La présomption d’innocence

« Je veux pouvoir expliquer mes erreurs, c’est pourquoi je ne fais que des choses que je comprends. » Warren Buffet

Carlos Ghosn a certainement adhéré à cette manière de faire quand il a décidé de comparaître publiquement devant le tribunal japonais. L’homme qui est retenu depuis le 19 novembre dernier, dans des conditions très difficiles, ne laisse pas la responsabilité de sa défense à sa famille ou à ses avocats, et ne se cache pas derrière des fuites faites à la presse. Il affronte et il s’expliquera pendant les 10 minutes qui lui seront accordées. Il fait ce qu’il a toujours fait, il retrousse ses manches et prépare ses arguments, hors cadre, de par une astuce juridique n’ayant pas été utilisée depuis plus de 60 ans. Celle-ci permettrait au grand patron de finalement s’exprimer sur les accusations portées contre lui avant d’en être formellement accusé.

L’affaire Carlos Ghosn réveille en chacun de nous des démons enfouis; pour ses détracteurs ainsi que pour ses partisans, cette affaire déchaîne les passions. La fierté et l’audace d’une réussite éclatante chez les uns, l’envie et la jalousie chez d’autres.

En faisant abstraction de toutes ces émotions humaines et finalement naturelles face à l’ampleur du cas, nous nous devons tous de refuser l’injustice et le déshonneur que l’on inflige à un grand homme au nom d’intérêts inavoués. Si nous les acceptons, nous devenons complices et victimes d’un système qui va à l’encontre de ce que nous avons, tous, toujours pris pour acquis : la présomption d’innocence.