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À La Une - Venezuela

La pression internationale monte sur Maduro, l'aide toujours bloquée

Qualifiant sur la chaîne CNN le président socialiste de "pire du pire des tyrans", le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo s'est dit "certain que, grâce aux Vénézuéliens, les jours de Maduro sont comptés".

Violences sur le pont Simón Bolívar le 24 février 2019 en Colombie. AFP / Federico Parra

Le calme est revenu dimanche aux frontières du Venezuela, au lendemain d'une journée d'affrontements entre opposition et gouvernement sur l'aide humanitaire, mais la pression internationale monte sur le régime de Nicolas Maduro, dont "les jours sont comptés" selon Washington. Qualifiant sur la chaîne CNN le président socialiste de "pire du pire des tyrans", le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo s'est dit "certain que, grâce aux Vénézuéliens, les jours de Maduro sont comptés".

Des propos qu'il a réitérés sur la chaîne Fox: "Nous espérons fortement que dans les prochains jours, semaines et mois, le régime de Maduro comprendra que le peuple vénézuélien a fait en sorte que ses jours soient comptés", a insisté M. Pompéo, au lendemain de violences qui ont fait au moins deux morts et près de 300 blessées aux frontières du pays.

Dimanche matin près de la frontière avec la Colombie, les rues d'Urena, jonchées d'ordures, de cartouches de gaz lacrymogènes et de munitions en caoutchouc utilisées par les forces de l'ordre pour disperser la foule, témoignent de ces affrontements.

Les partisans de l'opposition s'étaient mobilisés samedi pour exiger le passage de l'aide américaine en vivres et médicaments promise par l'opposant Juan Guaido, président par intérim reconnu par une cinquantaine de pays, mais refusée par le président Maduro, qui dénonce une tentative déguisée d'intervention militaire américaine.


(Lire aussi : Brésil : un avion chargé de vivres atterrit près de la frontière vénézuélienne)


Calme tendu

Un calme tendu règne dimanche matin dans cette localité qui fait face à Cucuta, côté colombien, où l'aide a été stockée depuis plusieurs jours. Un cordon de militaires vénézuéliens garde l'accès à la frontière et bloque le pont, empêchant tout passage.

Des troubles similaires se sont déroulés dans la localité voisine de San Antonio et le gouvernement Maduro a ordonné samedi soir la "fermeture totale" des quatre points de passage vers la Colombie, dans l'Etat frontalier de Tachira (ouest).

Le président colombien Ivan Duque, ferme soutien de M. Guaido, s'est rendu dimanche matin sur les ponts Simón Bolívar et Francisco de Paula Santander, épicentres des violences de la veille, pour constater les dégâts. Il a salué à cette occasion l'arrivée de M. Guaido au sein du "groupe de Lima", créé en 2017 pour résoudre la crise vénézuélienne. "Le gouvernement légitime du Venezuela intègre formellement le Groupe de Lima et (...) nous lui souhaitons la bienvenue", a-t-il déclaré depuis Cucuta.

Composé de 14 pays du continent majoritairement hostiles à Nicolas Maduro, le groupe se réunira lundi à Bogota en présence du vice-président américain Mike Pence.

Après l'échec de son opération humanitaire samedi, M. Guairo a appelé depuis Cucuta la communauté internationale à "envisager toutes les éventualités" face à Nicolas Maduro. L'opposant était passé vendredi en Colombie malgré son interdiction de sortir du Venezuela.

Mike Pompeo a pour sa part averti dès samedi soir que "les Etats-Unis vont passer aux actes contre ceux qui s'opposent à la restauration pacifique de la démocratie au #Venezuela". "Maintenant, le temps est venu d'agir pour soutenir les besoins du peuple vénézuélien désespéré", a ajouté M. Pompeo sur Twitter, qualifiant de "brutes" les forces de sécurité vénézuéliennes.

(Lire aussi : Venezuela: l'aide américaine est "un prétexte pour une action militaire", selon Moscou)


Groupes irréguliers

L'Union européenne s'est dite prête dimanche à accroître son aide humanitaire au Venezuela, condamnant la violence et le recours à des groupes armés irréguliers par le régime pour empêcher l'entrée de l'aide.

L'utilisation des miliciens "collectivos", accusés de comportements violents, ont été également dénoncés par Juan Guaido: "Messieurs des forces armées, ne laissez pas des forces irrégulières décider du destin de ce pays". Le Canada, membre du Groupe de Lima, a réclamé samedi "l'accès sûr et sans restriction" de l'aide au Venezuela, se disant "profondément préoccupé" par les violences visant à l'entraver.

Ulcéré par l'implication de M. Duque, Nicolas Maduro a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec "le gouvernement fasciste de Colombie" et prévenu: "Je ne m'inclinerai jamais, je n'abandonnerai jamais".

Malgré la mobilisation des partisans de M. Guaido, l'aide humanitaire reste bloquée aux portes du Venezuela, dont la population subit de plein fouet la crise, marquée par de graves pénuries et une hyperinflation qui devrait atteindre 10.000.000% en 2019 selon le FMI.

Quelques membres de la Garde nationale - une soixantaine selon la Colombie et deux au Brésil - ont abandonné leur poste à la faveur de la confusion, mais aucun mouvement décisif n'a été enregistré.

Selon le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l'ONU (HCR), 3,4 millions de Vénézuéliens ont fui leur pays, dont 2,7 millions vers les pays de la région. 



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Le calme est revenu dimanche aux frontières du Venezuela, au lendemain d'une journée d'affrontements entre opposition et gouvernement sur l'aide humanitaire, mais la pression internationale monte sur le régime de Nicolas Maduro, dont "les jours sont comptés" selon Washington. Qualifiant sur la chaîne CNN le président socialiste de "pire du pire des tyrans", le secrétaire d'Etat américain...

commentaires (1)

On a bien l'impression de revivre cet HONTEUX COMPLOT qui a détruit la Syrie du héros BASHAR EL ASSAD. Ces prédateurs OCCIDENTAUX sentant le vent tourner en Syrie se sont ils mis en tête de transférer la guerre en Amérique du Sud ?

FRIK-A-FRAK

22 h 21, le 24 février 2019

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Commentaires (1)

  • On a bien l'impression de revivre cet HONTEUX COMPLOT qui a détruit la Syrie du héros BASHAR EL ASSAD. Ces prédateurs OCCIDENTAUX sentant le vent tourner en Syrie se sont ils mis en tête de transférer la guerre en Amérique du Sud ?

    FRIK-A-FRAK

    22 h 21, le 24 février 2019

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