Un convoi de réfugiés syriens traversant la frontière entre le Liban et la Syrie, le 15 novembre 2018. Photo tirée de la page Twitter de la Sûreté générale libanaise
La Sûreté générale libanaise a annoncé que 779 réfugiés syriens étaient rentrés chez eux jeudi, dans le cadre des opérations de "retour volontaire" orchestrées par la SG en coordination avec le régime syrien, malgré des interrogations sur leur sécurité.
Les départs ont eu lieu à partir de Tripoli, Abboudiyé, Nabatiyé, Saïda, Bourj Hammoud, Masnaa et Ersal, où hommes, femmes, vieux et jeunes, sont arrivés à bord de voitures privées et pick-ups, bagages en main, afin d'être contrôlés par les autorités libanaises qui vérifient que leurs noms figurent sur les listes de réfugiés autorisés à rentrer chez eux par le régime du président Bachar el-Assad. Des bus affrétés par l’État syrien sont également arrivés dans ces différentes localités afin de transporter les réfugiés non motorisés. Toutes ces opérations ont été effectuées en coopération avec le Haut-commissariat pour les réfugiés de l'ONU (HCR), selon un communiqué publié fin de journée par la SG.
Le passage vers la Syrie s'est fait via les postes-frontières de Masnaa et Abboudiyé, dans la Békaa, et Zamrani, au Liban-Nord.
(Lire aussi : Réfugiés syriens : Merhebi accuse Bassil de paralyser le travail de la commission ministérielle)
La semaine dernière, un autre groupe de 265 réfugiés avait quitté le Liban.
Ces départs de poursuivent malgré des interrogations sur la sécurité des réfugiés qui rentrent chez eux. Le ministre d’État sortant pour les Affaires des réfugiés, Mouïn Merhebi, avait affirmé il y a quelques jours que de nombreux réfugiés sont soumis à des exactions lors de leur retour en Syrie, certains étant tués et d'autres emmenés de force accomplir leur service militaire, mais le président Michel Aoun a assuré ne pas être au courant de telles informations. Mercredi, M. Merhebi (courant du Futur) avait accusé le ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, "de paralyser, comme à son habitude, le travail de la commission ministérielle chargée du dossier des réfugiés et de faire avorter toute tentative d’élaborer une stratégie générale du gouvernement" sur la question.
La veille, la SG assurait qu’elle n’exerçait aucune pression sur les réfugiés syriens pour les pousser à rentrer dans leur pays, démentant ainsi des propos exprimés récemment en ce sens par la représentante de Human Rights Watch, Lama Faqih.
(Lire aussi : La Sûreté générale affirme qu’elle n’exerce pas de pression pour pousser au retour)
Le Liban accueille quelque 1,3 million de réfugiés syriens ayant fui le conflit qui ravage leur pays depuis 2011, selon le directeur général de la SG, le général Abbas Ibrahim. Selon le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (UNHCR), un peu plus de 970.000 y sont enregistrés.
Fin septembre, le général Ibrahim avait affirmé à l’agence Reuters que 50.000 Syriens avaient pu regagner leur pays depuis le début de l’année, estimant qu’à ce rythme, le nombre de rapatriements pourrait atteindre 200.000 d’ici à un an.
La Russie avait annoncé en juillet une initiative pour le retour massif des réfugiés syriens au Liban et en Jordanie, sans attendre une solution politique dans leur pays comme le préconise la communauté internationale. Mais le président Michel Aoun avait indiqué le mois dernier que l'application de cette initiative était au point mort, "pour des raisons financières".
Pour mémoire
Aoun : Pas d'informations sur des persécutions contre les Syriens rentrés chez eux
La Sûreté générale libanaise a annoncé que 779 réfugiés syriens étaient rentrés chez eux jeudi, dans le cadre des opérations de "retour volontaire" orchestrées par la SG en coordination avec le régime syrien, malgré des interrogations sur leur sécurité.Les départs ont eu lieu à partir de Tripoli, Abboudiyé, Nabatiyé, Saïda, Bourj Hammoud, Masnaa et Ersal, où hommes, femmes,...
commentaires (3)
J espère que les réfugiés seront en sécurité et au moins sous la protection de la police russe et du HCR.je trouve que le Liban supporte une charge humanitaire très lourde... Philippe
VIARD Philippe
06 h 15, le 16 novembre 2018