Rechercher
Rechercher

À La Une - Rétrospective 2018

#Rétro2018 : Trump fait le show, son horizon judiciaire s'assombrit

Son ancien chef de campagne Paul Manafort est en prison. Son ancien avocat Michael Cohen y sera dans quelques mois. La vaste enquête du procureur spécial Robert Mueller sur les liens présumés entre Moscou et son équipe progresse à grands pas.

Le président américain, Donald Trump, applaudi lors d'un discours à l'occasion de la signature d'une loi sur l'agriculture, le 20 décembre 2018 à Washington. Photo AFP / Brendan SMIALOWSKI

"Personne n'a fait ce que j'ai fait". Donald Trump, passé maître dans l'art de l'autosatisfecit, l'assure : en cette fin d'année 2018, tout va pour le mieux pour les Etats-Unis, comme pour lui-même. A l'issue de sa deuxième année au pouvoir, le bilan est pourtant nettement plus contrasté, même si les indicateurs économiques sont, pour l'heure, au vert.


L'horizon judiciaire du 45e président des Etats-Unis s'est considérablement assombri. Son ancien chef de campagne Paul Manafort est en prison. Son ancien avocat Michael Cohen y sera dans quelques mois. La vaste enquête du procureur spécial Robert Mueller sur les liens présumés entre Moscou et l'équipe Trump progresse à grands pas.

Slogan "America First" en bandoulière, piétinant les traditions et les codes avec une forme de jubilation, le président atypique et impulsif de 72 ans a de nouveau déclenché une avalanche de polémiques. Il s'est lâché, a tout bousculé, sous les hourras de sa base électorale et le regard effaré d'une partie de l'Amérique et du monde.


(Lire aussi : La valse des ministres et conseillers de Trump)


Formules assassines à l'appui, il s'en est pris aux dirigeants des principaux alliés des Etats-Unis -Theresa May, Justin Trudeau, Emmanuel Macron. Il a loué ses bonnes relations avec ceux de la Russie et de la Corée du Nord : Vladimir Poutine et Kim Jong Un.

Sur le front intérieur, aucune réforme législative significative depuis la baisse d'impôts adoptée fin 2017. Pas un dollar n'a été débloqué pour le mur que Donald Trump réclame à la frontière avec le Mexique. Et la victoire des démocrates à la Chambre des représentants rendra -il le sait- la deuxième partie de son mandat infiniment plus difficile.

Le décès d'un de ses prédécesseurs, George H.W. Bush, connu pour son élégance et sa décence dans l'exercice du pouvoir, est venu rappeler, dans une lumière crue, à quelle point la présidence version Trump en était dépourvue.

Retour, en cinq actes, sur une année tumultueuse à la Maison Blanche.


(Lire aussi : Jim Mattis, le dernier des généraux de Trump à quitter le navire)


Le fiasco du G7

Les sommets annuels du G7 sont, le plus souvent, des rendez-vous convenus sans éclats de voix. Celui de juin, au Québec, a tourné au chaos sous les coups de boutoir du locataire de la Maison Blanche, particulièrement remonté. A la dernière minute, il a torpillé le communiqué final, document en 28 points péniblement négocié par le "Groupe des sept" (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Japon). D'un tweet envoyé depuis Air Force One, il a qualifié le Premier ministre canadien Justin Trudeau de "malhonnête et faible".

Une photo aux allures de peinture savamment composée est devenue le symbole de cet étrange moment de diplomatie trumpienne: assis les bras croisés, le président américain fait face, l'air renfrogné, à la chancelière allemande Angela Merkel, entre autres dirigeants alliés.


La chancelière allemande Angela Merkel debout en face du président américain Donald Trump au milieu des autres dirigeants des pays du G7 à la Malbaie, le 6 juin 2018. Photo Bundesregierung/Jesco Denzel/Handout via Reuters


L'ami Kim

La poignée de main, le 12 juin à Singapour, entre Donald Trump et Kim Jong Un, fut spectaculaire. La déclaration commune, aux termes très vagues, présentée à l'issue du face-à-face le fut nettement moins.

Poignée de main entre le président américain, Donald Trump (d), et le leader nord-coréen, Kim Jong-Un, le 12 juin 2018 à Singapour. Photo AFP / SAUL LOEB


Le président américain s'est montré particulièrement élogieux à l'égard de Kim Jong Un, "très talentueux" et "très bon négociateur", lui prodiguant des superlatifs d'ordinaire réservés à ses alliés. "Il m'a écrit de belles lettres, ce sont de magnifiques lettres. Nous sommes tombés amoureux", dira-t-il quelques mois plus tard sur les estrades de campagne, toujours provocateur. Un deuxième sommet a été évoqué, mais tout indique que les négociations patinent.


Ton conciliant envers Poutine

Le premier sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine était très attendu. Il a tourné au fiasco pour le milliardaire américain.

Vladimir Poutine (d) offrant un ballon de football à son homologue américain, Donald Trump, lors de leur rencontre à Helsinki, le 16 juillet 2018. Yuri Kadobnov/AFP


A l'issue d'un tête-à-tête de deux heures à Helsinki en présence des seuls interprètes, les deux hommes se présentent en conférence de presse. Dans un étrange ballet, Donald Trump refuse obstinément de condamner Moscou pour l'ingérence dans la campagne présidentielle de 2016, et donne plus de crédit aux dénégations de l'ex-officier du KGB qui dirige la Russie depuis 2000 qu'aux conclusions de ses propres services de renseignement.

A Washington, à quelques 7.000 kilomètres de là, c'est la consternation, y compris au sein de son propre camp. Ulcérés, nombre d'élus républicains disent -fait rare- leur indignation. "La conférence de presse d'Helsinki a été un triste moment pour notre pays", lance Bob Corker, président de la commission sénatoriale.


(Lire aussi : Paiements douteux: l'ex-avocat Cohen persiste et signe contre Trump)


Victoire suprême à la Cour

"Cela fait moins de deux ans que je suis président et j'ai déjà fait entrer deux juges à la Cour suprême".

Après Neil Gorsuch, Donald Trump a fait pénétrer Brett Kavanaugh dans le temple du droit américain. Avec cinq juges conservateurs sur neuf, la vénérable institution n'avait jamais été aussi marquée à droite depuis des décennies.

Mais le combat d'automne fut âpre et amer. L'audition poignante de Christine Blasey Ford, qui avait accusé Brett Kavanaugh d'avoir tenté de la violer lors d'une soirée arrosée entre adolescents au début des années 1980, et le farouche démenti du juge ont laissé des traces et mis à nu un pays profondément divisé.


"Chasse aux sorcières!"

Plus les investigations avancent, plus les attaques de Donald Trump envers le procureur spécial Robert Mueller se font agressives. Sur Twitter, bien sûr, mais aussi depuis les jardins de la Maison Blanche, sous le bruit de l'hélicoptère présidentiel Marine One prêt à décoller, il met en cause son intégrité, dénonce une "chasse aux sorcières" orchestrée par ses adversaires.

Probablement l'homme le plus secret et le plus discret de Washington, Robert Mueller n'a jamais riposté aux attaques présidentielles. Sa réponse pourrait tomber en 2019, par documents judiciaires interposés.


Lire aussi

Limogeage d'une conseillère de Donald Trump critiquée par Melania

L'aptitude de Trump à gouverner de nouveau mise en doute

Trump traité d'idiot par un proche conseiller? La Maison Blanche dément

"Personne n'a fait ce que j'ai fait". Donald Trump, passé maître dans l'art de l'autosatisfecit, l'assure : en cette fin d'année 2018, tout va pour le mieux pour les Etats-Unis, comme pour lui-même. A l'issue de sa deuxième année au pouvoir, le bilan est pourtant nettement plus contrasté, même si les indicateurs économiques sont, pour l'heure, au vert.L'horizon judiciaire du 45e...

commentaires (4)

On est en plein délire , pour ceux qui veneraient l'Amérique toute puissante. Gros rires et très forts.

FRIK-A-FRAK

20 h 28, le 24 décembre 2018

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • On est en plein délire , pour ceux qui veneraient l'Amérique toute puissante. Gros rires et très forts.

    FRIK-A-FRAK

    20 h 28, le 24 décembre 2018

  • LA BETISE EN HONNEUR !

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 41, le 24 décembre 2018

  • PARAGRAPHE HUIT, FIN LIGNE PREMIERE : -CET- ETRANGE MOMENT ETC...

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 35, le 24 décembre 2018

  • Arretez les articles a charge comme ca, que des ballivernes sans aucun fondement, seulement les imbeciles ne se rendent pas compte du travail accompli par le meilleur president americain de tous les temps

    Bee S

    16 h 23, le 24 décembre 2018

Retour en haut