Plusieurs dizaines de camps de réfugiés syriens au Liban ont été touchés mardi de plein fouet par des chutes de neige ou des pluies torrentielles, les ONG s'inquiétant pour des milliers de personnes "à risque".
Le Liban accueille quelque 1,3 million de réfugiés syriens ayant fui le conflit qui ravage leur pays depuis 2011, selon le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim. Selon le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés, un peu plus de 970 000 sont enregistrés sur les registres onusiens. Ils vivent en grande majorité dans des camps informels à travers le pays, notamment dans la vallée de la Bekaa (est), frontalière de la Syrie.
"Au moins 66 camps informels ont été touchés par les inondations, dont 15 sont complètement inondés ou se sont effondrés", a indiqué à l'AFP Lisa Abou Khaled, une porte-parole au Liban du Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR). "Le HCR et ses partenaires estiment qu'environ 850 camps informels accueillant 50.000 réfugiés sont menacés par les inondations", a ajouté Mme Abou Khaled. "Environ 300 personnes ont déjà été relocalisées dans le Nord et dans la Békaa", a-t-elle précisé.
L'organisation a toutefois affirmé qu'il n'y avait aucun décès à déplorer, assurant avoir pris des mesures d'urgence pour faire face aux intempéries, en distribuant notamment des matelas, des couvertures et de nouvelles tentes.
Dans des camps de la Békaa, la neige et la boue sont visibles dans les allées séparant les habitations de fortune, construites avec des briques de béton ou des toiles en plastique. Certaines tentes sont, elles, envahies par l'eau, ont constaté ces deux derniers jours des collaborateurs de l'AFP.
Près de la localité montagneuse d'Ersal, qui accueille quelque 36.000 réfugiés à la frontière syrienne, la désolation est maître des lieux. "Regardez ce temps, on est coupé de tout, la tente s'est effondrée, on se tourne vers Dieu", s'indigne une réfugiée. "Il est tombé plus d'un mètre de neige. Les trois-quarts des tentes sont détruites. C'est catastrophique. Il n'y a pas de nourriture, il n'y a pas de pain, et la route est fermée depuis hier", lance un autre réfugié.
Sur les réseaux sociaux, des photos de camps inondés ou enneigés pullulent depuis mardi matin.
Chaque hiver, les réfugiés syriens, dont la majorité vivent dans un dénuement total, subissent de plein fouet les conséquences des intempéries qui s'abattent sur la région. En janvier 2018, 17 personnes sont mortes en raison du froid dans les montagnes libanaises alors qu'elles fuyaient la Syrie. Et en 2015, deux Syriens, dont un enfant de six ans, ont péri d'hypothermie dans une zone montagneuse du sud-est du pays.
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commentaires (3)
Une réfugiée syrienne ; "Regardez ce temps, on est coupé de tout, la tente s'est effondrée, on se tourne vers Dieu". Tout en comprenant parfaitement la plainte de ce dame syrienne, mais au lieu de se tourner vers Dieu qui est très haut, tournez-vous vers votre Président qui vous a jetée comme un mouchoir hors de votre pays.
Un Libanais
21 h 06, le 08 janvier 2019