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Liban - Communautés

Passation des pouvoirs à la Fondation maronite dans le monde, devenue institution patriarcale modèle

L’unanimité s’est faite sur un nouveau président, l’homme d’affaires Charles Hage.

Des piliers et des amis de la Fondation maronite dans le monde entourant le patriarche. À la gauche du chef de l’Église maronite, Charles Hage, nouveau président de la fondation. Photo Michel Akl

La Fondation maronite dans le monde s’est choisi un nouveau président, Charles Hage, pour succéder à Neemat Frem, élu député sur la liste du CPL en mai dernier, dans la circonscription de Kesrouan-Jbeil. Incapable d’assumer de front ces deux écrasantes responsabilités, M. Frem a passé la main à son vice-président et « compagnon de route » Charles Hage, qui veille désormais, en vertu d’un mandat de trois ans, aux destinées d’une institution patriarcale conjointement lancée en 2006 par le patriarche Nasrallah Sfeir et Michel Eddé, ancien ministre de la Culture et PDG de L’Orient-Le Jour.

La cérémonie de passation des pouvoirs s’est tenue, comme de juste, au siège patriarcal de Bkerké. Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a signé les décrets de nomination des nouveaux dirigeants de la fondation, qui est institution patriarcale. C’est Rose Choueiri, la veuve de l’homme d’affaires Antoine Choueiri et cofondatrice du groupe du même nom, qui a été nommée vice-présidente. M. Frem reste président d’honneur, à l’instar de Michel Eddé.

La cérémonie, tenue dans le grand salon du patriarcat, s’est ouverte par un mot de Hyam Boustani, directrice générale de la fondation, qui a présenté à l’assemblée réunie les excuses de Michel Eddé, empêché pour raison de santé d’assister à la cérémonie d’installation de Charles Hage à la tête d’une fondation qu’il a portée à bout de bras, des années durant, et dans laquelle il a mis son cœur et ses moyens. Une institution qui dispose désormais de 17 bureaux dans le monde.

Mme Boustani a remercié le patriarche pour la caution morale sans faille qu’il accorde à la fondation, dont l’une des tâches essentielles est de maintenir vivant le lien qui unit tous les Libanais dans le monde, notamment en aidant les expatriés d’origine libanaise à recouvrer leur nationalité et prendre le pli d’enregistrer leurs naissances dans les services consulaires libanais dans le monde.

Enfin, Mme Boustani a rappelé combien la tâche de la Fondation maronite dans le monde s’était transformée en une véritable mission, et s’était élargie à l’ensemble des Libanais, et non plus aux seuls maronites.

Premier successeur du fondateur, Michel Eddé, le député Neemat Frem s’est félicité de ce que « le petit grain » planté à Bkerké ait tant grandi, au point de voir son action comme incorporée au ministère des Affaires étrangères.

« Un grand honneur »

J’ai conscience de l’importance de la responsabilité qui m’est confiée, a dit de son côté Charles Hage. C’est un grand honneur, et je suis certain que chacun des membres de notre assemblée est digne de remplir cette tâche. Je suis reconnaissant pour tous les efforts et sacrifices consentis pour la réussite de la mission de la fondation, et particulièrement fier de la loi sur le recouvrement de la nationalité, qu’elle a travaillé d’arrache-pied pour faire voter. Et je remercie particulièrement le ministre des AE, Gebran Bassil, qui lui a accordé une attention exceptionnelle, et a créé un poste qui facilite nos contacts avec les pays de la diaspora.

Pour sa part, le patriarche, après avoir remercié Neemat Frem, a tenu à relever que l’unanimité s’est faite sur le nom de son successeur, qui a investi dans la Fondation maronite dans le monde son temps, son cœur et ses moyens. Il a aussi félicité Rose Choueiri, qui poursuit « avec foi et engagement » la tâche de son époux, Antoine Choueiri, notamment à la tête de l’Académie maronite, un institut qui anime un programme de familiarisation du Liban, destiné aux jeunes expatriés.

Les besoins augmentent

Et le patriarche d’ajouter : « Il nous faut poursuivre la route, car les besoins augmentent dans les pays de la diaspora. Il faut décupler nos efforts pour conduire les expatriés à s’enregistrer au Liban. En effet, l’état du pays ne les encourage guère à revenir. Mais nous devons les aider à prendre leur décision, abstraction faite de la situation politique du Liban. »

Le chef de l’Église maronite a ensuite rendu hommage à « la vision prophétique » dont le patriarche Sfeir et Michel Eddé ont fait preuve, en créant la Fondation maronite dans le monde.

« Cette institution et sa mission unificatrice ont prouvé leur nécessité, a-t-il ajouté. Car, depuis 1920, nous avons reculé. À l’époque, le patriarche avait mis en avant la citoyenneté libanaise ; aujourd’hui, hélas, nous allons dans le sens contraire et nos allégeances vont au parti, au chef ou à la communauté religieuse. Ce changement radical au Liban constitue un grand danger qui menace l’entité libanaise. Notre allégeance doit d’abord aller à la patrie. À l’étranger, les expatriés d’ascendance libanaise ne croiront jamais au Liban si la situation ne change pas. »

Enfin, en signe d’appréciation, le Grand Cordon de Saint-Maron a été remis à Michel Eddé, Neemat Frem et Émile Issa.


Pour mémoire

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