Rechercher
Rechercher

Liban - Communautés

Une décision syrienne aiguise les antagonismes politiques druzes

Une décision controversée prise par le régime syrien a aiguisé en fin de semaine les antagonismes politiques au sein de la communauté druze. En effet, les autorités syriennes ont décidé d’imposer à tout cheikh druze souhaitant se rendre en Syrie d’obtenir au préalable une attestation du cheikh Nassereddine el-Gharib, proche de Talal Arslane et reconnu par lui comme cheikh Akl, c’est-à-dire autorité suprême religieuse de la communauté. Une reconnaissance qui fait polémique, compte tenu de l’existence d’un cheikh Akl en titre reconnu par l’État, le cheikh Naïm Hassan.

Des tweets acerbes ont été échangés à ce sujet samedi entre Walid Joumblatt à ses opposants, les anciens ministres Wi’am Wahhab et Talal Arslane. « Malgré nos divergences de vues avec le cheikh Nassereddine el-Gharib créées par l’axe de la moumana’a locale, syrienne et régionale, je respecte le cheikh el-Gharib ainsi que son rang », a écrit M. Joumblatt sur son compte Twitter. « Je lui conseille de s’éloigner de tout rôle n’étant pas digne de lui. Laissez d’autres jouer les mauvais rôles qui rappellent Rustom Ghazalé », a-t-il ajouté, en référence à l’ancien chef des services de renseignements syriens au Liban, décédé en 2015.

À ce message, M. Wahhab a répondu : « Walid bey, notre cheikh Akl a été nommé par plus de mille cheikhs à Khaldé. Le vôtre a été nommé par un décret émanant du pouvoir (...). Nous attendons de vous que vous préserviez la dignité de nos cheikhs. Nous nous abstenons, pour notre part, de nous en prendre à vos cheikhs coupables d’avoir porté atteinte au rôle national et résistant de Nassereddine el-Gharib. » Le chef du Parti démocratique libanais, Talal Arslane, a également posté sur Twitter : « Le cheikh Akl Nassereddine el-Gharib bénéficie d’une légitimité bien plus grande que tous les obligés corrompus, voleurs, pilleurs et trafiquants portant les habits de dignitaires que vous avez légitimés. » M. Arslane a appelé le leader du PSP à « rester dans le domaine politique ».

En soirée, M. Wahhab a effacé ses tweets, affirmant répondre à une demande de cheikhs druzes et se défendant d’avoir lancé la polémique. Walid Joumblatt a lui aussi effacé ses message sur le réseau social, affirmant que « la question d’aller ou non en Syrie et la manière de le faire ne me concernent pas ». Il a également réitéré son « respect » à l’égard du cheikh Gharib et appelé ses partisans à « ne pas prêter oreille aux déclarations proférées ici ou là ». Talal Arslane a lui aussi appelé ses partisans à ne plus évoquer ce sujet, afin de faire baisser la tension.

Bou Faour : « Ingérence syrienne »

Le ministre de l’Industrie, Waël Bou Faour, membre du Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt, a dénoncé pour sa part « une ingérence syrienne dans les affaires intérieures libanaises », accusant Damas « de tenter de créer la discorde » au sein de la communauté druze. « Le passage obligé qui, dit-on, a été mis en place par le régime syrien pour l’entrée des hommes de religion druzes en Syrie est une preuve supplémentaire du retour de ce régime à ses ancienne pratiques », a-t-il dénoncé.

Une décision controversée prise par le régime syrien a aiguisé en fin de semaine les antagonismes politiques au sein de la communauté druze. En effet, les autorités syriennes ont décidé d’imposer à tout cheikh druze souhaitant se rendre en Syrie d’obtenir au préalable une attestation du cheikh Nassereddine el-Gharib, proche de Talal Arslane et reconnu par lui comme cheikh Akl,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut