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Santé - Rapport

La rougeole augmente dans le monde par « manque de vaccination »

Au Liban, près de 15 % des enfants ne reçoivent pas les vaccins prévus dans le cadre du calendrier national de vaccination.

Selon le calendrier national des vaccinations, l’enfant doit recevoir une dose unique du vaccin antirougeoleux à l’âge de neuf mois. Deux autres prises du vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR) lui seront administrés respectivement à l’âge de douze et de dix-huit mois. Photo Bigstock

Un rapport récent, publié dans le Morbidity and Mortality Weekly Report (Rapport hebdomadaire sur la morbidité et la mortalité), des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) aux États-Unis et dans le Relevé épidémiologique hebdomadaire de l’Organisation mondiale de la santé, a mis en garde contre une flambée des cas de rougeole dans le monde, dont le nombre a atteint un pic en 2017 par rapport à 2016, entraînant 110 000 décès.

Ces flambées de cas de rougeole sont survenues dans toutes les régions du monde, selon ce rapport. En cause : le manque de vaccination contre la maladie. Le Liban n’est pas en reste de ces épidémies. Déjà, en mars dernier, le ministère de la Santé avait signalé une flambée de cas de rougeole parmi les enfants non vaccinés, notamment dans le camp de Sabra et Chatila et ses environs, le village de Faour (caza de Zahlé) et dans certaines régions du Liban-Nord, principalement au Akkar, à Tripoli et à Zghorta. Il avait alors appelé les parents à vacciner leurs enfants et avait lancé, par ailleurs, dans les régions touchées par l’épidémie une campagne de vaccination des enfants de moins de 18 ans contre la rougeole, la rubéole et les oreillons.« Toutes les cinq années, le Liban connaît une légère épidémie de rougeole », explique à L’Orient-Le Jour Randa Hamadé, chef du département de soins de santé primaires et directrice du Programme national de vaccination au ministère de la Santé. « Cela est dû au fait que le vaccin ne profère pas une immunité globale au virus de la rougeole, poursuit-elle. En effet, la séroconversion (phase durant laquelle les anticorps se développent) du vaccin est de 80 %. Aussi, sur cent enfants vaccinés dans les mêmes conditions, seuls quatre-vingts d’entre eux développent des anticorps et une immunité contre le virus. Par conséquent, cette cohorte d’enfants vaccinés n’ayant pas développé l’immunité nécessaire au vaccin causent naturellement une épidémie tous les cinq ans. C’est une situation observée dans tous les pays du monde. »

À cela s’ajoute le fait que les parents – au Liban et dans le monde – sont réticents parfois à la vaccination de leurs enfants pour de multiples raisons. « Certaines informations sur les vaccins véhiculées de manière irresponsable, notamment sur les réseaux sociaux, contribuent à l’hésitation des parents à faire vacciner leurs enfants, souligne Randa Hamadé. Au fil des ans, cela se traduit par une épidémie de rougeole. De plus, certains d’entre eux oublient tout simplement de faire vacciner leurs enfants. »

Randa Hamadé insiste sur la nécessité de respecter le calendrier national de vaccination « pour protéger les enfants, sachant que les vaccins sont disponibles gratuitement dans les centres de soins de santé primaires, les dispensaires et les médecins dans le secteur privé ». Dans le cas spécifique de la rougeole, le vaccin assure une immunité totale aux personnes qui l’ont reçu, même en cas d’épidémie. Selon le calendrier national des vaccinations, l’enfant doit recevoir une dose unique du vaccin antirougeoleux à l’âge de neuf mois. Deux autres prises du vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR) lui seront administrées respectivement à l’âge de douze et de dix-huit mois.


(Pour mémoire : Le ministère de la Santé met en garde contre une épidémie de rougeole)

Contagieuse

La rougeole est une maladie virale grave et contagieuse, selon l’Organisation mondiale de la santé, qui souligne qu’elle se transmet par contact direct ou par l’air. Elle infecte d’abord les voies respiratoires avant de se propager dans tout l’organisme. Toujours selon l’agence onusienne, la maladie peut entraîner des complications graves, comme l’encéphalite (une infection entraînant un œdème cérébral), une diarrhée et une déshydratation sévères, une pneumonie, des infections de l’oreille et une perte de vision permanente. Jusqu’à présent, il n’existe pas de traitements contre la rougeole. La prise en charge médicale permet d’éviter les complications. La seule prévention possible est le vaccin.

Le rapport susmentionné publié à la fin du mois de novembre s’appuie sur des données actualisées de modélisation de la rougeole. Il présente les estimations les plus complètes des tendances en matière de la maladie au cours des dix-sept dernières années. Il en ressort que, depuis 2000, plus de 21 millions de vies ont été sauvées grâce à la vaccination. Néanmoins, le nombre de cas déclarés au niveau mondial a augmenté de plus de 30 % par rapport à 2016. C’est dans les régions OMS des Amériques, de la Méditerranée orientale et de l’Europe que les hausses du nombre de cas ont été les plus fortes, le Pacifique occidental étant la seule région OMS où l’incidence de la rougeole a chuté.



Pour mémoire

Pour la première fois, le nombre de décès dans le monde dus à la rougeole passe sous la barre des 100.000


Un rapport récent, publié dans le Morbidity and Mortality Weekly Report (Rapport hebdomadaire sur la morbidité et la mortalité), des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) aux États-Unis et dans le Relevé épidémiologique hebdomadaire de l’Organisation mondiale de la santé, a mis en garde contre une flambée des cas de rougeole dans le monde, dont le nombre a...

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