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À La Une - France

Les "gilets jaunes" font durer le mouvement en ciblant autoroutes et dépôts de carburant

Pour la troisième journée consécutive, opérations escargots, blocages et barrages filtrants persistaient avec de premiers blocages de dépôts pétroliers.  


Des manifestants bloque l'autoroute A10, près de Bordeaux, en France, le 18 novembre 2018. AFP / NICOLAS TUCAT

Une partie des "gilets jaunes", ces manifestants excédés par la hausse des taxes des carburants, poursuivaient lundi dans toute la France leurs opérations de blocage pour la troisième journée consécutive, ciblant principalement des autoroutes et des dépôts pétroliers, tandis que le gouvernement restait inflexible.

Environ 20.000 manifestants étaient rassemblés en 350 endroits, a annoncé sur la chaîne BFMTV Frédéric de Lanouvelle, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, contre 290.000 sur plus de 2.000 sites recensés samedi.

Au cours du week-end, endeuillé par la mort d'une femme "gilet jaune" percutée par une automobiliste, 183 personnes ont été placées en garde à vue, 511 ont été blessées dont 17 grièvement.

Alors que de nombreux points de rassemblements, péages, stations-service, entrées des autoroutes ou centres commerciaux, avaient été évacués dans la matinée par les forces de l'ordre, certains "gilets jaunes" - référence aux vestes réfléchissantes que tout automobiliste doit détenir dans son véhicule afin de se rendre visible en cas d'accident- ont réinvesti les lieux l'après-midi.

C'est le cas à Bordeaux, sur le Pont d'Aquitaine, l'un des principaux axes routiers du sud-ouest de la France, où les manifestants, qui avaient installé un barrage filtrant, ont joué au chat et à la souris avec les forces de l'ordre. Ils ont été délogés en fin de journée.

"On a été chassé dimanche... On est revenu, on se refait chasser (lundi) mais c'est pas grave, on tiendra bon, on va encore revenir à la charge", assurait un manifestant.

Plusieurs dépôts pétroliers sont par ailleurs désormais ciblés, notamment à Port-la-Nouvelle et Frontignan (sud), Fos-sur-Mer et Portes-lès-Valence (sud-est) ou encore Valenciennes (nord). Des blocages confirmés par le groupe Total, notamment dans le sud et l'ouest.

Des organisations patronales ont mis en garde contre "un blocage de l'économie" tandis que l'opposition de droite comme de gauche a critiqué un exécutif inflexible après les propos du Premier ministre la veille assurant qu'il tiendrait "le cap", tout en affirmant avoir entendu la "colère" et la "souffrance" des manifestants. "Je fais 90 km tous les jours et ma femme ne travaille pas. On vit avec mon seul salaire. On dépense 150 euros d'essence par mois, ça devient insoutenable", confiait Fabien, près d'un dépôt à Fos-sur-mer.

A l'initiative de ce mouvement protéiforme et sans leader identifié, des membres de la société civile qui ont appelé sur les réseaux sociaux à des actions contre la hausse du prix des carburants. Les motifs de griefs se sont ensuite élargis à une dénonciation plus globale de la politique du gouvernement en matière de taxation et de la baisse du pouvoir d'achat.



Files d'attente

Les actions se poursuivaient lundi un peu partout en France avec des dizaines de barrages filtrants engendrant de longues files d'attente de poids lourds aux abords des péages, des bretelles d'entrée ou de sortie d'autoroute ou des ronds-points.

La colère se ressentait également à la Réunion, île française de l'Océan Indien, où 31 barrages étaient installés après une nuit marquée par des violences urbaines, et où la plupart des écoles restaient fermées.

Alors que plusieurs préfectures continuent à faire état de blessés légers, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a rappelé que les forces de l'ordre devaient "intervenir à chaque fois que des axes structurants sont bloqués ou qu'il y [avait] des violences". Un motard renversé lundi matin dans la Drôme (sud-est) se trouvait "entre la vie et la mort", selon Frédéric de Lanouvelle.

La situation est donc parfois tendue, comme à Calais (nord) où les CRS tentaient en fin de journée de déloger des "gilets jaunes" ayant installé des barrages sur les ronds-points des hypermarchés, où à Lisieux (ouest) où les forces de l'ordre ont dispersé 150 "gilets jaunes" qui bloquaient des camions, à coups de gaz lacrymogène.

Le mouvement pourrait se poursuivre dans les prochains jours: des appels à "bloquer Paris" samedi commencent par exemple à circuler largement sur les réseaux sociaux.

Cet accès de colère est compris par une majorité de Français. Selon un sondage publié par le Journal du Dimanche, 62% des personnes interrogées jugent qu'il faut "donner la priorité au pouvoir d'achat quitte à aller moins rapidement sur la transition énergétique" dans les prochaines années.




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commentaires (1)

J'aime bien le président Macron, mais il a tout faux dans cette affaire de taxe sur le "carbon" en taxant les plus démunis. Quand il dit et répète qu'il préfère taxer le gasoil au lieu de taxer le travail, il ne s'aperçoit pas, que taxer le gasoil, c'est taxer le travail! Deux tiers des français partent à leur travail en roulant au gasoil et en plus ceux qui vivent en zones rurales ou péri-rurales sont les plus concernés et roulent beaucoup pour aller à leurs sites de travail. Monsieur le président, oubliez la taxe sur le gasoil avant que le peuple français vous oublie....

Sarkis Serge Tateossian

01 h 02, le 20 novembre 2018

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Commentaires (1)

  • J'aime bien le président Macron, mais il a tout faux dans cette affaire de taxe sur le "carbon" en taxant les plus démunis. Quand il dit et répète qu'il préfère taxer le gasoil au lieu de taxer le travail, il ne s'aperçoit pas, que taxer le gasoil, c'est taxer le travail! Deux tiers des français partent à leur travail en roulant au gasoil et en plus ceux qui vivent en zones rurales ou péri-rurales sont les plus concernés et roulent beaucoup pour aller à leurs sites de travail. Monsieur le président, oubliez la taxe sur le gasoil avant que le peuple français vous oublie....

    Sarkis Serge Tateossian

    01 h 02, le 20 novembre 2018

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