Le secrétaire général du Haut Conseil pour la privatisation et les partenariats (HCPP) au Liban, Ziad Hayek, a confirmé à L’Orient-Le Jour que le ministère des Finances libanais avait bien retiré sa candidature à la présidence de la Banque mondiale, évoquant des « pressions » émanant d’autres pays, sans les nommer. M. Hayek, qui affirme avoir été notifié de cette décision lundi, comme il l’a indiqué le jour même au site d’information américain Devex, a assuré qu’il allait « continuer le combat ».
La présidence de la Banque mondiale est généralement confiée à un ressortissant américain. Le processus de dépôt de candidatures à la présidence de la Banque mondiale s’est ouvert le 7 février, suite à la démission début janvier de l’Américain d’origine sud-coréenne Jim Yong Kim. Le 18, le ministère libanais des Finances proposait celle de Ziad Hayek, qui a fait carrière dans la banque d’affaires et qui est détenteur des nationalités libanaise, britannique et américaine. M. Hayek a exercé pendant plusieurs décennies aux États-Unis ainsi qu’au Royaume-Uni, et dirige le HCPP depuis 2006.
Son seul concurrent au moment où sa candidature a été retirée était David Malpass, un responsable du département du Trésor américain nommé par l’administration de Donald Trump. MM. Hayek et Malpass se sont déjà croisés au début des années 2000 au sein de la banque d’investissement Bear Stearn où ils occupaient respectivement les postes de directeur général et économiste en chef.
Ziad Hayek espère encore cependant obtenir le soutien de l’un des directeurs exécutifs de l’organisation de Bretton Woods avant le 14 mars, date limite du dépôt de candidature. « J’espère qu’il y aura un autre canal, une autre personne qui sera intéressée à voir une procédure régulière (de nomination), ce qui serait important pour la (Banque mondiale), voire plus encore pour le candidat américain, M. Malpass », a notamment déclaré M. Hayek.
Le secrétaire général du HCPP a en outre ajouté qu’il n’avait pas fondé sa candidature sur « une nouvelle vision radicale » pour la Banque mondiale et qu’il était globalement d’accord avec les stratégies présentées par les dirigeants de l’institution – notamment celle liée à son augmentation de capital de 13 milliards de dollars validée il y a environ un an. M. Hayek a en outre estimé que l’organisation devait répondre aux crises migratoires en « trois temps » – accueil, réinsertion et lutte contre la corruption – et a notamment appelé les banques multilatérales de développement – les institutions supranationales fondées par des États souverains qui en sont les actionnaires – à se coordonner davantage.
Pour mémoire
Le Liban propose Ziad Hayek à la présidence de la Banque mondiale
commentaires (4)
C'est vraiment dommage que la candidature de M. Ziad Hayek à la présidence de la Banque mondiale ait été retirée. C'est ce genre de citoyens reconnus pour leurs compétences et l'application d'une politique de transparence qui permettront peut-être un jour au Liban de rebondir et de retrouver son rôle de médiateur au Moyen-Orient.
Abdallah TAMBEY
09 h 52, le 20 mars 2019