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Liban - Société

Le ministère de la Santé met en garde contre une épidémie de rougeole

La campagne de vaccination contre la rougeole, la rubéole et les oreillons menée par le ministère de la Santé dans le camp de Chatila. Photo ministère de la Santé

Le Liban connaît depuis plus de deux semaines une flambée de cas de rougeole parmi les enfants non vaccinés, détectés notamment dans le camp de Sabra et Chatila et ses environs, le village de Faour, dans le caza de Zahlé, et dans certaines régions du Liban-Nord, principalement au Akkar, à Tripoli et à Zghorta. « Cela peut constituer un danger pour la santé des enfants », a mis en garde le ministère de la Santé. Dans un communiqué, il a appelé les parents à vacciner leurs enfants, rappelant que le vaccin est disponible gratuitement « dans les centres de soins de santé primaires et les dispensaires ». Il a, en outre, précisé qu’il a lancé, dans les régions touchées par l’épidémie, une campagne de vaccination des enfants de moins de 18 ans contre la rougeole, la rubéole et les oreillons.

 « Tous les cinq ans, nous sommes témoins d’une épidémie de rougeole dans le pays », explique à L’Orient-Le Jour le directeur général du ministère de la Santé, Walid Ammar. Cette année, toutefois, « le nombre de cas de rougeole recensés est plus élevé que celui observé généralement au cours de la même période », constate de son côté Randa Hamadé, chef du département de soins de santé primaires et directrice du Programme national de vaccination au ministère de la Santé.

Plusieurs raisons sont à l’origine de cette recrudescence de la maladie. D’abord, parce que tous les parents ne vaccinent pas leurs enfants. « Environ 15 % des petits ne reçoivent pas de vaccins, note le Dr Ammar. Au fil des ans, le nombre d’enfants non vaccinés augmente. Cela facilite la transmission du virus, sachant que les personnes ayant reçu le vaccin sont immunisées, malgré l’épidémie. » 

Puis, parce que le vaccin ne profère pas une immunité globale, « son taux de séroconversion (phase durant laquelle les anticorps se développent) étant faible », précise Mme Hamadé. Ainsi, note-t-elle, « dans 20 % des cas, les enfants vaccinés ne développent pas une immunité contre le virus ».


(Pour mémoire : Pour la première fois, le nombre de décès dans le monde dus à la rougeole passe sous la barre des 100.000)



Deux doses du vaccin

Selon le calendrier national des vaccinations, l’enfant doit recevoir une dose unique du vaccin de la rougeole à l’âge de neuf mois. Il recevra deux autres prises du vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR) respectivement à l’âge de douze mois et de dix-huit mois.

Selon les CDC (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies) aux États-Unis, « il est recommandé d’administrer le vaccin de la rougeole en deux doses à l’âge de douze mois et de 5 ans », explique le Dr Philippe Chédid, pédiatre. « Si une épidémie de rougeole sévit dans le pays avant que l’enfant ne reçoive la deuxième dose, les CDC recommandent d’avancer la date de la prise du vaccin et ce, parce qu’une seule dose du vaccin ne profère une immunité qu’à 80 %. Une deuxième dose est nécessaire pour atteindre une immunité de 95 % à 97 %. Selon l’école française, une première dose du vaccin est administrée à l’âge d’un an et la deuxième dose, deux ans plus tard. » 

 « Chez les enfants âgés entre six mois et un an, le vaccin est légèrement immunogénique (provoque une légère réaction immunitaire), ajoute le Dr Chédid. C’est la raison pour laquelle les enfants qui ont reçu ce vaccin avant l’âge d’un an en raison d’une épidémie locale doivent être vaccinés de nouveau à l’âge de douze à quinze mois. Une autre dose leur sera donnée à l’âge de 5 ans. La deuxième prise du vaccin est d’autant plus importante qu’elle augmente la réaction immunitaire et profère une immunité à vie. » 




Maladie contagieuse

Selon l’Organisation mondiale de la santé, la rougeole est une maladie virale grave et contagieuse due à un virus. Elle se transmet par contact direct ou par l’air, infectant les voies respiratoires avant de se propager à tout l’organisme.

La maladie est caractérisée par une forte fièvre qui est souvent accompagnée d’un écoulement du nez, d’une toux, d’une rougeur aux yeux et de petits points blanchâtres sur la face interne des joues. L’éruption cutanée apparaît plusieurs jours plus tard, habituellement sur le visage et le haut du cou, avant de progresser pour atteindre les mains et les pieds.

Il n’existe pas de traitements contre la rougeole. La prise en charge médicale permet d’éviter les complications graves de la maladie, notamment la cécité, une encéphalite, une diarrhée sévère, une infection auriculaire ou respiratoire. Le vaccin reste le seul moyen de prévention.

Randa Hamadé insiste : « Les parents doivent vacciner leurs enfants pour les protéger, d’autant que la maladie est dangereuse et souvent mortelle. » 

Pour toute information supplémentaire, appeler la hotline du ministère de la Santé au 1214.




Pour mémoire
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