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À La Une - Conflit

Dans l'Est syrien, l'EI acculé dans un réduit d'un kilomètre carré

"Environ un millier de combattants et de combattantes" sont retranchés dans le dernier réduit du groupe jihadiste, selon un porte-parole de l'alliance arabo-kurde.

Un combattant des FDS dans le secteur de Baghouz, dans la province de Deir ez-Zor, en Syrie, le 13 février 2019. AFP / Delil souleiman

Retranchés dans des tunnels, les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont multiplié jeudi les attaques suicide pour défendre leur dernière poche d'un kilomètre carré dans l'est syrien, face à l'assaut "final" d'une alliance arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis.

L'organisation ultraradicale avait conquis en 2014 un territoire vaste comme la Grande-Bretagne en Syrie et en Irak voisin, pratiquant exécutions sommaires et tortures contre ceux qui ne respectaient pas sa loi de fer. L'EI collectait des impôts, frappait sa propre monnaie et imposait ses propres manuels scolaires. Mais, de ce "califat" autoproclamé, les jihadistes ne contrôlent qu'un ultime réduit, dans la province de Deir ez-Zor, dans l'est de la Syrie en guerre. D'autres se sont cachés dans les déserts syrien et irakien. 

Soutenue par la coalition internationale antijihadistes emmenée par Washington, l'alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) a lancé le 9 février son offensive "finale" contre ce réduit d'où s'échappent chaque jour, des femmes et enfants de jihadistes pour la plupart, affamés et hagards.

"Il y a des affrontements violents, des batailles féroces", a indiqué à l'AFP Adnane Afrine, un porte-parole des FDS. "Il y a une forte résistance". Les combattants de l'EI, "environ un millier", selon lui, sont désormais acculés dans un secteur d'un peu plus d'un kilomètre carré, incluant une partie de la localité de Baghouz et un camp où l'EI a installé des civils au sud du village. "Il y a beaucoup de tunnels dans Baghouz maintenant. C'est pour cela que l'opération a pris du retard. Il y a beaucoup de kamikazes qui attaquent, avec des voitures ou des motos piégées", a ajouté M. Afrine.

L'accès des journalistes au front a été limité par les FDS après qu'un reporter italien a été blessé en début de semaine.



"En turc, français, anglais..."
Fuyant les combats, plus de 39.000 personnes, principalement des familles de jihadistes, ont rallié depuis début décembre les secteurs tenus par les FDS, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Cet afflux s'est néanmoins considérablement réduit jeudi, a constaté une équipe de l'AFP sur une position des FDS où débarquent les déplacés. David Eubank, un volontaire pour l'ONG Free Burma Rangers a affirmé avoir vu 60 à 70 civils sortir jeudi, un des chiffres les plus bas depuis décembre. Les civils sont transférés vers des camps de déplacés, plus au nord. Mais ils doivent parfois dormir plusieurs nuits à l'extérieur, sur les plaines arides près de Baghouz.

"Les enfants pleuraient toute la nuit à cause du froid. Mais il y avait tellement de bombardements à Baghouz qu'il est plus sûr de dormir dehors", a dit Fatima, une mère de famille. Autour d'elle, sous un soleil hivernal, les enfants marchent pieds nus. L'un d'eux mâchonne une cuillère en plastique. D'autres des cailloux et du sable. Les plus jeunes pleurent.

A l'arrivée aux barrages des FDS, tout le monde est soumis à des fouilles et des interrogatoires pour identifier les jihadistes potentiels.

"La plupart des dirigeants" de l'EI dans l'ultime poche seraient des étrangers, a dit le porte-parole des FDS précisant que "des chefs irakiens dirigent les combats". En réglant les talkies-walkies sur la fréquence utilisée par les jihadistes, les FDS les entendent parler "en turc, en français et en anglais", a-t-il précisé.


Où est Baghdadi?
Ces dernières semaines, plusieurs jihadistes étrangers sont déjà sortis de l'ultime poche de l'EI, notamment l'Allemand Martin Lemke, ou encore le Français Quentin Le Brun.

Mais le sort du chef, Abou Bakr al-Baghdadi, donné plusieurs fois pour mort, demeure inconnu. Le dernier message audio qui lui a été attribué a été diffusé en août 2018.

Selon des analystes, l'EI a entamé sa mue en organisation clandestine en se cachant dans le désert dans le centre du pays ou en développant des cellules dormantes dans les territoires perdus, loin du "califat" sous lequel vivaient des millions de Syriens et d'Irakiens, mais aussi des milliers d'étrangers. Ce proto-état avait ses propres manuels scolaires, fabriquait du pétrole, collectait des impôts et frappait sa propre monnaie.



Si la coalition internationale se montre prudente sur le calendrier, le président américain Donald Trump ne cesse de répéter que l'annonce formelle, et surtout symbolique, de la fin du "califat" devrait intervenir dans les prochains jours.

Une victoire contre l'EI ouvrirait la voie au désengagement annoncé en décembre par M. Trump des quelque 2.000 militaires américains déployés en Syrie pour aider les FDS.

La bataille contre les jihadistes représente aujourd'hui le principal front de la guerre en Syrie qui a fait plus de 360.000 morts depuis 2011. Le régime de Bachar el-Assad, à la faveur du soutien de la Russie et de l'Iran, contrôle désormais près des deux tiers du pays, après avoir enchaîné les victoires face aux rebelles et aux jihadistes.

Les présidents russe, iranien, et turc se réunissent jeudi à Sotchi, en Russie, pour tenter de relancer le règlement politique du conflit.


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commentaires (2)

FAUT LES RAMASSER ET LES RENVOYER EN TURQUIE D,OU ILS SONT VENUS ET QUE LE TURC LES REDISTRIBUE A LEURS PAYS RESPECTIFS POUR CONDAMNATION !

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 19, le 14 février 2019

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Commentaires (2)

  • FAUT LES RAMASSER ET LES RENVOYER EN TURQUIE D,OU ILS SONT VENUS ET QUE LE TURC LES REDISTRIBUE A LEURS PAYS RESPECTIFS POUR CONDAMNATION !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 19, le 14 février 2019

  • Écoutez! réveillez nous quand tout ca sera fini .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 47, le 14 février 2019

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