Moody’s répercute le déclassement du Liban sur les trois banques qu’elle évalue

Moody’s, l’une des trois principales agences de notation financière américaines, a annoncé hier avoir dégradé de « B3 » à « Caa1 » les notes des trois banques libanaises qu’elle observe – BLOM Bank, Bank Audi et Byblos Bank – tout en rehaussant leur perspective de « négative » à « stable » pour les dépôts à long terme. L’agence a expliqué dans son communiqué avoir répercuté sur le système bancaire la révision annoncée lundi soir de la notation souveraine du pays dans les mêmes proportions.

Moody’s avait justifié sa décision en pointant du doigt le « risque accru » que le gouvernement soit contraint de procéder à un rééchelonnement de la dette publique du pays avant d’ajouter que le retard dans la formation du gouvernement, un processus paralysé depuis les législatives de mai dernier, ne faisait qu’accroître la pression sur la situation financière du pays, en difficulté chronique depuis 2011. Avec une note en « C », les obligations d’État libanaises passent de la catégorie regroupant les titres considérés comme hautement spéculatifs à celle comprenant ceux de mauvaise qualité.

C’est la deuxième fois en deux mois que Moody’s révise la note souveraine du Liban, après une première révision en décembre dernier. L’agence avait alors décidé de maintenir la note du pays à « B3 » mais avait dégradé sa perspective de « stable » à « négative », une première depuis août 2017, avant d’appeler les politiques libanais à surmonter leurs différences pour lancer les réformes attendues par les soutiens et les créanciers du pays. Mardi, le Premier ministre désigné Saad Hariri avait affirmé au président du Parlement Nabih Berry qu’il espérait que le nouvel exécutif soit formé « d’ici à une semaine, voire moins ».

Selon une source bancaire, la dégradation de la note du pays et des trois banques devrait notamment obliger les banques à réévaluer leurs actifs pour se conformer aux règles internationales de solvabilité et de contrôle consacrées par les accords de Bâle 3, qui fixent par exemple un ratio minimum de fonds propres à respecter.

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