Rechercher
Rechercher

À La Une - scandale

Avec la condamnation de Barbarin, "les temps ont changé pour l’Église"

La condamnation du cardinal français pour non-dénonciation d'agressions sexuelles est un "signal fort", estime l'un des plaignants, François Devaux, cofondateur de l'association de victimes "La Parole libérée".

Le cardinal français Philippe Barbarin, le 7 mars 2019 à Lyon. Photo AFP / JEAN-PHILIPPE KSIAZEK

Q: Que signifie pour vous la condamnation de Philippe Barbarin à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d'abus sexuels d'un prêtre de son diocèse?

R: Que nul n'est au-dessus des lois. Il n'y a pas de triomphalisme, ce serait mal placé, mais je crois qu'on peut tous s'en satisfaire. C'est l'aboutissement d'un long parcours, pour qu'émerge une prise de conscience globale sur le rapport au pouvoir, la place de la religion dans notre société, l'importance de la protection de l'enfance.

Pour tout le monde, tous ceux qu'on a entraînés avec nous, avocats, journalistes, écrivains, cinéastes, ça a été très invasif, très lourd dans nos vies depuis quatre ans. L'appel (annoncé par l'avocat de Mgr Barbarin), la "guéguerre" de droit, ne m'intéresse pas, on est au-dessus de ça. Mais on a mis le bras dans un engrenage, cette victoire nous invite à aller beaucoup plus loin avec "La Parole libérée". Il est évident que cette décision va considérablement inciter les gens à prendre la parole.




Q: Peut-on parler d'une nouvelle ère pour l’Église après cette condamnation?

R: Les temps ont changé, indéniablement. C'est un signal, un message fort envoyé à l’Église de France et du monde, et au pape François de toute évidence. Peut-être que ça va les aider un peu à repositionner leur dimension un peu sacrée et les faire réaliser qu'ici on est sur terre. Il y a des choses qui sont acceptables et d'autres qui ne le sont pas. Je crois que c'était nécessaire.

Q: Le cardinal a annoncé qu'il allait remettre sa démission au pape. Que cela signifie-t-il pour vous?

R: Il était temps. Fallait-il aller aussi loin pour prendre une telle décision ? Ça arrive trop tard pour l’Église. Nous, on n'a pas bougé : ça fait quatre ans qu'on dit la même chose et que personne ne voulait entendre. La décision aurait dû être prise depuis très longtemps. C'est le pape qui aurait dû prendre cette décision.


Pour mémoire

Le cardinal français Barbarin nie avoir couvert des actes pédophiles


Lire aussi

Les principaux scandales de pédophilie dans l'Eglise catholique

Le représentant du pape en France visé par une enquête pour "agressions sexuelles"

"Il m'a manipulée": une ex-religieuse française dénonce les abus sexuels d'un prêtre

Les religieuses "esclaves sexuelles", un nouveau coup pour l'Eglise catholique

Scandales de pédophilie : le pape reconnaît que l'Eglise "n'a pas su écouter"

Q: Que signifie pour vous la condamnation de Philippe Barbarin à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d'abus sexuels d'un prêtre de son diocèse? R: Que nul n'est au-dessus des lois. Il n'y a pas de triomphalisme, ce serait mal placé, mais je crois qu'on peut tous s'en satisfaire. C'est l'aboutissement d'un long parcours, pour qu'émerge une prise de conscience globale...

commentaires (1)

C’est ça, le summum de l’hypocrisie, de l’arrogance et du cynisme: on se cache derrière une autorité soit-disant divine et spirituelle pour se penser au-dessus des droits de l’homme et de la décence élémentaire. Que de crimes, de scandales et d’abus d’autorité et de confiance n’ont-ils été commis durant des siècles par le clergé catholique auprès de cette communauté de pêcheurs naïfs, ignorants, superstitieux et vulnérables pris en otage et abusés par une hiérarchie de pedophiles en soutane qui leurs promettaient une place au paradis des damnés de la terre... Il est temps que cette organisation qui a accumulé une richesse inouïe de manière scandaleuse rende des comptes, soit poursuivie en justice et compense adéquatement ses victimes: du plus bas de cette hiérarchie au plus haut!

Saliba Nouhad

04 h 31, le 08 mars 2019

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • C’est ça, le summum de l’hypocrisie, de l’arrogance et du cynisme: on se cache derrière une autorité soit-disant divine et spirituelle pour se penser au-dessus des droits de l’homme et de la décence élémentaire. Que de crimes, de scandales et d’abus d’autorité et de confiance n’ont-ils été commis durant des siècles par le clergé catholique auprès de cette communauté de pêcheurs naïfs, ignorants, superstitieux et vulnérables pris en otage et abusés par une hiérarchie de pedophiles en soutane qui leurs promettaient une place au paradis des damnés de la terre... Il est temps que cette organisation qui a accumulé une richesse inouïe de manière scandaleuse rende des comptes, soit poursuivie en justice et compense adéquatement ses victimes: du plus bas de cette hiérarchie au plus haut!

    Saliba Nouhad

    04 h 31, le 08 mars 2019

Retour en haut