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Liban - Communautés

La Fondation maronite dans le monde à Rome : reflet d’unité nationale

Reçue par le pape, les cardinaux Parolin et Sandri et l’archevêque Paul Gallagher, une délégation parlementaire multiconfessionnelle a accompagné la visite ad limina au Saint-Siège de l’Église maronite.

La délégation de la Fondation maronite dans le monde reçue en audience, dans la salle Clémentine du Vatican. Photo Vatican

La Fondation maronite dans le monde est revenue hier, dans un communiqué, sur les différents moments du séjour qu’elle a effectué à Rome, avec une délégation parlementaire représentative de toutes les communautés et régions, parallèlement à la visite ad limina du patriarche et des évêques de l’Église maronite.

Le pape François, précise le communiqué, a reçu en audience, mardi 20 novembre, la délégation conjointe formée de parlementaires libanais et de membres de la Fondation maronite dans le monde, qui s’était fait accompagner du supérieur général de l’ordre antonin, le P. Maroun Aboujaoudé, et d’un groupe de prêtres et de séminaristes maronites qui sont en fonction ou qui poursuivent leurs études à Rome.

En début d’audience, le patriarche Raï a présenté les délégations au pape, le remerciant pour cet accueil « exceptionnel et inhabituel durant une visite ad limina ». Il a ensuite brièvement exposé les objectifs de la Fondation maronite dans le monde, son effort pour maintenir les liens entre Liban résident et Liban de la diaspora, ainsi que l’organisation par l’académie maronite de visites de découvertes ecclésiales, nationales et touristiques, à l’adresse des jeunes maronites de l’émigration.

La « multiplication » des Libanais

Le pape a ensuite pris la parole, soulignant qu’il est « exceptionnel qu’une délégation de laïcs accompagne ses évêques en visite ad limina ». « En entrant dans la salle, je me suis rappelé l’épisode de la multiplication des pains, a ajouté le pape. On m’avait annoncé que quarante Libanais m’attendaient, et voilà que ce nombre a doublé. Je voudrais remercier la communauté libanaise pour ce qu’elle offre au Liban : la préservation de l’équilibre, un équilibre créatif et fort comme les cèdres, entre chrétiens et musulmans, sunnites et chiites, et le vivre ensemble comme citoyens. Je vous remercie également pour votre générosité et vos grands cœurs dans l’accueil des réfugiés, dont le nombre a dépassé le million. »

Le pape a conclu : « Je vous accorde ma bénédiction apostolique ainsi qu’à vos familles, votre pays, vos enfants ; ainsi qu’à vos réfugiés. »

Tous les membres de la délégation libanaise ont pu ensuite saluer le pape, et en particuliers les députés Alain Aoun, Ali Bazzi, Yassine Jaber, Nicolas Nahas, Nadim Gemayel, Chaouki Daccache, Tony Frangié, Roula Tabch et Jean Talouzian, ainsi que le secrétaire général du courant du Futur, Ahmad Hariri, le président de la Fondation maronite dans le monde, Charles Hage, la vice-présidente, Rose Choueri, la directrice de la fondation Hyam Boustany, les membres de la fondation ainsi que le vice-président de la Fondation maronite mondiale pour le développement, Salim Sfeir.

Par la suite, le président de la fondation devait offrir au souverain pontife un livre de prière en langue syriaque imprimé à la fin du XVIe siècle par l’Église maronite, sur la première presse moderne installée au Moyen-Orient, celle du couvent Saint-Antoine-Kozhaya, et présenté dans un coffret en bois de cèdre ; par la même occasion, il a transmis au Saint-Père le souhait de tous les Libanais de le voir un jour au Liban.

Parolin et Sandri sensibles au drame des réfugiés

Mardi soir, la fondation devait donner un dîner en l’honneur du patriarche maronite. Outre les membres de la délégation, devaient y assister le secrétaire d’État du Vatican, Pietro Parolin, et le chef de la Congrégation pour les Églises orientales, Leonardo Sandri.

Dans un mot de circonstance, le président de la fondation devait expliciter le sens de la présence à Rome, à l’occasion d’une manifestation ecclésiale, d’une délégation représentative de tous les blocs parlementaires. M. Hage a également attiré l’attention de son audience sur la présence des réfugiés syriens au Liban, relevant en particulier le danger qu’il y a à laisser « des générations nouvelles grandir sans éducation ni soins de santé adéquats, sachant que la misère et l’absence d’un foyer familial aimant peuvent transformer cette situation en une bombe à retardement dont nul ne saurait être à l’abri ». Le président de la Fondation maronite devait enfin exprimer le souhait que l’Église catholique, à travers ses évêques et ses prêtres dans le monde, encourage les Églises orientales et leurs fidèles à rester attachés à leurs patrimoines particuliers.

Pour sa part, le patriarche Raï a rendu hommage au rôle que joue la Fondation maronite dans le monde, la remerciant d’avoir pris l’initiative d’inviter des députés de toutes les communautés à accompagner la visite ad limina de l’Église maronite, « reflétant ainsi le véritable visage du Liban ». Il a salué les députés présents, adressant en particulier ses vœux aux musulmans pour la fête du Maouled, et rendu hommage aux efforts du secrétaire d’État Pietro Parolin pour rendre possible une éventuelle visite au Liban du Saint-Père, en réponse à l’invitation officielle que lui ont adressée aussi bien le chef de l’État, Michel Aoun, que les patriarches catholiques orientaux, dans l’idée qu’une visite au Liban est importante au regard de la place occupée par ce pays au Moyen-Orient.

Pour sa part, dans un mot improvisé, le cardinal Parolin devait affirmer qu’en vertu de ses attributions de secrétaire d’État, il agit en sorte que le Liban reste « le ferment de l’amitié entre les États et les peuples, un modèle de paix et de réconciliation et de possibilité de vie commune entre fidèles de religions différentes ».

Examen en profondeur

Mercredi dernier, la délégation libanaise a été reçue par le secrétaire aux Relations entre États (ministre des Affaires étrangères) du Vatican, l’archevêque Richard Paul Gallagher. Avec ce dernier, les députés présents ont examiné en profondeur la situation au Moyen-Orient ainsi que les conséquences sur le Liban de la guerre en Syrie, notamment la présence massive de réfugiés syriens en territoire libanais, sans omettre la lenteur des initiatives visant à leur retour dans leurs foyers et les obstacles qui s’y opposent. Les députés présents devaient clairement et unanimement souhaiter que l’action diplomatique du Vatican contribue à hâter ce retour.

Le soir, l’Ordre libanais maronite (OLM) a, sous le parrainage du patriarche Raï, donné un dîner en l’honneur du président de la Fondation maronite dans le monde et de ses membres. Dans un mot de circonstance, M. Hage devait rendre hommage « à l’action de l’OLM au Liban et dans les pays de l’émigration, à chaque tournant délicat ou dangereux de l’histoire du pays, et à son rôle de garant inconditionnel des libertés ».

Par la suite, les députés Yassine Jaber, Ali Bazzi, Nicolas Nahas, Neemat Frem et le secrétaire général du courant du Futur, Ahmad Hariri, se sont succédé au micro pour souligner l’importance du patriarcat maronite comme instance nationale, et insister pour que l’image d’un Liban uni manifestée à Rome se reflète dans la réalité locale libanaise.

La Fondation maronite dans le monde est revenue hier, dans un communiqué, sur les différents moments du séjour qu’elle a effectué à Rome, avec une délégation parlementaire représentative de toutes les communautés et régions, parallèlement à la visite ad limina du patriarche et des évêques de l’Église maronite. Le pape François, précise le communiqué, a reçu en audience,...

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