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Arrestation de Carlos Ghosn : ce que l'on sait

Voici ce que l'on sait de cette affaire qui secoue le premier groupe automobile mondial.


Carlos Ghosn lors d'une conférence de presse à Paris le 15 septembre 2017. AFP / ERIC PIERMONT

Carlos Ghosn, PDG de Renault et président du conseil d'administration de Nissan, a été arrêté lundi à Tokyo sous le soupçon de malversations. Voici ce que l'on sait de cette affaire qui secoue le premier groupe automobile mondial:


- Les faits présumés -

Carlos Ghosn a été interrogé dès la sortie de son jet privé à l'aéroport de Haneda peu après 16h00 (7h00 GMT), selon le quotidien japonais Asahi Shimbun, puis arrêté à Tokyo aux alentours de 20h00 (11h00 GMT). Selon une source judiciaire, la garde à vue peut durer jusqu'à 23 jours au Japon mais il est possible d'être libéré avant sous caution.

Carlos Ghosn "a pendant de nombreuses années déclaré des revenus inférieurs au montant réel", affirme Nissan dans un communiqué, selon les résultats d'une enquête interne menée sur la base du rapport d'un lanceur d'alerte. Carlos Ghosn aurait minimisé des revenus de l'ordre de 5 milliards de yens (38 millions d'euros) sur cinq ans à compter de 2011, selon l'Asahi Shimbun et plusieurs médias.

"En outre, de nombreuses autres malversations ont été découvertes, telles que l'utilisation de biens de l'entreprise à des fins personnelles", ajoute Nissan.

Les faits rapportés par Nissan pourraient se traduire comme de l'évasion fiscale et des abus de biens sociaux. Le parquet de Tokyo n'a pas communiqué les motifs pour lesquels M. Ghosn pourrait être poursuivi ni sur le reste de l'affaire.


(Portrait : Carlos Ghosn, bâtisseur d'empire automobile, tombe de son piédestal)


- Eviction de Nissan et Mitsubishi -

Sans même attendre les conclusions de l'enquête, Nissan a annoncé la tenue d'un conseil d'administration dès jeudi pour démettre Carlos Ghosn de son poste de président de cette instance. Le président exécutif du constructeur automobile japonais, Hiroto Saikawa, a eu des mots très durs contre l'ex-président, accablant le "côté obscur de l'ère Ghosn", tombé pour avoir trop concentré les pouvoirs, selon ses propos.

Mitsubishi Motors (MMC) a annoncé lundi soir qu'il allait à son tour "proposer au conseil d'administration de démettre rapidement Carlos Ghosn de son titre de président". Le constructeur va conduire une enquête interne pour déterminer si M. Ghosn a commis des malversations similaires au sein de MMC.


- Renault dans l'attente -

Le conseil d'administration de Renault "se réunira au plus vite", a indiqué lundi le constructeur automobile dans un communiqué, disant avoir "pris connaissance" des informations diffusées par Nissan. Le conseil d'administration de Renault indique être "dans l'attente d'informations précises" de la part du dirigeant. Carlos Ghosn avait désigné en février un numéro deux, Thierry Bolloré, appelé à lui succéder à la tête du constructeur français. L'objectif à l'époque était déjà de rassurer les pouvoirs publics sur l'avenir de Renault, préoccupés aujourd'hui par "la stabilité" du constructeur, comme l'a affirmé lundi le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.


- Avenir flou pour l'alliance -


Si Carlos Ghosn n'est pas irremplaçable à Nissan ni à Mitsubishi et a déjà un successeur désigné au sein de Renault, ce n'est pas le cas de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, qu'il a contribué à ériger comme leader du marché automobile mondial. En fin de matinée, le président français Emmanuel Macron a déclaré que l'Etat français serait "extrêmement vigilant à la stabilité" de Renault et de l'alliance avec Nissan. "Cette affaire n'est pas de nature à affecter l'alliance entre les trois entités", a promis Hiroto Saikawa.


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Carlos Ghosn, PDG de Renault et président du conseil d'administration de Nissan, a été arrêté lundi à Tokyo sous le soupçon de malversations. Voici ce que l'on sait de cette affaire qui secoue le premier groupe automobile mondial:- Les faits présumés - Carlos Ghosn a été interrogé dès la sortie de son jet privé à l'aéroport de Haneda peu après 16h00 (7h00 GMT), selon le quotidien...

commentaires (10)

La France n'a pas Beaucoup de marge dans cet evencement violent, méthodique et bien préparé par les japonais. Chaque phrase de moins ou de plus peut influencer sur le coût des actions du groupe ... C'est un coup orchestré pour se réapproprier les commandes de Nissan voir du groupe.

Sarkis Serge Tateossian

18 h 46, le 20 novembre 2018

Tous les commentaires

Commentaires (10)

  • La France n'a pas Beaucoup de marge dans cet evencement violent, méthodique et bien préparé par les japonais. Chaque phrase de moins ou de plus peut influencer sur le coût des actions du groupe ... C'est un coup orchestré pour se réapproprier les commandes de Nissan voir du groupe.

    Sarkis Serge Tateossian

    18 h 46, le 20 novembre 2018

  • DOMMAGE ! TRES DOMMAGE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 14, le 20 novembre 2018

  • L'affaire est surprenante et elle ressemble en effet à une "révolution de palais" chez Nissan visant à écarte Ghosn qui a pourtant sauvé le constructeur japonais de la faillite! Je lis dans "Les Echos" que la presse avait été convoquée au pied du jet privé de Carlos Ghosn pour assister à son arrestation et la médiatiser et le président exécutif de Nissan à des "mots très durs" contre Ghosn qui l'a pourtant sorti de la m. Surprise aussi par le silence de la France: le gouvernement français manque-t-il d'éléments pour se prononcer ou participe-t-il, par son silence au moins, à cette mise à mort?

    Marionet

    11 h 44, le 20 novembre 2018

  • Je nai pas besoin de me pencher sur sa feuille de paye pour comprendre que c'est une mise à mort orchestrée de concert entre les japonais et les français, dans sa partie visible . Les tirs croisés de ces 2 pays à une vitesse accélérée me laissent pantois . Comme dab en France c'est tjrs le libanais qui paye pour leur crasse .

    FRIK-A-FRAK

    09 h 58, le 20 novembre 2018

  • Correction s.v.p. ...surprenante ...

    Paul-René Safa

    09 h 53, le 20 novembre 2018

  • Sonner l'hallali sur Monsieur Carlos Ghosn, me paraît suspect au plus haut point. Sa stature hors pair, son savoir faire et sa puissance ont sans doute agacé plus d'un de ses concurrents beaucoup moins doués qui ont fini par dégotter un "lanceur d'alerte" pour créer de la fumée … donc du feu! La frilosité de la France à réagir est encore plus surprenant ! Ceux-là mêmme qui hier encore s'agglutinaient autour de lui pour se faire valoir dans une photo, s'agglutinent aujourd'hui pour la curée!

    Paul-René Safa

    09 h 22, le 20 novembre 2018

  • Les japonais ont senti que les français allaient faire mainmise sur eux puisque les 2 entreprises sont sorties des crises. Ils éliminent celui qui était capable de les dominer. Ils ne sont pas des tendres les japonais. Il tuaient jadis avec le sabre et ils sont encore aujourd'hui les meilleurs fabricants de coûteux. Peut être il confiait sa déclaration fiscale à des services internes qui ont mal fait leur travail par mégarde ou bien à un dessein cynique pour l'évincer. Je n'arrive pas à croire !

    Shou fi

    23 h 43, le 19 novembre 2018

  • Carlos Ghosn a non seulement sauvé Nissan de la faillite, mais en a fait un leader mondial de l'automobile. Il a de ce fait contribué à épargner à l'économie japonaise des milliards d'euros de pertes et sauvé des dizaines de milliers d'emplois au Japon. Il a redressé Renault tombée aux oubliettes pour en faire une entreprise moderne super profitable et innovante. Il a monté l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi 3 canards boiteux lors de sa prise de fonctions pour en faire le plus grand groupe automobile au monde. Tout ca a un prix et il est surement 1000 fois superieur aux sommes que le fisc japonais pourrait lui reclamer. Je ne sais pas de quoi M. Ghosn est coupable, mais il a surement en tant que personne lambda droit a la presomption d'innoncence. L'attitude de ces chacals qui hier encore lui servaient de carpette me debecte profondement. Les decisions hatives des CA de Nissan, Mitsubishi et Renault, qui auraient du avoir la decence de se tenir en bloc derriere ce genie à qui ils doivent tant et alors qu'aucun jugement judiciaire n'est encore prononcé montrent à quel point le monde d'aujourd'hui manque de reperes, de principes et de valeurs. Pour moi, qui n'ai jamais eu la chance de le rencontrer et surement pour beaucoup de citoyens lambdas, il restera un grand homme et un grand patron.

    Fawzi Charbel

    22 h 29, le 19 novembre 2018

  • Bof...en bon libanais on peut avec confiance dire : du déjà vu, so what?

    Wlek Sanferlou

    22 h 12, le 19 novembre 2018

  • Sans attendre les conclusions de cette garde à vue. Sans attendre son jugement ... Les deux marques japonaises annonce l'evancement de Carlos Ghosn. Alors que Paris reste dubitative... Affaire de Yakuza, nationalisme, jalousie... Les trois ? Ou simplement une erreur d'un grand patron ? Je suis interrogatif !

    Sarkis Serge Tateossian

    21 h 52, le 19 novembre 2018

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