Le ministre saoudien des Finances, Mohammad al-Jadaan, a assuré mardi que Riyad allait soutenir le Liban "par tous les moyens", deux jours après que le Qatar, avec qui le royaume est en froid depuis juin 2017, a déclaré son intention d’acheter de la dette libanaise alors que la situation financière du pays fait l'objet de spéculations.
"Nous avons intérêt à la stabilité du Liban et nous le soutiendrons par tous les moyens", a déclaré dans la journée M. Jadaan, présent à Davos en Suisse pour la réunion annuelle du Forum économique mondial, à la chaîne américaine CNBC en marge de la réunion. "Nous sommes également déterminés à faire en sorte que nous jouions notre rôle de catalyseur de stabilité dans la région", a-t-il ajouté.
Le ministre saoudien était présent lors du sommet économique arabe qui s’est tenu à Beyrouth entre le 18 et le 20 janvier et à l’issue duquel le Qatar, avec qui le royaume est en froid depuis juin 2017, a déclaré son intention d'investir un demi-milliard de dollars dans la dette du Liban.
Lundi soir, Moody’s, l'une des trois principales agences de notation américaines avec Fitch et Standard & Poor’s, a annoncé sa décision de dégrader la note souveraine du Liban, de "B3" à "Caa1", tout en révisant la perspective du pays de "négative" à "stable". Un déclassement qui fait passer les obligations du pays de la catégorie des titres considérés comme hautement spéculatifs à ceux de mauvaise qualité. L’agence a justifié sa décision en invoquant un "risque accru" que le pays soit contraint de procéder à un rééchelonnement de sa dette publique ou toute autre opération de "gestion du passif", ce qu’elle assimile à un défaut de paiement. L'agence a ajouté que le retard dans la formation du gouvernement augmentait la pression sur la situation financière du Liban.
En réaction à la décision de Moody’s, le ministre sortant des Finances, Ali Hassan Khalil, a assuré mardi que la situation financière et monétaire du pays est "stable". "Les besoins du Trésor sont assurés", a-t-il notamment affirmé sur son compte Twitter, ajoutant que le pays était "capable d'honorer tous ses engagements" financiers. Le ministre a enfin déclaré que l’annonce faite lundi par le Qatar, qui a indiqué son intention d’investir 500 millions de dollars dans des obligations émises par le gouvernement libanais, allait "renforcer la confiance" dans le pays.
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Bon le Qatar c’est fait , l’Arabie c’est pour bientôt....le problème crucial c’est : où va l’argent après ??
21 h 29, le 23 janvier 2019