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Après la nouvelle flambée de violences, le chef de la police de Paris limogé

"Les événements survenus à Paris samedi dernier, en particulier sur les Champs-Élysées, sont intolérables et le président de la République a demandé au gouvernement d'apporter une réponse à la hauteur des enjeux", a rappelé le Premier ministre.


Des passants prenant d'une boutique pillée, samedi 16 mars 2018 sur les Champs-Elysées, lors d'une manifestation des gilets jaunes. REUTERS/Philippe Wojazer

Limogeage du préfet de police de Paris, interdictions de manifester et augmentation des amendes : le Premier ministre français Édouard Philippe s'est voulu ferme, lundi, après la nouvelle flambée de violences à Paris en marge d'une manifestation des "gilets jaunes".

"Comment arrêter ca ?" "Insupportable!" "L'impasse"... Les titres de la presse résumaient lundi l'exaspération après les nouvelles scènes de violences et pillages ayant marqué samedi la 18e manifestation des "gilets jaunes".

Alors que le mouvement semblait marquer le pas dans la rue ces dernières semaines, les images de chaos sur les Champs-Elysées ont de nouveau tourné en boucle ce week-end, provoquant des réactions jusqu'à Berlin qui a qualifié de "terrifiante" la violence parisienne.

Cette nouvelle explosion, plus de trois mois après le saccage de l'emblématique Arc-de-Triomphe, a mis le pouvoir sous haute pression. Apparu comme pris de court - comme l'ont illustré les images du président Emmanuel Macron sur des pistes de ski au moment où la violence explosait à Paris -, l'exécutif a reconnu "un échec" et des "dysfonctionnements". Édouard Philippe a reconnu que la stratégie de maintien de l'ordre mise en oeuvre depuis le début de la crise, début décembre, "n'a pas été correctement exécutée".

Le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, est remplacé par Didier Lallement, jusqu'alors préfet de la région Nouvelle-Aquitaine (sud-ouest), dont le chef-lieu, Bordeaux, est l'un des épicentres de la crise des "gilets jaunes" et de ses débordements hebdomadaires.

Édouard Philippe a par ailleurs annoncé l'interdiction de manifester "chaque fois qu'il le faudra", dans les quartiers "les plus touchés", "dès lors que nous aurons connaissance d'éléments +ultras+ et de leur volonté de casser", en citant les Champs-Elysées à Paris, la place Pey-Berland à Bordeaux et celle du capitole à Toulouse (sud-ouest). Il a indiqué avoir demandé à la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, "d'augmenter très nettement le montant de la contravention en cas de participation à une manifestation interdite", en portant l'amende encourue à 135 euros, contre 38 euros actuellement.

En déplorant que "des consignes inappropriées (aient) été passées pour réduire l'usage" des lanceurs de balle de défense (LBD), il a indiqué sa volonté de "renforcer la fermeté de notre doctrine de maintien de l'ordre". "Il est certain que si nous avons une stratégie qui permet aux forces de l'ordre d'être plus mobiles, d'être plus dynamiques, d'être plus fermes, il y a plus de risque",a reconnu cependant lundi soir Edouard Philippe sur la chaîne publique de télévision France 2.




(Lire aussi : Gilets jaunes: après la violence à Paris, l'exécutif sous pression)



 "Réponse ferme"

"Jusqu'à présent, nous avons voulu faire très attention et nous voulons toujours faire très attention aux débordements, aux accidents à la sécurité des personnes, mais nous constatons que le déchaînement de violence justifie une réponse ferme. Je l'assume", a-t-il ajouté. Les mesures gouvernementales ont cependant été jugées trop limitées par l'opposition de droite. Pour l'une des porte-parole du parti LR, Lydia Guirous, "c'est trop simple et méprisant de s'en prendre aux policiers et au préfet Michel Delpuech qui sont sur le pont depuis 4 mois", a-t-elle estimé sur Twitter.

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a été directement mis en cause dès dimanche soir par l'opposition : une autre porte-parole de LR, Laurence Sailliet, a réclamé sa démission. M. Castaner et son homologue pour l'Économie Bruno Le Maire devront s'expliquer mardi devant les commissions des Lois et des Affaires économiques du Sénat sur ces violences et leurs conséquences économiques.

27 commerces ont été pillés et 124 dégradés samedi à Paris, selon Edouard Philippe. Les dégâts liés aux manifestations des "gilets jaunes" en France ont été estimés à 170 millions d'euros depuis le début du mouvement mi-novembre par la fédération française de l'assurance (FFA) lundi, sans compter les nouvelles dégradations commises samedi sur les Champs-Elysées.

Les violences font leur retour au premier plan alors que le gouvernement espérait sortir de la crise avec le "grand débat national" pour lequel le président n'a pas hésité à mouiller la chemise, enchaînant débats-marathons avec élus et citoyens.

L'exécutif s'est donné jusqu'à la mi-avril, avec une prise de parole prévue du président Macron à ce moment-là, pour décider ce qu'il compte faire des très nombreuses propositions qui ont émergé.



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