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Moyen Orient et Monde - Syrie

Israël bombarde plusieurs secteurs près de Damas

Des casernes de l’armée syrienne, devenues un centre de recrutement pour le Hezbollah, auraient notamment été visées.

Dans le ciel de Damas, les tirs de riposte syriens en réponse aux missiles qui ont visé l’aéroport international, samedi 15 septembre 2018. Handout/SANA/AFP

Israël n’a pas renoncé à intervenir en Syrie. Plus de deux mois après avoir frôlé la crise diplomatique avec Moscou, suite au crash d’un avion de reconnaissance russe visé par erreur par l’armée syrienne, lors d’une opération aérienne israélienne à Lattaquié le 17 septembre dernier, Israël s’est remis en selle jeudi en bombardant plusieurs secteurs près de Damas. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a fait état de raids menés jeudi soir par l’État hébreu au sud de la capitale, et de tirs de la DCA syrienne, les premiers depuis le drame qui avait entraîné la mort de 15 militaires russes.

Le régime syrien est monté au créneau hier, le ministère des Affaires étrangères indiquant dans un communiqué s’être plaint auprès de l’ONU au sujet de « l’agression israélienne la veille contre la région de Kessoua ». L’armée israélienne n’a quant a elle ni confirmé ni infirmé son implication. Aucune information non plus sur d’éventuelles victimes des tirs.

Selon l’OSDH, les forces israéliennes ont bombardé « durant une heure » deux positions dans le sud de la province de Damas, dont un secteur où se trouveraient stockées des armes iraniennes. Deux missiles ont touché Kessoua, dans la banlieue sud de Damas, où se trouvent « des dépôts d’armes appartenant au Hezbollah ainsi qu’aux forces iraniennes », selon Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’OSDH, et un autre a touché le secteur de Harfa, où est situé un centre militaire syrien. À Kessoua, « les dépôts qui ont été ciblés sont utilisés pour stocker temporairement des roquettes jusqu’à ce qu’elles soient transférées autre part », a précisé M. Abdel Rahmane. Cité par Reuters, un opposant syrien a affirmé que dans la zone visée par Israël se trouvaient des casernes de l’armée syrienne, devenues un centre de recrutement pour le Hezbollah et leurs milices afin de se déployer à Quneitra. « Il semble que les Israéliens aient obtenu des renseignements selon lesquels des armes étaient récemment arrivées là », selon l’OSDH. La confusion était de mise du côté de la Syrie et de ses alliés. L’agence russe RIA a d’abord avancé qu’un avion de guerre israélien et quatre missiles avaient été détruits par les forces syriennes dans le secteur en question. Les médias d’État syriens ont ensuite évoqué des tirs de la défense antiaérienne contre « des objectifs hostiles au-dessus de Kessoua », qui ont « tous » été détruits. Ils n’ont pas donné d’autres précisions mais cette formulation est souvent utilisée par le régime syrien pour désigner des avions ou des missiles israéliens.

Selon une source militaire syrienne citée par le quotidien progouvernemental al-Watan, « en dépit de son intensité, l’agression n’a réalisé aucun de ses objectifs et tous les engins ennemis ont été abattus ». L’armée israélienne a indiqué dans un communiqué que « les informations rapportant qu’un avion ou qu’un quelconque engin aéroporté des forces israéliennes a été touché sont fausses ». Selon elle, un missile sol-air syrien a été tiré en direction d’une zone inhabitée du plateau du Golan mais il n’était pas clair si l’engin a visé la partie de ce territoire occupée par l’État hébreu.


(Pour mémoire : Israël pose les bases d’une coexistence avec Assad)



Pas opérationnel

En mai dernier, le secteur de Kessoua avait été visé par des frappes israéliennes qui avaient causé la mort de combattants des gardiens de la révolution, le forces d’élite du régime iranien, et des miliciens chiites pro-iraniens, selon l’OSDH.

Israël a effectué ces dernières années, et particulièrement depuis 2017, de nombreuses frappes en Syrie contre le régime de Bachar el-Assad, et plus particulièrement contre ses alliés iranien et libanais, afin de les empêcher de renforcer leur présence sur le terrain. Ces nombreux raids aériens ont été effectués en étroite coopération avec Moscou, allié de Damas. Depuis la crise sans précédent entre les deux pays, survenue il y a deux mois, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a, à plusieurs reprises, tenté de calmer le jeu, sans toutefois perdre de vue ses objectifs en Syrie, autrement dit poursuivre le combat contre la présence iranienne. La destruction de l’Iliouchine avait poussé Moscou à fournir des batteries S-300 à Damas en vue de renforcer sa défense antiaérienne. Cependant, le dispositif ne serait pas encore opérationnel et ne concernerait pas la zone visée hier par les avions israéliens.

La Russie avait également fait part de son intention de brouiller les radars d’avions hostiles dans l’espace aérien. En coulisses cependant, les règles de coordination stratégique entre les deux pays semblent inchangées. Moscou semble toutefois limiter l’action israélienne, notamment en lui faisant comprendre que la maison russe en Syrie est une chasse gardée.

Interviewé jeudi par une radio locale, un général israélien a affirmé que, depuis le crash de l’avion russe, les frappes avaient été « pratiquement réduites à zéro », et des médias israéliens ont fait état de raids en Syrie durant le mois passés inaperçus. Début novembre, le représentant spécial de Washington pour le conflit syrien, James Jeffrey, avait déclaré espérer que la Russie continuerait à fermer les yeux face à de nouvelles frappes israéliennes contre des cibles iraniennes en Syrie. Différents médias avaient alors fait part des tentatives infructueuses de Benjamin Netanyahu de s’entretenir à huis clos avec Vladimir Poutine, visiblement encore sous le coup de la colère. Lors des célébrations du 11 novembre à Paris, les deux hommes se seraient cependant brièvement entretenus.



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Israël n’a pas renoncé à intervenir en Syrie. Plus de deux mois après avoir frôlé la crise diplomatique avec Moscou, suite au crash d’un avion de reconnaissance russe visé par erreur par l’armée syrienne, lors d’une opération aérienne israélienne à Lattaquié le 17 septembre dernier, Israël s’est remis en selle jeudi en bombardant plusieurs secteurs près de Damas....

commentaires (4)

PRIERE LIRE ET PEURS DES S 300... MERCI.

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 21, le 01 décembre 2018

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • PRIERE LIRE ET PEURS DES S 300... MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 21, le 01 décembre 2018

  • OU SONT LES CORNEMUSES QUI NOUS CHANTAIENT LES SUPPOSEES CRAINTES ET LEURS DES S300 ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 17, le 01 décembre 2018

  • La seule chose que permet Poutine à nathanmachin , c'est de l'autoriser à effectuer des frappes bidons , pour calmer le front intérieur usurpateur , qui ne comprendrait pas pourquoi l'usurpation est muselée. Imaginez une seconde que l'usurpie est paralysée, la débandade de 6 à 7 million d'occupants vers l'Europe et les usa . Ça serait ingérable. Réfléchissez une seconde que depuis des décennies les usurpateurs bombardent sans compter mais les choses ne s'arrangent pas pour eux , Gaza il y a 15 jours en est l'illustration la plus parfaite. Le rôle de abderrahmenteur osdh de Londres n'est qui nest qu' un menteur sert de griot nationale. Vous allez aussi me dire que pendant 2 mois d'inaction de l'aviation du crime , les armes "detruites" hier attendaient gentiment de l'être ! On vient de lire le théâtre du samedi soir pour gogo hurluberlu.

    FRIK-A-FRAK

    08 h 27, le 01 décembre 2018

  • S300... livré aux assadiens mais les clés de contact sont dans la poche du tsar. L'histoire parle souvent de rois et empereurs gardant des fauves, de tout calibre, comme animaux de compagnie, ou comme dirait Trompe, "pets"

    Wlek Sanferlou

    05 h 09, le 01 décembre 2018

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