Carlos Ghosn, dont Nissan va proposer le départ après une affaire de dissimulation de revenus au fisc japonais et de malversations présumées, a porté l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi au sommet de l'industrie automobile mondiale, une réussite qui lui a valu une rémunération parfois contestée.
À la tête de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, Carlos Ghosn a touché 13 millions d'euros en 2017, selon les calculs du cabinet Proxinvest, spécialisé dans la gouvernance. Il a touché l'an dernier 7,4 millions d'euros comme patron de Renault.
Le géant industriel franco-japonais regroupe dix marques (dont Dacia, Lada, Samsung Motors, Alpine, Infiniti, Datsun...). Il compte 470.000 salariés et 122 usines sur tous les continents. Mais le fonctionnement de cet ensemble, qui repose sur des prises de participation croisées, non majoritaires, pose des questions sur sa viabilité au-delà de l'ère Ghosn.
Ce Franco-Libano-Brésilien parcourt le monde depuis son enfance. Son itinéraire entre le Brésil, le Liban, la France, les Etats-Unis et le Japon, a fait de lui un polyglotte capable de passer facilement d'une culture à l'autre. Il se décrit comme un bourreau de travail, particulièrement matinal. Au siège de Renault, à Boulogne-Billancourt près de Paris, il arrive généralement à 07h30 "après avoir déjà travaillé quelques heures".
(Repère : Cinq choses à savoir sur Carlos Ghosn, patron dans la tourmente)
Surnommé le "cost killer" ("tueur de coûts"), il s'est fait une spécialité de transformer des entreprises au bord de la faillite en sociétés très rentables.
Son défi actuel est de superviser la remise sur pied de Mitsubishi Motors qui a été impliqué dans un scandale de fraude. Il est vénéré au Japon, où il est devenu héros de manga, depuis qu'il a redressé Nissan après sa prise de contrôle par Renault en 1999.
Les relations ont été parfois orageuses avec l'Etat français qui possède plus de 20% des droits de vote chez Renault. Elles semblent s'être améliorées sous le gouvernement actuel qui a soutenu sa reconduction à la tête du groupe en juin dernier, en échange d'une réduction de 30% de son salaire et de la nomination d'un numéro deux, Thierry Bolloré, appelé à lui succéder. En 2016, l'assemblée générale de Renault avait rejeté à 54% sa rémunération de 7,25 millions d'euros obtenue l'année précédente.Le gouvernement socialiste français et M. Ghosn s'étaient accrochés en 2015 sur la question des droits de vote doubles pour les actionnaires de long terme, vue par Nissan comme une atteinte aux équilibres de l'Alliance.
Au Liban, où il maintient une présence discrète, Carlos Ghosn, qui est en train de faire construire sa résidence à Achrafié, est actionnaire d’Ixsir, la cave viticole de Batroun. Il est également associé au groupe Saradar dans des projets immobiliers notamment.
commentaires (9)
Je le soutiens à fond! Une personne aussi exposée ne peut dissimuler facilement… Attention au lynchage hâtif
Jack Gardner
19 h 00, le 19 novembre 2018