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Liban - Communautés

L’Église maronite mise au défi de rester fidèle à sa vocation

Fin de la visite ad limina à Rome, le patriarche Raï s’envole aujourd’hui pour Bagdad.

Béchara Raï. Photo Émile Eid

À l’issue d’une visite ad limina de six jours au Saint-Siège, le chef de l’Église maronite, le patriarche Béchara Raï, et les évêques qui l’ont accompagné du Liban sont rentrés hier de Rome. Que ce soit avec le pape ou dans les différents dicastères de la curie romaine, on qualifiait hier à Beyrouth la visite d’« excellente », dans la mesure où « elle a rapproché Rome de l’Église maronite, en la rendant plus concrète, et l’Église maronite de Rome, en l’introduisant mieux aux arcanes de son fonctionnement ».

Infatigable, le patriarche prendra l’avion dès ce matin pour Bagdad, en réponse à une invitation que lui a adressé le patriarche des chaldéens, Mgr Louis Sako. Une Assemblée des patriarches orientaux catholiques et orthodoxes doit se tenir, pour la première fois, dans la capitale irakienne, dans le but de donner plus de visibilité à la présence chrétienne en Irak.

Au sujet de la crise gouvernementale, Mgr Raï a eu le temps de déclarer au salon d’honneur du patriarcat qu’il ne voyait encore personne « mettre l’intérêt du Liban au-dessus de tout ».


(Lire aussi : La Fondation maronite dans le monde à Rome : deux temps forts et des vérités glaçantes)


Deux temps forts
Comme ce fut le cas pour la délégation de la Fondation maronite dans le monde qui a accompagné le patriarche Raï, les deux temps forts de la visite ont été la rencontre inaugurale avec le pape François, au premier jour, et la séance conclusive avec le secrétaire aux relations avec les États, le cardinal écossais Paul Gallagher.

Centrale aux deux rencontres a été la question de la présence massive au Liban de déplacés syriens, dont le Liban souhaite le retour au plus vite dans une Syrie où les espaces pacifiés ne manquent pas, même si le conflit qui remonte à 2011 est toujours irrésolu.

Le pape avait loué en public, devant la délégation de la Fondation maronite dans le monde, la « générosité » de l’accueil réservé aux déplacés syriens, même si, dans la rencontre à huis clos avec le collège épiscopal maronite, il avait admis que parfois « l’amour commet des excès ».

Il faut regarder les choses en face : le fait accompli de la présence massive de déplacés syriens en territoire libanais est difficilement réversible, en l’absence d’un règlement politique en Syrie, a confirmé en substance le cardinal Gallagher à ses visiteurs.


(Pour mémoire : Passation des pouvoirs à la Fondation maronite dans le monde, devenue institution patriarcale modèle)


Le défi de la fidélité
Malgré cette lecture assez sombre de la situation en Syrie et dans la région, en pleine recomposition, l’Église maronite a été encouragée à relever le défi de la fidélité à son message et à assumer avec les autres Églises orientales la responsabilité de « sa vocation du vivre-ensemble » au Liban et au Moyen-Orient.

Les responsables du Vatican ont été unanimes à rendre hommage dans ce domaine à l’indéfectible loyauté de l’Église maronite au successeur de saint Pierre, au fil des siècles.

Dans des déclarations faites à Rome même, le patriarche Raï avait qualifié d’« élucubrations » des propos publiés à Beyrouth au sujet de sa succession. Cette hypothèse avait été soulevée par un journaliste qui avait même décrit la visite ad limina comme « une convocation préparatoire ».

« Pure invention », confirmait-on à l’issue de cette visite, au cours de laquelle certains évêques ont posé directement la question de la véracité de ces propos.

On apprend de source informée que la demande d’une visite ad limina de l’Église maronite remonte à 2011, mais avec cinq à six mille évêques à rencontrer, il a fallu du temps au pape pour satisfaire à cette demande, sachant l’urgence de certains des dossiers qu’il traite et ses voyages apostoliques.

Au passage, les évêques ont jugé regrettable la rumeur sur la recherche d’un successeur au patriarche Béchara Raï propagée par une agence de presse locale et dont la visite à Rome aurait été une étape préparatoire. Cette rumeur « n’a aucun fondement », a assuré à L’Orient-Le Jour l’un des évêques présents, qui a jugé « malheureux que certains journalistes se prêtent à ce genre de manipulation ».


(Pour mémoire : Raï aux jeunes chrétiens : Ne désertez pas l’Orient)


Un suivi
Certes, l’accord n’est pas nécessairement parfait entre l’Église maronite et le Vatican. Ainsi, l’on affirme de source informée que Rome refuse toujours que l’Église maronite, une Église synodale de droit propre, nomme un évêque à titre officiel dans le Golfe, sachant que des centaines de milliers de maronites travaillent dans cette région. On ajoute de même source qu’avec sa longue expérience du dialogue de vie avec les musulmans, l’Église maronite est aussi bien équipée pour s’adresser aux musulmans que l’Église latine, et peut-être même un peu mieux.

La visite ad limina aura un suivi, annonçait-on hier soir de source ecclésiale, où l’on prévoit qu’un temps de réflexion sur les fruits de la visite ainsi que sur les grandes orientations du pontificat de François sera pris par l’Assemblée des évêques maronites, aussitôt que les notes prises au cours de la visite seront regroupées et partagées.


Pour mémoire 
À l’école du pape François, le Liban invité à parler périphérie

Le mufti et le pape

À l’issue d’une visite ad limina de six jours au Saint-Siège, le chef de l’Église maronite, le patriarche Béchara Raï, et les évêques qui l’ont accompagné du Liban sont rentrés hier de Rome. Que ce soit avec le pape ou dans les différents dicastères de la curie romaine, on qualifiait hier à Beyrouth la visite d’« excellente », dans la mesure où « elle a...

commentaires (2)

LEBNEN AWALAN DOIT COMMENCER CHER PATRIARCHE PAR L,UNION DE TOUS LES LEADERS MARONITES POUR ENGLOBER APRES TOUTE LA CHRETIENTE LIBANAISE. FRONT CHRETIEN LIBANAIS UNI DEVRAIT ETRE VOTRE TACHE POUR AVEC LES SUNNITES LIBANAIS CONTREBALANCER LES MEGAS DANGERS PERSIQUES QUI GUETTENT ET MENACENT LE PAYS ET LA REGION !

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 58, le 26 novembre 2018

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Commentaires (2)

  • LEBNEN AWALAN DOIT COMMENCER CHER PATRIARCHE PAR L,UNION DE TOUS LES LEADERS MARONITES POUR ENGLOBER APRES TOUTE LA CHRETIENTE LIBANAISE. FRONT CHRETIEN LIBANAIS UNI DEVRAIT ETRE VOTRE TACHE POUR AVEC LES SUNNITES LIBANAIS CONTREBALANCER LES MEGAS DANGERS PERSIQUES QUI GUETTENT ET MENACENT LE PAYS ET LA REGION !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 58, le 26 novembre 2018

  • “Vouloir être de son temps, c’est déjà être dépassé.” de Eugène Ionesco

    FAKHOURI

    09 h 38, le 26 novembre 2018

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