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Lifestyle - L’aile ou la cuisse

Das Küche, vive les barbus !


Le kasekrainer platter à Das Küche. Photo C.C.

Niché dans Mar Mikhaël depuis environ un an, Das Küche est né de la fusion de deux concepts, The Sausage House et The Potato Bar, de petits kiosques de fast-food qui ont vu le jour ces dernières années.

Das Küche, la cuisine donc, et pourtant, ne fallait-il pas plutôt le baptiser « Die Küche », car c’est le die qui s’accorde au féminin ? Mais n’entrons pas dans un débat grammatical puisque c’est la saucisse et la pomme de terre au four que nous recherchons, et c’est la saucisse et la pomme de terre au four que nous allons trouver et déguster.

Ainsi, The Sausage House et The Potato Bar ont uni leurs efforts et leur savoir-faire pour créer un restaurant qui donne envie d’y revenir souvent. Que ce soit Die Küche ou Das Küche, une chose est sûre : ces sont des saucisses de qualité supérieure qui sont importées d’Allemagne, d’Autriche et de Pologne. Certaines sont classiques, tandis que d’autres sont fourrées de fromage fondu, de bacon ou des deux ensemble, enveloppées dans du bacon ou encore parfumées au curry. Si vous optez pour un repas, on vous servira un plateau avec une saucisse dans un petit pain, accompagnée de frites et d’une petite salade à part. Vous pouvez également commander la saucisse comme complément, à côté de l’une des nombreuses options de pommes de terre au four proposées au menu. Ces pommes de terre sont cuites avec du beurre, recouvertes de fromage fondu et accompagnées d’une grande variété de garnitures (jusqu’à 20 différents ingrédients que vous pouvez mélanger et assortir afin de personnaliser votre pomme de terre et vous faire plaisir). Alors, bon appétit !

À première vue, il semble que porter une longue barbe soit une condition indispensable pour faire partie de l’équipe de Das Küche. D’ailleurs, cette image de barbus fait partie de leur communication. De plus, lors de nos fréquentes visites à Das Küche, nous n’avons jamais vu une seule femme chargée du service. Ceci étant dit, le staff est très amical, accueillant, toujours souriant et prêt à vous aider, en proposant un service rapide pendant tout le repas.

Simple, gras et bon

Pour commencer, il n’y a pas de pain ou de beurre, ni d’olives ou autres amuse-bouche, ce qui est pertinent dans ce genre de restaurant. Au lieu de cela, vous trouverez plutôt un grand chaudron à la porte, rempli de cacahuètes dont vous pouvez vous servir à volonté. Les cacahuètes étant très salées, vous serez tentés, pour étancher votre soif, de commander immédiatement une bière ou une autre boisson. Pendant que vous attendez que vos plats soient servis, vous pouvez jouer au Wire Loop accroché au mur ou fixer de vieux téléviseurs qui ne diffusent rien d’autre qu’un buzz électrique. Ne me demandez d’explications, je n’en ai pas, car ces détails étranges n’ajoutent rien à l’identité du lieu ! Vous pouvez aussi grignoter un pretzel. Et même s’il est doux et savoureux, il n’est pas servi chaud comme on s’y attend, ni salé ni assaisonné avec du pavot, du sésame ou du tournesol.

Mais cela, finalement, n’a aucune importance, car les saucisses proposées, ensuite, sont un pur chef-d’œuvre. La plupart sont faites de viande de porc. Mais pour les personnes qui le préfèrent, deux saucisses à base de bœuf sont également disponibles, même si elles n’ont pas ce même goût prononcé. Le kasekrainer (viande de porc farcie à l’emmental) et le berner wurstel (viande de porc farcie à l’emmental et enveloppée de bacon) sont des must et existent dans une version épicée pour les plus courageux. Vous pouvez également opter pour le kielbasa polonais, le krakauer allemand ou même le curry bratwurstel autrichien. La saucisse est servie sans ajouts pour ainsi en saisir toute la saveur.

Si vous insistez, une portion de moutarde et une autre de choucroute sont proposées, inutiles à mes yeux car sans aucune saveur. De même, les salades ne sont ni séduisantes ni bonnes. Un bouquet de laitue découpé garni d’une vinaigrette qui ne ressemble à rien de plus que de la mayonnaise. La plupart des plateaux sont rendus avec la salade intacte, un signe clair pour que la direction en tire des leçons, car il ne suffit pas d’avoir des saucisses parfaites. Les accompagnements doivent être au même niveau. Si vous n’êtes pas fan de saucisses, vous pouvez toujours commander un sandwich de pulled pork ou même de brisket, tous les deux excellents. Mais je vous suggère de les exiger avec un seul morceau de pain afin de mieux savourer le magnifique goût de viande. Un autre bon choix serait leurs baby back ribs, qui ont une saveur également parfaite, après avoir été fumées pendant 8 heures puis plongées dans de la sauce BBQ. Seul hic : les « ribs » sont trop petits…

Mais quel que soit votre choix, n’hésitez pas à ajouter à votre commande une pomme de terre cuite au four. Le filet de bœuf potato est garni de beurre, de mozzarella, de feuilles de roquette et de filet de viande, un plat aussi alléchant que le pulled pork potato ou le grande kaysar (servi avec du poulet grillé). Si seulement la peau des pommes de terre était plus croustillante, elles auraient décroché un 10/10 ! Malheureusement, elles sont plutôt détrempées, à cause du fromage fondu et des autres ingrédients plutôt liquéfiés qui sont à l’intérieur.

Dans l’ensemble, Das Küche affiche des prix très raisonnables. Toutefois, certains habitués ont pu remarquer que les pommes de terre ne sont plus aussi grandes et profondes qu’elles ne l’étaient par le passé, et c’est bien dommage, car cela signifie également qu’elles sont moins riches et généreuses.

Mon conseil serait, finalement, d’opter pour un plateau à partager et dont il existe trois formules. Vous pourrez ainsi avoir une idée de la plupart des plats offerts et déguster un peu de tout. De plus, vous aurez droit à huit pintes de bière ! Et, pour les noctambules qui veulent passer tard le soir après avoir fait la fête, le restaurant reste ouvert jusqu’à 2 heures du matin les vendredis et samedis soir. Une fois le repas terminé, n’oubliez pas de vous plier au rituel de la maison en appuyant sur le gros bouton rouge pour montrer votre appréciation. L’équipe vous remerciera à son tour en vous applaudissant. Malheureusement, Roy Shehadé, propriétaire des lieux, n’est pas là, ce qui manque à l’ambiance des débuts lorsque sa bonne humeur et ses histoires faisaient partie de la merveilleuse expérience du Sausage House.

Avec un ticket moyen de 30 dollars par personne, nous avons là un très bon rapport qualité / prix, raison pour laquelle le restaurant enregistre en moyenne 300 tables par semaine et l’endroit est toujours plein avec un service continu tout au long de la journée. Cependant, parce que le système de climatisation n’est pas toujours fonctionnel, il est préférable de s’asseoir à l’intérieur et à l’écart du gril car la chaleur est insupportable, en particulier lorsque le barbecue diffuse son feu intense dans l’espace ouvert. Lors de notre prochaine visite, nous ne manquerons pas d’essayer le schnitzel et le mac ‘n ‘cheese, car nous en avons entendu beaucoup de bien. Comme je l’ai déjà dit, peu importe le nombre de fois où vous avez mangé à Das Küche, vous le quittez toujours avec une seule envie : revenir …

*Critique gastronomique

FB : www.facebook.com/CordonCourtine/

Insta : cordon.courtine

E-mail : cordoncourtine@gmail.com

DATA

Son en terrasse : niveau max = 97,6 dB, TWA = 66,6 dB

Son à l’intérieur : niveau max = 89,4 dB, TWA = 51,3 dB

Qualité de l’air en terrasse : 74/100 (moyen), COV 0,43ppm, humidité 72 %, température +28°C

Qualité de l’air à l’intérieur : 68/100 (moyen), COV 0,61ppm, humidité 62 %, température +22°C.

NOTES

Son : 3/5

Décoration : 3/5

Personnel : 4/5

Plats : 3,5/5

Propreté : 3/5

Avis : bon

Prix : raisonnable

En résumé…

On aime bien : le pulled pork, le brisket, le kasekrainer, le berner wurstel, le filet de bœuf potato, le très bon service, toujours avec le sourire (et les cacahuètes en libre service ! )

On aime moins : l’accompagnement de salade, la choucroute en petit pot, la peau de pomme de terre ridée, la mauvaise climatisation

Le conseil : prendre une table à l’intérieur (lorsque le climatiseur est opérationnel) et opter pour l’un des plateaux à partager pour goûter à tout.

Das Küche, rue de Madrid, Mar Mikhaël

Tél. : 01442887.



*Critique gastronomique

Il agit dans l’ombre, même si sa signature énigmatique lui donne des airs de gentlemen franco-anglais. Cordon Courtine sévit dans les restaurants de la capitale undercover pour y goûter le meilleur, et parfois le pire. Il revient, un samedi sur deux, pour vous donner ses impressions, toujours très objectives, sur tout ce qui fait la (bonne) réputation d’un restaurant, des saveurs aux odeurs, en passant par la décoration et la propreté des lieux. Bon appétit.

FB : www.facebook.com/CordonCourtine/

Insta : cordon.courtine

E-mail : cordoncourtine@gmail.com 


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Niché dans Mar Mikhaël depuis environ un an, Das Küche est né de la fusion de deux concepts, The Sausage House et The Potato Bar, de petits kiosques de fast-food qui ont vu le jour ces dernières années. Das Küche, la cuisine donc, et pourtant, ne fallait-il pas plutôt le baptiser « Die Küche », car c’est le die qui s’accorde au féminin ? Mais n’entrons pas dans un...

commentaires (2)

Bien que la cuisine germanique n’ait jamais ete my cup of tea, pour n’avoir jamais voulu a tort, de meme l’essayer, je dois avouer que cet article m’incite a aller y faire un tour et m’encanailler dans ce resto. Ca a l’air sympathique et certains plats semblent curieusement appetissants. Merci de nous sortir un peu de nos coutumes conservatrices et de nous inciter a effectuer ce voyage culinaire.

Cadige William

15 h 17, le 27 octobre 2018

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Commentaires (2)

  • Bien que la cuisine germanique n’ait jamais ete my cup of tea, pour n’avoir jamais voulu a tort, de meme l’essayer, je dois avouer que cet article m’incite a aller y faire un tour et m’encanailler dans ce resto. Ca a l’air sympathique et certains plats semblent curieusement appetissants. Merci de nous sortir un peu de nos coutumes conservatrices et de nous inciter a effectuer ce voyage culinaire.

    Cadige William

    15 h 17, le 27 octobre 2018

  • En langue allemande on dit: die Küche ! Irène Saïd

    Irene Said

    11 h 22, le 27 octobre 2018

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