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Culture - Exposition

Liane Mathes Rabbath, une histoire de (petits) papiers

Il y a trente ans, Liane Mathes Rabbath a un coup de foudre en découvrant le papier à cigarettes. Elle décide de se le réapproprier en composant des collages.

« Il y a beaucoup de gaieté, de luminosité dans mon art », confie Liane Mathes Rabbath.

Luxembourgeoise, arrivée pour la première fois au Liban après la guerre civile, Liane Mathes Rabbath a, au premier abord, pensé repartir. Un jour pourtant, elle croise le chemin des enfants de Paul Guiragossian. Alors qu’elle avait suivi des études de finance, ils lui font réaliser que pour être artiste, il ne faut pas simplement être doué : une partie du succès est contenue dans le travail. Elle a le déclic. Elle décide de se réapproprier le papier de Damas, ce papier fin et satiné, avec son étui orné de calligraphies éclatantes, en en faisant des collages. « Je suis une des premières à avoir fait du collage au Liban. Ce n’était pas aisé de se faire accepter », dit-elle. Sa détermination l’emportera…


Lumière du Liban

Le papier adopte toutes les formes possibles, accepte d’être trituré, malmené, malaxé. Il s’abandonne entre les mains de l’artiste. « Je pensais que c’était juste une phase passagère, mais cela fait trente ans que ça dure. Et je trouve toujours une façon de le détourner pour créer quelque chose de nouveau. » On suit l’évolution de cette relation fusionnelle sur les grands murs de l’Espace Galerie Ghandour, ancienne galerie commerciale, où sont exposées une trentaine de ses pièces anciennes et récentes. Et qui vont des cercles hypercolorés à ceux qu’elle rehausse de feuilles d’or. Leur allure cosmique insuffle une seconde vie au lieu.


Ne pas sombrer

Fait de formes géométriques, rondes et pleines, son travail apaise. « Je m’inspire des mosaïques, des parterres dans les églises et dans les maisons libanaises », dit-elle. Les couleurs sont abondantes et vives, son souffle est éclatant. « Au Liban, on se réveille le matin avec cette belle lumière, ce bleu qui permet d’avancer », affirme Liane Mathes Rabbath, laquelle est, elle-même, pareille à son art : lumineuse et sincère. Le temps de deux tableaux, les couleurs s’effacent et laissent place au noir et blanc, avant que les teintes chatoyantes ne reprennent rapidement le dessus.

L’artiste est convaincue de la nécessité de l’art pour faire renaître l’espoir, dans son pays adoptif où les problèmes du quotidien pèsent parfois lourd. « Ce côté positif que j’essaye d’exprimer avec la couleur peut donner quelque chose peu à peu. Il y a beaucoup de gaieté, beaucoup de liberté dans mon art. Une volonté de s’en sortir pour ne pas sombrer », aime-t-elle signaler. Et, en effet, les contrariétés disparaissent l’espace d’un instant, d’un regard, emportées par ces bulles pétillantes que l’artiste nomme « Artybubbles ». Et qui dégagent une joie communicative…


À l’espace Ghandour, avenue des Français, Minet el-Hosn.

Jusqu’au mercredi 31 octobre.


Pour mémoire

Au-dessus des nuages avec Liane Mathes Rabbath

Luxembourgeoise, arrivée pour la première fois au Liban après la guerre civile, Liane Mathes Rabbath a, au premier abord, pensé repartir. Un jour pourtant, elle croise le chemin des enfants de Paul Guiragossian. Alors qu’elle avait suivi des études de finance, ils lui font réaliser que pour être artiste, il ne faut pas simplement être doué : une partie du succès est contenue dans...

commentaires (1)

Il y a l'artiste, ses oeuvres magnifiques mais aussi ... L'amour, du Liban. Derrière chaque artiste, il y a toujours une histoire d'amour... Le moteur...

Sarkis Serge Tateossian

07 h 57, le 30 octobre 2018

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Commentaires (1)

  • Il y a l'artiste, ses oeuvres magnifiques mais aussi ... L'amour, du Liban. Derrière chaque artiste, il y a toujours une histoire d'amour... Le moteur...

    Sarkis Serge Tateossian

    07 h 57, le 30 octobre 2018

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