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Liban - Partis

Le CPL et le Hezbollah tentent d’afficher toujours un front commun

En l’église Mar Mikhaël, Gebran Bassil défend « la légitimité de la résistance ».

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, et le nouveau ministre d’État pour les Affaires du Parlement, Mahmoud Comati, hier à Mar Mikhaël. Photo Marwan Assaf

Le Courant patriotique libre et le Hezbollah ont commémoré hier le 13e anniversaire de l’entente de Mar Mikhaël, signée le 6 février 2006 entre le général Michel Aoun, alors député du Kesrouan, et Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah.

À cette fin, un débat – censé être public et ouvert aux médias – a eu lieu en l’église Mar Mikhaël où l’entente fut signée. Y ont participé le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, et le nouveau ministre d’État pour les Affaires du Parlement, Mahmoud Qomati. Étaient présents les députés de Baabda Ali Ammar (Hezbollah), Alain Aoun et Hikmat Dib (CPL), aux côtés de plusieurs personnalités et cadres des deux formations.

Au fil de ces treize années, la commémoration de l’entente est devenue un exercice rituel. Sauf que depuis le compromis présidentiel de 2016 qui a permis l’accession de Michel Aoun à la présidence, le camp aouniste a dû étendre le champ de ses accords politiques à d’autres parties, ce qui relativise désormais la portée de l’alliance avec le Hezbollah. Cette évolution n’a cependant pas empêché le parti chiite aussi bien que le CPL de parler de la pérennité de leur alliance « stratégique » en dépit de leurs divergences d’ordre « tactique » liées à la politique politicienne. Divergences qui ont connu des temps forts lors de la campagne pour les législatives de mai dernier et, plus récemment, lors des tractations sur la formation du gouvernement.

C’est donc dans le cadre de l’alliance « stratégique » que s’inscrivent les propos tenus par Mahmoud Qomati hier. « Cette entente tient toujours parce qu’elle est sincère et fondée sur la fidélité. Elle restera de mise parce que nous en sommes convaincus », a-t-il déclaré. M. Qomati s’est montré soucieux de faire valoir que l’entente de Mar Mikhaël n’exclut pas les divergences entre les deux partis. « L’entente ne veut pas dire que nous sommes en parfaite osmose ou d’accord sur tous les sujets. Mais elle montre que nous sommes d’accord sur les grandes questions stratégiques. (...) Les divergences ne changeront rien à notre attachement à cet accord (...) », a conclu le responsable du Hezbollah.


(Pour mémoire : Bassil réaffirme l'alliance avec le Hezbollah et s'en prend à nouveau à Amal)


Puis Gebran Bassil a pris la parole, affirmant, lui aussi, la pérennité de l’entente avec le parti chiite. Mais à l’heure où la question du désarmement de la formation de Hassan Nasrallah est reléguée au second plan au niveau national, le leader du CPL s’est employé à défendre « la légitimité de la résistance ». Selon lui, celle-ci « est légitime parce que son action émane du droit à l’autodéfense et à défendre le territoire libanais ». « À travers l’entente du 6 février, nous avons jeté les bases d’une stratégie nationale de défense qui devrait être établie à la faveur d’un dialogue national interne », a-t-il encore dit.

Et d’ajouter : « Le document d’entente a été signé car nous avions senti qu’il y avait des tentatives d’isoler une composante (politique) sur ordre de l’étranger, et cela aurait mené à la discorde. Cette entente a permis d’instaurer la paix interne, ne s’est faite aux dépens d’aucune formation et ne visait à isoler personne, elle a permis de mettre en place des ententes nationales », a-t-il ajouté.

« Sans le Hezbollah, le général Aoun n’aurait pas été président de la République, et le Hezbollah doit reconnaître que sans le CPL, il n’aurait pas pu résister à Israël, au terrorisme ou encore aux tentatives de l’isoler », a encore dit le ministre des Affaires étrangères.

Évoquant la lutte contre la corruption, Gebran Bassil a fustigé le fait qu’il existe encore « des zones de corruption protégées au sein de l’État sous différents prétextes ». « Nous ne pouvons pas lutter contre la corruption tout en renforçant la présence de corrompus au sein de l’État », a prévenu Gebran Bassil. À noter que passés les discours officiels, la presse a été invitée à quitter les lieux au moment où le débat devait commencer.


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Le Courant patriotique libre et le Hezbollah ont commémoré hier le 13e anniversaire de l’entente de Mar Mikhaël, signée le 6 février 2006 entre le général Michel Aoun, alors député du Kesrouan, et Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah. À cette fin, un débat – censé être public et ouvert aux médias – a eu lieu en l’église Mar Mikhaël où l’entente fut...

commentaires (12)

Prière de corriger le lapsus calami et lire "avril 2005" au lieu de "avril 2015"

Yves Prevost

15 h 27, le 06 février 2019

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Commentaires (12)

  • Prière de corriger le lapsus calami et lire "avril 2005" au lieu de "avril 2015"

    Yves Prevost

    15 h 27, le 06 février 2019

  • Mme Yara Abi Akl écrit " le CPL et le Hez tentent d'afficher un front commun". Sauf que de part et d'autre ils ont été très clairs quant à leur entente mutuelle sans pour autant arriver jusqu'à l'osmose et avouent avec même certaines divergences. Ils ne se mentent pas à eux-mêmes. Qui peut en dire autant?

    Tina Chamoun

    14 h 59, le 06 février 2019

  • pourquoi croire que ces deux-la TENTENT d'afficher un front commun ?""" mais bien sur que c le cas, bien sur que toutes les sorties grotesques, curieuses, hors propos ET meme dangereuses, ces deux la sont comme larrons en foire. sauf QUE, et c'est la le danger pour l'un des deux, sauf QUE, l'un des deux serait HORS CONCOURS des que le second le lacherait . DEVINEZ lequel est en danger ?

    Gaby SIOUFI

    14 h 46, le 06 février 2019

  • Et pourtant elle tourne disait Galilée. Et pourtant ils sont là, bien là, au pouvoir , je ne vois aucune raison pour qu'ils se tirent dans les pattes . Qui est Y.A.A ?

    FRIK-A-FRAK

    09 h 49, le 06 février 2019

  • UN FRONT COMMUN QUI CRAQUE DE DEDANS !

    JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA

    09 h 46, le 06 février 2019

  • Le CPL a travers ses représentants déclare: "nous sommes d’accord sur les grandes questions stratégiques". Savent ils seulement de quoi il parlent? Le Hezbollah a une stratégie politique et militaire qui est censée conduire le pays vers un état islamique sous la houlette du Wali el fakih. A ce jour, avec les élucubrations et le comportement de la direction du CPL, la seule stratégie qui est apparue est celle de se maintenir au pouvoir par tous les moyens et se remplir les poches le plus possible avant que celle du Hezbollah ne se réalise. Pour finir, même le Hezbollah n'a pu faire venir Aoun a la Présidence. Ceci est, une fois de plus, de a poudre aux yeux. Ce n'est qu’après la décision des FL de le soutenir, sous conditions, qu'il a été élu. Personnellement, je n’étais pas d'accord alors, et encore moins aujourd'hui, car le CPL a préférer trahir ses engagements pour que survivent son projet de république bananière et le mythe de la République Islamique au Liban.

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 20, le 06 février 2019

  • Et Y.A.A ( pas très courageux ça), tente d'afficher toujours le contraire. En association avec l'olj . Comme c'est signé. Je ne vois pas pourquoi une équipe qui gagne tenterait le contraire de ce qui fait leur réussite. C'est vous qui voyez.

    FRIK-A-FRAK

    08 h 55, le 06 février 2019

  • "...Evoquant la lutte contre la corruption..." Agir dans tous les domaines, même ceux qui ne concernent pas son ministère, n'est-ce pas aussi de la corruption...?... de plus protégée par celui qui depuis des années, quand il était le chef de son parti, se présentait à chaque réunion, devant les médias, comme le champion de la lutte...anti-corruption ??? Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 51, le 06 février 2019

  • "...sans le Hezbollah, le général Aoun n'aurait pas été président de la République..." etc. etc. Cela on le sait, et nous en constatons les conséquences chaque jour: le Liban n'a plus grand chose de libanais, du Sud au Nord. Vraiment, aucune raison de pavoiser, Messieurs, vous figurerez dans les pages sombres des livres d'histoire ! Irène Saïd

    Irene Said

    07 h 34, le 06 février 2019

  • Cette entente tient toujours parce qu’elle est sincère et fondée sur la fidélité. Elle restera de mise parce que nous en sommes convaincus Oui c’est cela convaincu que le CPL c’est soumis lol ... puis on a pas oublié le fameux « nous allons par cette entente libaniser le Hezbollah » la le général a commis une faute car qui dit libaniser veut dire non libanais ... la encore on attend tjrs !! Guerre en Syrie pour sauver le régime celui la même qui assassiner devant le palais présidentiel 33 officers de l’armee Libanaise ... M’enfin c’est vous qui voyez

    Bery tus

    07 h 00, le 06 février 2019

  • "la résistance (...) est légitime parce que son action émane du droit à l’autodéfense et à défendre le territoire libanais". Dans un pays occupé, la résistance populaire est, en effet, légitime. Elle l'était donc jusqu'en avril 2015, départ des dernières troupes d'occupation. Depuis elle ne l'est plus. 'autant plus que ceux qui se nomment abusivement "Résistance" se sont transformés en nouvelles forces d'occupation pour le compte d'un pays étranger auquel ils ont prêté une allégeance totale. Rappelons les paroles de Aoun en janvier 2005. Il réclamait, à cor et à cris, outre le départ des troupes syriennes, la démilitarisation du Hezbollah, précisant que " Quant au maintien des armes du Hezbollah, il va à l’encontre de la 1559". C'était là, pour lui, un point essentiel de divergence avec le programme du Bristol! " Sans le Hezbollah, le général Aoun n’aurait pas été président de la République". Parfaitement exact, et, sans l'accord avec Aoun, le prétendu "Parti de Dieu" n'aurait jamais pu étendre son influence dans les régions chrétiennes. Voilà quels étaient les seuls buts de cet accord - et ils ont été parfaitement atteints!

    Yves Prevost

    06 h 59, le 06 février 2019

  • C’est grâce à la majorité des voix du 14 Mars que le Général Aoun est devenu Président et non pas a ceux du 8 Mars. Comment est-ce que le CPL pense contenir le Hezbollah après lui avoir donné une couverture pendant treize ans? Les acquis du Hezbollah durant cette période sont inestimables et disproportionnés par rapport aux acquis du CPL.

    Zovighian Michel

    04 h 12, le 06 février 2019

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