Le processus de formation du cabinet du Premier ministre désigné, Saad Hariri, qui semblait imminent vendredi après sept mois d'attente, a de nouveau buté sur de nouvelles complications, liées notamment au choix du candidat des députés sunnites prosyriens et à son allégeance ainsi qu'à la répartition de certains portefeuilles entre les différentes parties.
Alors que le Premier ministre désigné avait dit en matinée espérer que son gouvernement serait annoncé dans la journée, après la médiation du directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, qui semblait avoir surmonté l'obstacle de la revendication des six députés de la Rencontre consultative, les espoirs des Libanais ont à nouveau été douchés en soirée.
Le premier obstacle semble être lié à la Rencontre consultative, groupe formé des six députés sunnites pro-8 Mars : ils exigeraient que Jawad Adra, un proche du président de la Chambre, Nabih Berry, qui semble le favori pour les représenter au sein du nouveau gouvernement, proclame officiellement son appartenance à leur groupe. Les députés sunnites souhaitent que M. Adra participe à leurs réunions et vote dans le prochain cabinet en conformité avec leur ligne politique, souligne une source proche de la Rencontre consultative. Mais une telle allégeance aux députés sunnites pro-8 Mars ferait perdre au président Aoun la voix de son seul ministre sunnite, et donc, son tiers de blocage. En soirée, une source proche du 8 Mars citée par la LBC a affirmé que "soit le sixième ministre sunnite représente exclusivement la Rencontre consultative, soit c'est le retour à la case départ".
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Adra veut rester libre
Or M. Adra n'a pas participé à une réunion de la Rencontre consultative cet après-midi. Il s'est cependant entretenu avec deux proches de la Rencontre consultative, notamment Osmane Majzoub, un des autres candidats suggérés par les députés sunnites prosyriens sur leur liste de ministrables, et Hicham Tabbara, un proche de ces députés.
A l'issue de cette réunion, le député Kassem Hachem (parti Baas) a affirmé que la personne qui sera choisie par le chef de l'Etat "sera le représentant exclusif" de la Rencontre consultative, ajoutant que les députés sunnites attendent la réponse de Jawad Adra. "Quel que soit le nom que le chef de l'Etat choisira parmi les quatre candidats que nous avons proposés (comme ministrables représentant les députés sunnites proches du Hezbollah au sein du gouvernement), il sera le représentant exclusif de la Rencontre consultative", a affirmé M. Hachem. Il a souligné que le groupe a "tout fait pour faciliter la formation du gouvernement". "La personne qui nous représentera au gouvernement se conformera à notre politique", a-t-il ajouté.
Selon des informations rapportées par le chaîne locale MTV, M. Adra refuse d'être associé à une formation politique particulière et de ne pas pouvoir jouir de sa liberté de décision. M. Aoun aurait dans ce cadre accordé un délai à Jawad Adra, afin de trouver une solution à cette nouvelle complication.
De con côté, le général Ibrahim a souligné lors d'une interview qu'aucune date n'a encore été fixée pour une rencontre entre les députés sunnites prosyriens et Saad Hariri. Il a indiqué "ne pas avoir lui-même recommandé le nom de Jawad Adra". "Les députés de la Rencontre consultative ont proposé des noms et je n'ai fait que les transmettre au président de la République", a-t-il précisé.
Les députés de la Rencontre consultative, qui exigeaient auparavant d'être représentés dans le cabinet, ce que rejetait Saad Hariri, avaient accepté suite à la médiation du général Ibrahim, mandaté par Michel Aoun, de proposer des noms de ministrables au chef de l'Etat qui en choisira un nom qui fera partie de sa quote-part ministérielle. Des divergences avaient éclaté entre les six députés au sujet du choix des ministrables, et la candidature de Jawad Adra ne semblait pas faire l'unanimité.
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Echange de portefeuilles
Par ailleurs, la distribution des portefeuilles entre les différentes formations n'a toujours pas atteint sa forme définitive.
Selon la chaîne de télévision locale LBC, les portefeuilles de l'Environnement, de l'Industrie, de l'Agriculture et de l'Information font toujours l'objet de tractations entre les formations politiques, qui refusent toutes de se voir attribuer le ministère de l'Information. Dans le courant de la journée, Saad Hariri, a en outre proposé au Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt d'échanger le ministère de l'Industrie qui lui était prévu contre celui de l’Environnement, ce que le PSP a refusé.
C'est dans le cadre de ces tractations que le Premier ministre désigné a reçu à la Maison du Centre le chef du Courant patriotique libre (fondé par Michel Aoun), Gebran Bassil, pour une longue réunion de plus de trois heures, à l'issue de laquelle aucun des deux hommes n'a fait de déclaration.
Toutefois, dans la matinée, l'optimisme prévalait toujours concernant une imminente naissance du cabinet, le Premier ministre désigné disant espérer que l'annonce se ferait dans la journée. "Nous sommes en train de régler tous les détails, et nous espérons tout finir aujourd'hui", a déclaré M. Hariri lors d'une conférence, soulignant que son cabinet contiendrait six femmes ministres.
De son côté, Michel Aoun, avait affirmé que le gouvernement sera "formé plus vite que prévu, étant donné que le système libanais est basé sur le consensus et nécessite la participation de tous au gouvernement d'union nationale".
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commentaires (8)
Asfourieh! Tout simplement. Dans la asfourieh il n'y a plus de hezb, de tayar, de partis politique, de chiite ou druze ou sunnite ou chrétien ou athés wa halouma jarra! Il ya des fous qui se croient des Napoléons (aussi mini que Napoléon l'été ou même encore plus mini) et plus malins que les autres... Akh ya baladna...
Wlek Sanferlou
05 h 49, le 22 décembre 2018