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À La Une - automobile

Rémunération de Carlos Ghosn : l'éternelle polémique

Le salaire de l'ancien PDG de Nissan, évalué à 15 millions d'euros par an depuis 2014, a suscité diverses polémiques et des accrochages avec l'État français.

Carlos Ghosn lors d'une interview à Shanghai le 20 avril 2015. AFP / Johannes EISELE

Carlos Ghosn, soupçonné de dissimulation de revenus et de malversations à la tête du groupe automobile Nissan et arrêté lundi à Tokyo, est l'un des chefs d'entreprise les mieux rémunérés de France. Son salaire, évalué à 15 millions d'euros par an depuis 2014, a suscité diverses polémiques et des accrochages avec l'État français.

En tant que PDG de Nissan, poste qu'il a quitté le 30 mars 2017, il avait touché sur cette année fiscale (avril 2016/mars 2017) quasiment 1,1 milliard de yens, soit environ 8,8 millions d'euros, selon des documents de référence du groupe Renault que l'AFP a consultés.

A la tête du groupe Renault en tant que PDG depuis 2009 (auparavant il en était uniquement le directeur général), son salaire annuel dépasse les 7 millions d'euros, depuis 2014 (contre entre 1 et 4 millions annuels les années précédentes). Sa rétribution comprend une part fixe, une part variable et des actions de performances, selon les documents de référence.

En juin 2017, Carlos Ghosn avait démenti des informations de l'agence Reuters sur l'existence d'un projet de banquiers de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi visant à cacher des millions d'euros de bonus supplémentaires du PDG et d'autres dirigeants, via une société off-shore installée aux Pays-Bas.


(Portrait : Carlos Ghosn, bâtisseur d'empire automobile, tombe de son piédestal)


Les émoluments très élevés de Carlos Ghosn se sont souvent retrouvés sur le devant de la scène médiatique, jusqu'à entraîner l'intervention de l'État, titulaire de 15% du capital et d'environ 20% des droits de vote dans l'entreprise.

Le 29 avril 2016, l'assemblée générale des actionnaires de Renault avait rejeté par 54% des voix le niveau de rémunération du PDG fixé pour l'exercice 2015 (en année calendaire) à un total de 7,25 millions d'euros, en hausse de 0,49% sur 2014. Mais ce vote n'était que consultatif et le conseil d'administration du groupe avait finalement avalisé le salaire de son patron, en arguant de la "qualité des résultats de l'année 2015".

Pendant trois ans, l'État avait voté contre la rémunération du dirigeant qui restait inflexible et ardent défenseur d'une rémunération très forte. Finalement, en février 2018, M. Ghosn a accepté de réduire sa rémunération de 30%, une condition imposée par le gouvernement du président Emmanuel Macron pour apporter son soutien à sa reconduction pour un nouveau mandat de quatre ans à la tête de Renault, à partir de juin 2018.


(Repère : Cinq choses à savoir sur Carlos Ghosn, patron dans la tourmente)


Selon une étude du cabinet Proxinvest publiée en octobre, le PDG de l'Alliance Nissan-Renault-Mitsubishi, se classe au troisième rang des patrons les mieux payés de France avec 13 millions d'euros annuels, derrière Gilles Gobin, gérant de Rubis (21,1 millions d'euros),et Bernard Charlès, dirigeant de Dassault Systèmes (24,6 millions d'euros).

Les rétributions publiées officiellement n'incluent pas le salaire de M. Ghosn chez Mitsubishi, dont il est devenu président du conseil d'administration depuis que le groupe nippon a rejoint l'Alliance en 2016.






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commentaires (2)

Je ne crois pas une seule seconde à une vraie malversation de la part de ce grand patron. Il sait négocier ses salaires et ses avantages, comme il sait redresser des empires économiques au bord d'une faillite. Ce qui caractérise Carlos Ghosn est avant tout la pureté et la rigueur dans les affaires, comme dans la vie de tous les jours, un vrai perfectionniste. Dans les mois à venir on saura d'avantage... Si Nissan et Mitsubishi prennent le large et s'éloignent de Renault pour s'allier avec d'autres marques, le masque tombera. Une fois encore, sommes nous pas devant une machination ?

Sarkis Serge Tateossian

00 h 47, le 20 novembre 2018

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Commentaires (2)

  • Je ne crois pas une seule seconde à une vraie malversation de la part de ce grand patron. Il sait négocier ses salaires et ses avantages, comme il sait redresser des empires économiques au bord d'une faillite. Ce qui caractérise Carlos Ghosn est avant tout la pureté et la rigueur dans les affaires, comme dans la vie de tous les jours, un vrai perfectionniste. Dans les mois à venir on saura d'avantage... Si Nissan et Mitsubishi prennent le large et s'éloignent de Renault pour s'allier avec d'autres marques, le masque tombera. Une fois encore, sommes nous pas devant une machination ?

    Sarkis Serge Tateossian

    00 h 47, le 20 novembre 2018

  • Je comprends mieux à présent, toucher le plus gros salaire en France attire cruellement la jalousie en France. Il se fera arrêter au Japon pour brouiller les cartes.

    FRIK-A-FRAK

    20 h 48, le 19 novembre 2018

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