, Jean Choueiri, Édouard Saab, Marwan Hamadé, André Bercoff et tous ceux et celles avec lesquels nous sommes devenus inséparables.

Malgré la guerre, l’assassinat de nos proches, les soirées passées ensemble dans la joie de vivre, les moments sombres des séparations, les allers-retours, contre vents et marées, pour retrouver le pays de notre jeunesse.

Nous avions, ancré dans notre mémoire, notre enfance dorée et sans souci et plus tard, les années de galère pour se refaire à partir de rien... Oui, c’est à L’Orient-Le Jour que reviennent mes plus beaux souvenirs et ceux des Libanais dont, durant plus de 15 ans, j’ai raconté à travers ma rubrique, les traces de leurs vies. Beaucoup d’entre eux en gardent le souvenir.

J’ai perdu le compagnon d’une vie riche et merveilleuse avec nos espoirs, nos craintes et parfois – comme pour tout un chacun – nos tourments. J’ai perdu avec Robert un être pur. Il est rare d’employer ce mot. Un être qui ne nous a donné à moi, à ses enfants, à ses parents et aux miens, et à ses amis, que de l’espoir et du bonheur. C’était devenu notre devise à tous les deux.

Merci. Merci encore à ces milliers de personnes du Liban et d’ailleurs qui nous ont entourés, mes enfants et moi, qui ont accompagné notre tristesse, mais surtout, merci de l’appréciation unanime qu’ils ont eue envers ce que représentait Robert Ghanem.



Pour mémoire
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Je ne veux pas parler de l’homme qui croyait en son pays et qui a quitté Paris où il avait exercé une partie de sa carrière d’avocat pour revenir dans son village natal, Saghbine. Ni de celui, qui, durant une décennie et plus, était à la tête de la commission législative au Parlement. Je ne veux pas non plus rappeler les week-ends, à recevoir nos compatriotes de la Békaa...

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