La plaque de l'ambassade du Liban à Tripoli, en Libye, derrière un drapeau libyen. Des individus s'en sont pris dans la nuit de dimanche à lundi à l'ambassade. Des photos montrant la plaque de l'ambassade foulée aux pieds circulent dans certains médias locaux, ainsi que sur les réseaux sociaux. Photo tirée de Facebook
La Libye a annoncé lundi, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, qu'elle avait décidé de ne pas participer au sommet économique arabe, qui se tient le 20 janvier à Beyrouth, à la suite des attaques et des atteintes à son drapeau menées par des partisans du mouvement Amal, dirigé par le président du Parlement Nabih Berry.
Ces derniers jours, les responsables d'Amal s'étaient déchaînés contre la Libye, accusée de ne pas fournir d'éclaircissements sur la disparition du fondateur du mouvement chiite, l'imam Moussa Sadr, lors d'une visite à Tripoli en 1978. Vendredi, le comité en charge de l'organisation du sommet économique avait affirmé que Nabih Berry avait précédemment approuvé la venue de responsables libyens au Liban, ce que M. Berry avait aussitôt démenti.
Le porte-parole officiel du ministère libyen des AE au sein du gouvernement d'union nationale, Ahmad al-Erbed, a annoncé sur Twitter qu'il avait été décidé de ne participer "à aucun niveau" au sommet économique arabe. "Le siège de la Libye restera vacant", a-t-il ajouté.
Le chef du gouvernement libyen d'union nationale, Fayez al-Sarraj, a confirmé quelques heures plus tard que son pays ne participera pas au sommet, "le pays hôte n'ayant pas assuré l'atmosphère adéquate et n'ayant pas respecté les us et coutumes régissant la tenue de tels sommets".
Cette décision intervient 24 heures après que des militants Amal aient remplacé le drapeau libyen, installé sur le site qui accueillera le sommet économique arabe, au Seaside Arena (ex-Biel), par un drapeau de leur formation. D'autres militants avaient brûlé un drapeau libyen à Saïda, au Liban-Sud. Dimanche, les "Brigades de Sadr" avaient menacé tout représentant de la Libye qui viendrait assister au sommet de Beyrouth. "C’est un premier et un dernier avertissement à tous ceux qui représenteront la Libye en venant au pays de l’imam Sadr", selon leur communiqué.
Réagissant à ces attaques, le Haut-Conseil d'Etat libyen a appelé à la rupture des liens diplomatiques avec le Liban après les "atteintes" faites au drapeau. De son côté, le porte-parole du Parlement libyen a dénoncé les "milices libanaises" qui ont porté atteinte au drapeau libyen.
Par ailleurs, des individus s'en sont pris dans la nuit de dimanche à lundi à l'ambassade du Liban à Tripoli, en Libye. Des photos montrant la plaque de l'ambassade foulée aux pieds circulent dans certains médias locaux, ainsi que sur les réseaux sociaux. L'ambassadeur du Liban à Tripoli, Mohammad Sakiné, a confirmé ces informations dans la journée.
Photo tirée de Facebook
Dans une lettre adressée à son homologue libyen, le ministre libanais sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a affirmé regretter cette décision et rejeté les "actes qui ont porté atteinte à la Libye et à sa participation au sommet et qui ne reflètent ni (sa) position ni celle du Liban". M. Bassil a en outre assuré tenir aux "relations entre les deux pays" ajoutant qu'il était nécessaire que ces relations "retrouvent le bon chemin sans que le Liban ne se délaisse de son devoir national de connaitre le sort de Moussa Sadr". Il a dans ce cadre demandé à son homologue "de fournir toute l'assistance nécessaire pour connaître le sort de l'imam".
De son côté, Antoine Choucair, un des membres du comité en charge de l'organisation du sommet a annoncé lors d'une conférence de presse que, conformément au programme prévu, les préparatifs de l'événement étaient terminés. "Des mesures de sécurité renforcées seront mises en œuvre à l'Aéroport international de Beyrouth et dans ses environs lors de l'arrivée et du départ des délégations et des participants", a-t-il indiqué, précisant que "la sécurité du sommet est assurée par des membres de la garde républicaine et de tous les appareils sécuritaires". A peu près 7.500 membres des forces de l'ordre seront mobilisés, a-t-il précisé. Le programme complet s'étendra sur quatre jours, à partir du 17 janvier, et se clôturera le 20 avec le sommet de la Ligue arabe, a encore souligné M. Choucair, qui a souligné que la logistique de l'événement sera assurée par des diplomates libanais et 200 volontaires, recrutés parmi des étudiants de l'Université libanaise. Sur la participation de la Syrie au sommet, le comité a affirmé que c'est aux ministres arabes des AE de décider cela et non le comité ni le pays hôte. Le comité a en outre indiqué ne pas avoir été officiellement informé de la décision libyenne de ne pas participer au sommet.
La participation de Damas au sommet divise la classe politique libanaise, entre alliés du président Bachar el-Assad, et opposants qui refusent que la Syrie y soit invitée.
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commentaires (6)
C est quand même bizarre qu’on n’ait pas demandé des comptes à Merkel sur les agissements d’Hitler
Ado
22 h 01, le 14 janvier 2019