Si seulement les ayatollahs d’Iran, mais aussi tout ce que le monde compte de faiseurs de fatwas, toutes confessions confondues, se souvenaient que c’est le fondateur de l’Empire perse, Cyrus le Grand, qui le premier, ou presque, inspiré peut-être par Hammurabi et le roi Urukagina de Lagash, a compilé la première charte des droits de l’homme, le fameux cylindre de Cyrus, évoquant pour la première fois la tolérance religieuse, mais aussi l’abolition de l’esclavage, la liberté de choix de profession et l’expansion d’empire… Et voilà la Déclaration des droits de l’homme qui fête aujourd’hui ses 70 ans, dans un monde où elle est violée, et souvent en tournante, allègrement, sans que grand monde ne s’en émeuve, à part peut-être les Amnesty et autres Human Rights Watch, qui font un travail remarquable, mais auxquelles on peut reprocher un annuaire d’excès. Un anniversaire fêté dans un monde globalisé et de plus en plus corrompu et polarisé, où priment les diktats de l’économie, le commerce et la lutte contre cent et un terrorismes ; un monde où bourgeonnent, comme par parthénogenèse, des apprentis tyrans plus ou moins doués, plus ou moins testostéronés ; un monde où la garante de ces droits censés être immarcescibles, l’ONU, s’y prend avec une gaucherie inouïe, via ce Conseil des droits de l’homme schizophrène et inutile, du moins en l’état.
Soixante-dix printemps dans de sales draps, donc, surtout que le principal concerné, l’homme lui-même, nous, citoyens de nos nations respectives et du monde, sommes loin d’être irréprochables, loin de remplir tous nos devoirs avant d’exiger tous nos droits. Parce que voilà l’immense majorité de nous devenus fossoyeurs de notre planète et de son écosystème ; une grande partie de nous transformés en faiseurs de tyrans sous couvert de démocratie, majoritaire ou consensuelle ; nous passés de résilients à résignés qui ne savent/veulent/peuvent plus demander des comptes ; nous de plus en plus convaincus qu’il est préférable d’encaisser son salaire que de prier, manger, s’habiller, aimer, lire, penser et s’exprimer comme on le souhaite; nous, en gilet ou pas, passés de grenouilles admirables, aux exigences plus que légitimes, à bœufs déterminés à remplacer une démocratie qui ne nous plaît pas en anarchie ; nous, femmes et hommes d’un IIIe millénaire hagard, tellement perdus désormais que l’on ne se rend même plus compte de notre inhumanité, de notre déshumanisation, chaque jour un peu plus insensées.
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commentaires (3)
EN DEUX MOTS CHER MONSIEUR ZIYAD MAKHOUL CHERCHER L,HOMME DANS CE MONDE D,ANARCHIE QU,EST DEVENUE NOTRE PLANETE C,EST NE RIEN TROUVER. L,ANARCHIE FRAPPE ET PARTOUT CITOYENS ET CHEFS DE TOUTES SORTES INCLUS CHEF D,ETATS... DU PLUS GRAND AU PLUS PETIT !
LA LIBRE EXPRESSION
14 h 10, le 10 décembre 2018