Pour Naïm Kassem, la résistance contre Israël « est la seule solution »

Le Hezbollah qui, depuis le lancement par Israël, le 4 décembre, de l’opération « Bouclier du Nord » s’est muré dans un silence de plomb face aux révélations israéliennes relatives aux tunnels transfrontaliers, a brisé hier ce silence, par la voix de son secrétaire général adjoint, le cheikh Naïm Kassem.

Dans un discours prononcé hier à Bir Hassan à l’occasion de la commémoration annuelle de l’assassinat de Samir Kantar – figure du Hezbollah longtemps incarcéré en Israël, qui a été tué le 19 décembre 2015 dans un raid dans la banlieue de Damas, attribué par le parti de Hassan Nasrallah à l’État hébreu –, le cheikh Kassem n’a toutefois pas commenté directement la question des tunnels. Il a revendiqué « le droit » de son parti à s’armer « par tous les moyens possibles pour affronter Israël ». Son discours, dans lequel il a aussi affirmé que la résistance armée contre l’État hébreu « est la seule solution », au moment où Tel-Aviv commençait à détruire les tunnels transfrontaliers, sonnait comme une réponse indirecte à Israël, voire une véritable contre-attaque.

« Israël viole l’espace aérien libanais. Le mois dernier, 150 violations ont été enregistrées, ce qui équivaut à 5 violations par jour. Cela n’est-il pas considéré comme une agression contre le Liban ? Où est le Conseil de sécurité (de l’ONU) et les grandes puissances qui parlent de justice ? » s’est encore demandé le cheikh Kassem.

« Ne nous menacez pas »

« Lorsqu’il y a une résistance et une population résistante (...), Israël ne peut pas mettre en œuvre son projet, ne peut pas tracer ses frontières et ne peut pas se maintenir parmi nous(...)», a martelé le responsable chiite. « Il n’y a de solution avec Israël qu’à travers la résistance », a-t-il insisté.

« Nous croyons que la résistance est la solution et elle va perdurer. Il ne s’agit pas d’une résistance basée sur des manigances politiques. Nous ne sommes pas une résistance des États qui instrumentalisent les populations pour leurs fins politiques. Nous sommes la résistance d’un peuple qui revendique tous ses droits et toutes ses terres. Cette résistance ne prendra en compte aucune équation politique, qu’elle soit régionale ou mondiale. Ne nous menacez pas avec la communauté internationale », a insisté le numéro deux du Hezbollah, en s’adressant à ses détracteurs.

« Il est de notre droit, comme il est du droit des Palestiniens et de tous les résistants, de nous armer par tous les moyens disponibles pour affronter Israël. Vous ne pouvez pas nous dire quel type d’arme nous pouvons utiliser et en quelle quantité. La résistance a recours à tous les moyens pour être la plus forte », a fait savoir Naïm Kassem. « Nous allons continuer sur ce chemin, malgré les protestations(...) », a-t-il promis.

En cours d’après-midi, le bloc parlementaire du Hezbollah, qui a tenu sa réunion hebdomadaire sous la présidence du député Mohammad Raad, a lui aussi condamné « les violations israéliennes quotidiennes des espaces aérien, maritime et terrestre libanais ». Il n’a lui non plus pas commenté la question des tunnels, mais a salué « l’armée libanaise et les habitants du Liban-Sud pour leur refus de ces violations ».

Sur le plan politique, le cheikh Naïm Kassem s’est dit « rassuré » face à l’imminence de la formation du gouvernement.

« Tous les indices des derniers jours indiquent que le Rassemblement consultatif a été reconnu » comme groupe politique, s’est félicité Naïm Kassem.

M. K.