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À La Une - Liban

A Bkerké, les responsables maronites soutiennent la présidence de la République

"L'unité libanaise est menacée", met en garde le patriarche Raï.

Photo Ani

Les responsables maronites libanais, réunis mercredi à Bkerké à l'appel du chef de l'Eglise maronite Béchara Raï, ont soutenu en bloc la présidence de la République et appelé au respect de la Constitution, notamment dans la formation du prochain gouvernement de Saad Hariri. Le patriarche Raï a pour sa part tiré la sonnette d'alarme, affirmant que l'unité du Liban était menacée et appelé à un "sursaut national".

"En tant que maronites, notre réunion d'aujourd'hui est organisée pour le bien du Liban et des Libanais, sans intention d'exclure qui que ce soit ou de parler de sujets qui ne concernent que nous", a déclaré Mgr Raï à l'ouverture de cette réunion. "Tout ce que nous voulons, c'est travailler avec l'ensemble des responsables d'une seule main pour protéger le Liban", a-t-il ajouté, dénonçant les "dangers" de la situation économique et financière, ainsi que celui de la présence des réfugiés syriens.

"Aujourd'hui, l'unité libanaise est menacée. Nous voulons un sursaut national unitaire. Nous devons réfléchir sur le rôle qu'il nous est demandé de jouer en tant que responsables, comme l'ont fait avant nous d'autres grands hommes appartenant à notre communauté", a déclaré le patriarche.

"Il y a de grandes inquiétudes vis-à-vis ce que l'on entend sur le changement de régime et d'identité du pays, l'Assemblée constituante ou l'idée des trois tiers dans le partage communautaire du pouvoir. Il est triste de voir que nous revenons en arrière après les réalisations effectuées", a déploré le prélat.

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, le député Forces libanaises Georges Adwan, le chef des Marada, Sleiman Frangié, et le chef des Kataëb, Samy Gemayel, ont notamment assisté à cette réunion. Celle-ci se tient alors que la formation du gouvernement, attendue depuis plus de sept mois, semble totalement bloquée et que les tensions politiques s'intensifient dans le pays.


"L'équilibre des institutions"

Dans le communiqué final, lu par le responsable de la communication de Bkerké, Walid Ghayyad, les responsables ont "souscrit aux propos prononcés par le patriarche Raï à l'ouverture de la réunion".  Ils ont réaffirmé leur "attachement à l'union nationale, au Pacte national au vivre-ensemble (...) et au respect de la Constitution et de la souveraineté de l'Etat, en refusant tout ce qui porterait atteinte à l'équilibre des institutions étatiques et des prérogatives de chacune d'elles, à leur tête la présidence de la République, le symbole de l'union nationale".

Les responsables maronites ont également exprimé leur attachement à "l'indépendance de la décision nationale et au fait que le Liban soit maître de sa politique étrangère en accord avec son appartenance arabe, de sorte à ce que la réputation du pays ne soit pas ternie et que le Liban ne soit pas mis à l'écart de son environnement arabe".

Les responsables maronites ont également "refusé de consacrer les violations de la Constitution qui pourraient se transformer en coutumes" et ont fait savoir que "seules les institutions étatiques sont le cadre adéquat pour discuter des crises politiques". Ils se sont également opposés à "tous les procédés qui visent à se soulever contre l'Etat et mettre la main sur sa décision".

Ils ont en outre appelé à "accélérer la formation du gouvernement en respect de la Constitution (...) afin d'encourager la communauté internationale à aider le Liban (...) et pour prémunir le Liban des crises économiques, politiques et sociales".

L'un des obstacles qui empêchent la formation du cabinet réside dans la volonté non affichée de M. Bassil d'obtenir un tiers de blocage au sein du prochain gouvernement. "Nous ne sommes pas réunis pour soutenir l'octroi du tiers de blocage au chef de l’État", a déclaré M. Frangié lors des débats pendant cette réunion. "Le gouvernement sera formé si le CPL enlève un nom", a-t-il ajouté.


Implantation des réfugiés

Les responsables maronites ont sur un autre plan condamné "les agressions israéliennes répétées contre le Liban (...)" et on refusé une nouvelle fois "l'implantation des réfugiés palestiniens au Liban", en exprimant leur attachement au droit de retour de ces réfugiés.

Ils ont aussi réclamé le retour "sécurisé" des réfugiés syriens chez eux, alors que le Liban accueille depuis 2011, date du début de la guerre en Syrie voisine, plus d'un million de réfugiés syriens. "Le poids des déplacés constitue un défi existentielle et menace gravement l'identité du Liban. Une solution est urgente", ont-ils estimé.

Les responsables maronites ont enfin appelé à "gérer de manière responsable les affaires économiques et financières afin de faire face aux défis qui menace la sécurité sociale des citoyens et pour contrôler les dépenses et mettre un terme à la dilapidation des fonds publics".

Ils ont décidé de former un comité de suivi pour mettre en application les décisions auxquelles ils ont abouti à l'issue de cette réunion. Ce comité est être formé de représentants des blocs parlementaires qui ont participé à la réunion et compte Ibrahim Kanaan, Georges Adwan, Samy Gemayel, Estephan Doueihy, Michel Moawad, Farid Haykal el-Khazen et Hadi Hobeiche.


Photo Ani


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commentaires (8)

C’est bien mais il faut passer à la vitesse supérieure et Tout , tout tout mettre en œuvre pour que ce gouvernement se forme et qu’il s’attaque aux problèmes du pays à la vitesse grand « V »

L’azuréen

21 h 32, le 16 janvier 2019

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • C’est bien mais il faut passer à la vitesse supérieure et Tout , tout tout mettre en œuvre pour que ce gouvernement se forme et qu’il s’attaque aux problèmes du pays à la vitesse grand « V »

    L’azuréen

    21 h 32, le 16 janvier 2019

  • J'espère bien que ce comité ne serait pas un "comité Théodule" car la situation est la plus grave que le pays ait jamais connue depuis la création du Liban en 1920.

    Un Libanais

    19 h 55, le 16 janvier 2019

  • La présidence de la République il faudra lui donner de nouveau un pouvoir et non des paroles en l'air

    Antoine Sabbagha

    18 h 54, le 16 janvier 2019

  • En 1989, Saéb Salam avait dit à Michel Eddé à Genève où il résidait : "Même si vous n'étiez que 5%, nous serions toujours moitié-moitié." Saad Hariri a dit : "Nous avons cessé de compter au Liban" sous-entendu quel que soit le pourcentage des chrétiens au Liban, dans les instances représentatives comme le Parlement, ce sera toujours moitié-moitié." Sans autre commentaire.

    Un Libanais

    18 h 51, le 16 janvier 2019

  • des paroles de rêves..... Le CPL, le Hezbollah, Berry ne joueront jamais franc jeu ni l'intérêt de notre pays Monseigneur RAI vit d'espoirs chrétiens et ça n'ira pas plus loin le résident de la présidence actuelle est très dévoué à HN à qui il doit ce poste

    FAKHOURI

    18 h 33, le 16 janvier 2019

  • SI CETTE RÉUNION A ÉTÉ ORGANISÉE QU'AVEC DES GENS COMPÉTENTS ET SANS SLEIMAN FRANGIÉ, SANS GEBRAN BASSIL ET SANS SAMI GEMAYEL, ON POURRA DIRE QU'IL Y A UN ESPOIR. TANT QUE CES FISTONS SONT LÀ PAR ABU DE POUVOIR, LE PAYS RESTERA LÀ OÙ IL EST ET EN RECULANT.

    Gebran Eid

    16 h 29, le 16 janvier 2019

  • REUNION QUI N,AVANCE EN RIEN. LA CLEF DE LA FORMATION DU GOUVERNEMENT EST DANS LA MAIN DES SUBORDONNES A TEHERAN. IL FAUT UNE REUNION AU SOMMET, HEZBOLLAH INCLUS, POUR SORTIR LE PAYS DE L,ABIME OU CERTAINS L,ONT POUSSE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 40, le 16 janvier 2019

  • Il est essentiel de créer une dynamique dans l'union et la compréhension mutuelle à l'intérieur d'une même communauté, c'est seulement ensuite que l'on pourra élargir cet élan positif à d'autres composantes du pays soucieuses de l'unité et la pérennité de la nation libanaise. Espérons cette prise de conscience au sein de toutes les communautés libanaises, chrétiennes et musulmanes

    Sarkis Serge Tateossian

    11 h 06, le 16 janvier 2019

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