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À La Une - tensions

"Geste de paix" : le Pakistan remet à l'Inde son pilote capturé

Le chef de la diplomatie française se félicite de "l'apaisement des tensions entre l'Inde et le Pakistan et de la libération du pilote".

La couverture en direct, par une chaîne de télévision indienne, de la libération du pilote indien Abhinandan Varthaman, qui avait été capturé mercredi par le Pakistan, le 1er mars 2019. AFP / Prakash SINGH

Le Pakistan a remis vendredi à l'Inde un pilote capturé cette semaine au Cachemire, en un "geste de paix" ostensiblement destiné à mettre fin à l'une des plus graves crises ces dernières années entre les deux puissances nucléaires.

Le lieutenant-colonel Abhinandan Varthaman, vêtu en civil, a traversé à pied le poste-frontière de Wagah avec plusieurs heures de retard sur le programme annoncé, avec ce qui ressemblait à un œil au beurre noir.
Ce poste-frontière, situé entre les grandes villes de Lahore (Pakistan) et Amritsar (Inde), est un lieu hautement symbolique connu pour offrir chaque après-midi une cérémonie militaire haute en couleurs avec parades millimétrées dans chaque camp et claquements de bottes, face à un public galvanisé par la ferveur patriotique.

Des centaines de personnes ont attendu toute la journée le lieutenant-colonel Varthaman côté indien, agitant des drapeaux et chantant des slogans pour accueillir celui qui est devenu un héros dans son pays. L'attroupement s'est dispersé la nuit venue, avant sa sortie.

Sa libération, annoncée jeudi par le Premier ministre pakistanais Imran Khan, avait été présentée comme un "geste de paix" en direction de l'Inde après la dangereuse confrontation militaire qui a opposé cette semaine les deux frères ennemis d'Asie du Sud.

Pour la première fois depuis des décennies, des avions de chasse des deux pays s'étaient affrontés et avaient procédé à des incursions en territoire adverse, suscitant l'inquiétude de la communauté internationale qui redoutait que la situation n'échappe au contrôle de leurs dirigeants. Les appels à la retenue s'étaient multipliés de toutes parts.

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian s'est félicité vendredi de "l'apaisement des tensions entre l'Inde et le Pakistan et de la libération du pilote", selon un communiqué.


(Lire aussi : Trump espère une résolution de la crise indo-pakistanaise)


Tirs d'obus 
Entre les deux voisins rivaux depuis leur indépendance en 1947, l'étincelle est encore une fois partie de la région poudrière du Cachemire. L'Inde et le Pakistan revendiquent tous deux cette zone montagneuse à majorité musulmane et se sont déjà livré deux guerres à son sujet.

D'intenses tirs d'obus y étaient signalés des deux côtés de la ligne de démarcation vendredi, selon des responsables locaux.

Une femme a été tuée et un soldat indien blessé depuis jeudi, selon la police indienne. Quatre civils ont également été tués plus tôt dans la semaine côté pakistanais et des milliers d'autres ont lui leurs villages, selon les autorités locales.

Imran Khan a insisté jeudi sur le fait que le "désir de désescalade" du Pakistan ne devrait pas être "interprété comme une faiblesse" par le Premier ministre indien, le nationaliste hindou Narendra Modi.
L'Inde, tout en appelant de ses vœux la libération du militaire, avait répliqué qu'elle demeurait prête à "répondre à toute provocation du Pakistan".

New Delhi accuse de longue date son voisin de soutenir les infiltrations et la lutte armée dans la partie du Cachemire sous contrôle indien. Cette rébellion a durement frappé l'État indien lorsqu'un attentat suicide a tué au moins 40 paramilitaires le 14 février, attaque la plus meurtrière depuis le début de l'insurrection séparatiste en 1989. Narendra Modi, qui cultive une image d'homme fort et briguera au printemps un second mandat, s'est alors retrouvé sous pression d'une opinion publique et de commentateurs réclamant vengeance.



(Lire aussi : Ni l’Inde ni le Pakistan n’ont « intérêt à transformer l’accrochage en véritable guerre »)


#WelcomeHomeAbhinandan 
Les événements se sont accélérés lorsque l'armée indienne a mené mardi une "frappe préventive" contre ce qu'elle a présenté comme un camp d'entraînement en territoire pakistanais du mouvement islamiste Jaish-e-Mohammed (JeM), qui avait revendiqué l'attentat contre les paramilitaires.

Dans les affrontements aériens qui ont suivi le lendemain, l'armée pakistanaise a affirmé avoir abattu deux avions indiens et capturé un pilote.

Le Pakistan a diffusé des vidéos du pilote prisonnier et a assuré l'avoir bien traité.

Le lieutenant-colonel Varthaman est aussitôt devenu un symbole dans son pays. Son visage était vendredi sur toutes les télévisions indiennes. Sur Twitter, le mot-dièse #WelcomeHomeAbhinandan était l'un des plus populaires. Ses parents se sont rendus jeudi en avion à Amritsar et ont été applaudis à bord de l'appareil par les autres passagers. "Regardez la façon dont il a parlé avec bravoure (sur les vidéos). Un vrai soldat (...) Nous sommes si fiers de lui", a déclaré à la presse indienne son père, lui-même un officier retraité de l'armée de l'air.

En raison de la crise, le Pakistan a fermé mercredi son espace aérien, provoquant des perturbations pour des milliers de voyageurs à travers le monde. Il a rouvert partiellement vendredi.


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Le lieutenant-colonel Abhinandan Varthaman, vêtu en civil, a traversé à pied le poste-frontière de Wagah avec plusieurs heures de retard sur le programme...

commentaires (1)

Pour un.pays réputé pour son fanatisme, ce geste est d'un grand réalisme et appréciable. La paix vaut tous les efforts du monde.

Sarkis Serge Tateossian

12 h 35, le 02 mars 2019

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Commentaires (1)

  • Pour un.pays réputé pour son fanatisme, ce geste est d'un grand réalisme et appréciable. La paix vaut tous les efforts du monde.

    Sarkis Serge Tateossian

    12 h 35, le 02 mars 2019

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