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Liban - SOCIÉTÉ

À Hamra, une « scène ouverte » hebdomadaire pour libérer la parole

La première édition de SideWalk Beirut à Hamra s’est tenue le 10 mars dans un café du quartier. Chaque semaine, le jeune collectif transforme les lieux en un espace d’expression ouvert à tous.

Les participants à la première scène ouverte de Hamra ont pris la parole à tour de rôle pendant près de trois heures. Photo Maysan Nasser

Dans l’atmosphère chaleureuse du café Aspasia, à Hamra, des orateurs, jeunes pour la plupart, se succèdent derrière un microphone installé par les bénévoles du collectif SideWalk Beirut. Le 10 mars, l’événement – une scène ouverte, ou « open mic » en anglais, une sorte de Hyde Park où chacun s’exprime sur un sujet qui lui tient à cœur – était pour la première fois organisé dans l’ouest de la capitale.

Le concept de l’« open mic » consiste à permettre à tout un chacun de s’exprimer en public, sans forme imposée, comme il le souhaite. « Vous pouvez même lire un texte que vous n’avez pas écrit », lance Bob Matar, un membre du collectif, au public de Hamra.

Après s’être inscrit auprès des organisateurs, chaque participant a carte blanche pendant cinq à sept minutes pour s’exprimer sur le sujet de son choix – l’identité, les inégalités hommes-femmes, des histoires de famille – sous le regard encourageant du public. « Le but est de créer des espaces d’écoute et de dialogue, à l’entrée gratuite, où ceux qui veulent s’exprimer ne se sentent pas jugés », explique Maysan Nasser, fondatrice de SideWalk Beirut.

Le collectif n’en est pas à son coup d’essai. Depuis novembre 2017, il organise des rencontres similaires à Riwaq Beirut, dans le quartier de Jeitaoui. Là, ce sont plus d’une dizaine d’orateurs qui s’emparent du microphone chaque mercredi pendant près de trois heures. « Beaucoup lisent des poèmes. D’autres dansent, font de la peinture, de la musique ou parlent simplement de choses qui les touchent », détaille Maysan. Si les intervenants sont surtout libanais et syriens, les prises de parole ont lieu indifféremment en anglais et en arabe. Parmi les sujets abordés, « l’identité sociale, les combats de la vie quotidienne, la psychologie, l’amour, les relations sociales ou encore la politique », poursuit-elle.


Un projet « petit frère » d’une scène ouverte parisienne

Le projet trouve ses racines à Paris. L’auteure de l’événement local est engagée au sein du Paris Lit Up, une communauté française qui organise des scènes ouvertes en France et en Europe. « À Beyrouth, il y avait des scènes ouvertes, comme The Poetry Pot ou Cliffhangers, mais aucune ne se tenait toutes les semaines », note Maysan. Séduite par la familiarité que permet la tenue d’un événement régulier, la jeune femme choisit de créer un « petit frère » de son homologue parisien à Beyrouth. Depuis, l’initiative a même essaimé dans plusieurs villes du Liban, comme à Saïda et à Batroun, qui accueillent désormais leurs propres événements SideWalk.

Forts de cette expérience réussie, les jeunes bénévoles de SideWalk ont souhaité transplanter le concept dans les quartiers ouest de la capitale, prisés des jeunes la nuit. « Hamra est un quartier mixte, avec une tradition populaire. Cela permet de faire venir des gens différents, mais aussi des Syriens », explique Maysan. À quelques encablures de l’Université américaine de Beyrouth (AUB), le choix du café Aspasia, dédié aux amoureux de la poésie, n’est pas non plus un hasard. « On cherche des endroits qui ont du sens et cet endroit inspire la beauté », explique la poétesse.

Dimanche soir, à Hamra, pour la première édition de l’« open mic », ce sont plus d’une dizaine de participants qui ont pris la parole, pour des récits tantôt endiablés, tantôt oniriques. Les spectateurs font claquer leurs doigts en guise d’applaudissements, pour ne pas troubler la quiétude du lieu. C’est une des originalités des scènes ouvertes. À la fin de la lecture d’un poème, deux jeunes filles ont les larmes aux yeux. « C’est magnifique », glisse l’une d’elles. À en croire les visages émus des participants, la première édition de Hamra était en tout cas un succès. Une nouvelle scène ouverte est prévue ce dimanche dans le même café à Hamra.

Dans l’atmosphère chaleureuse du café Aspasia, à Hamra, des orateurs, jeunes pour la plupart, se succèdent derrière un microphone installé par les bénévoles du collectif SideWalk Beirut. Le 10 mars, l’événement – une scène ouverte, ou « open mic » en anglais, une sorte de Hyde Park où chacun s’exprime sur un sujet qui lui tient à cœur – était pour la première...

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