Rechercher
Rechercher

À La Une - Japon

Ghosn va comparaître pour clarifier les motifs de sa détention

Le PDG de Renault Carlos Ghosn, le 3 octobre 2018 à Paris. REUTERS/Regis Duvignau

Le PDG de Renault Carlos Ghosn va, à sa demande, comparaître la semaine prochaine devant un tribunal de Tokyo et obliger ainsi le procureur à clarifier publiquement le motif de sa détention prolongée au Japon. Les raisons pour lesquelles cette requête intervient maintenant n'ont pas été précisées vendredi, alors que l'homme d'affaires franco-libano-brésilien est maintenu en garde à vue depuis plus d'un mois et demi dans une prison de la capitale japonaise.

Selon le tribunal de Tokyo, l'ex-patron de Nissan a déposé via ses avocats une requête en application de l'article 34 de la Constitution nippone qui précise qu'une personne retenue peut exiger que le motif précis de sa détention soit exposé "lors d'une séance publique au tribunal". La justice ne peut refuser cette demande qui doit lui permettre de comparaître en personne avec son avocat. La séance a été fixée au mardi 8 janvier à 10h30 locale (01h30 GMT), a précisé le tribunal.

M. Ghosn, arrêté le 19 novembre et détenu depuis, est contraint au silence, et ses avocats, qui ne peuvent pas assister aux interrogatoires et n'ont pas accès aux pièces du dossier, ne s'expriment pour ainsi dire pas.

Ce nouveau rebondissement intervient alors que le tribunal de Tokyo a décidé lundi dernier de prolonger de nouveau de 10 jours, jusqu'au 11 janvier, la garde à vue de l'ex-patron de Nissan dans le cadre d'un troisième mandat d'arrêt, sur des soupçons d'abus de confiance.

Concrètement, le bureau des procureurs lui reproche d'avoir fait couvrir par Nissan "des pertes sur des investissements personnels" au moment de la crise financière d'octobre 2008, ce qu'il nie selon ses avocats cités par les médias. La somme incriminée s'élève à 1,85 milliard de yens (14,5 millions d'euros). Pour résoudre ce problème financier, il aurait obtenu qu'un ami d'Arabie saoudite se porte garant et aurait effectué des virements d'un montant équivalent sur le compte de ce dernier depuis un compte d'une filiale de Nissan.


(Lire aussi : Le parquet examine les liens entre Carlos Ghosn et un homme d'affaires saoudien)


Nouveaux soupçons
Ce type de délit est normalement prescrit au bout de 7 ans, mais la loi permet de suspendre le décompte lors des séjours à l'étranger, nombreux dans le cas de M. Ghosn qui passait seulement un tiers de son temps au Japon.

Par ailleurs, selon la presse de ce vendredi, le procureur le soupçonne aussi d'avoir versé près de 40 millions d'euros à des "relations" au Liban et ailleurs, argent provenant des caisses de Nissan.

En outre, parallèlement, M. Ghosn est aussi en détention provisoire à la suite d'une première inculpation sur des soupçons de minoration illégale de ses revenus dans des rapports annuels de Nissan remis aux autorités boursières.

L'Américain Greg Kelly, administrateur de Nissan arrêté le 19 novembre au Japon en même temps que Carlos Ghosn, a en revanche été relâché le jour de Noël, la raison pour laquelle M. Ghosn est désormais encore retenu ne le concernant pas.

L'affaire Ghosn permet de découvrir de nombreuses subtilités du système judiciaire japonais qui a aussi été beaucoup critiqué à l'étranger en raison notamment de l'absence des avocats lors des séances d'audition du suspect par les enquêteurs.

Pendant ce temps, l'alliance Renault-Nissan est dans la tourmente. Les constructeurs japonais Nissan et Mitsubishi Motors ont déjà révoqué à l'unanimité M. Ghosn de la présidence de leur conseil d'administration, mais le groupe français Renault l'a maintenu jusqu'à présent à son poste, confiant "à titre provisoire" la direction exécutive à son numéro deux Thierry Bolloré. Il est aussi toujours en titre PDG de l'Alliance Renault-Nissan.



Lire aussi

Dans quel imbroglio juridique se trouve exactement Carlos Ghosn?

« Les Échos » font état de donations de Renault-Nissan au Liban

Affaire Ghosn : les regards se tournent vers les finances de Renault-Nissan

Nissan, sous pression de Renault, échoue à choisir un successeur à Ghosn


Le PDG de Renault Carlos Ghosn va, à sa demande, comparaître la semaine prochaine devant un tribunal de Tokyo et obliger ainsi le procureur à clarifier publiquement le motif de sa détention prolongée au Japon. Les raisons pour lesquelles cette requête intervient maintenant n'ont pas été précisées vendredi, alors que l'homme d'affaires franco-libano-brésilien est maintenu en garde...

commentaires (5)

Les japonais en faisant tout ce bordelle c'est eux qui perd , ils ont une usine en France et alors ils n'aiment pas etre guides par des étrangers

Eleni Caridopoulou

20 h 34, le 04 janvier 2019

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • Les japonais en faisant tout ce bordelle c'est eux qui perd , ils ont une usine en France et alors ils n'aiment pas etre guides par des étrangers

    Eleni Caridopoulou

    20 h 34, le 04 janvier 2019

  • Au fait le titre porte à confusion. Je ne pense pas que c'est à lui de clarifier. J'aurais remplacé le verbe "clarifier" par "demander"

    Shou fi

    18 h 58, le 04 janvier 2019

  • TRES SIMPLE. C,EST LA REVANCHE DE L,ECHEC DES JAPS SUR LE SUCCES DE GHOSN...

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 58, le 04 janvier 2019

  • Je ris d'énervement, parce que vous allez voir que les japs qui ne sont pas seuls à la manoeuvre font finir par déclarer que ces détournements de fonds servaient à financer la résistance du hezb LIBANAIS. C'est d'autant plus ironique que Carlos est tout sauf pro hezb.

    FRIK-A-FRAK

    14 h 13, le 04 janvier 2019

  • Une justice japonaise manipulée et manipulatrice. Elle à créé l'affaire Ghosn pour se servir de levier en vu de récupérer la firme Nissan... Nissan, après rétablissement ! Tout le reste n'est que littérature pour endormir les novices...

    Sarkis Serge Tateossian

    13 h 40, le 04 janvier 2019

Retour en haut