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À La Une - Etats-Unis/Arabie saoudite

Trump estime que Khashoggi est mort et menace Riyad de "graves" conséquences

Ces déclarations marquent un net changement de ton de la part du locataire de la Maison Blanche qui avait opté pour une posture moins tranchée et avait mis en avant les énormes intérêts stratégiques liant son pays au royaume sunnite.

Le président américain, Donald Trump, le 18 octobre 2018 dans le Montana. Photo REUTERS/Jonathan Ernst

Le président des Etats-Unis Donald Trump a pour la première fois admis que le journaliste saoudien disparu Jamal Khashoggi était très probablement mort, menaçant Riyad de "très graves" conséquences si sa responsabilité était confirmée.

"Cela me semble bien être le cas. C'est très triste", a déclaré M. Trump, interrogé jeudi sur le possible décès de ce journaliste porté disparu depuis qu'il s'est rendu au consulat saoudien à Istanbul le 2 octobre. "C'est mauvais, très mauvais", a-t-il ajouté.

Ces déclarations marquent un net changement de ton de la part du locataire de la Maison Blanche. Ces derniers jours, il avait opté pour une posture moins tranchée et avait mis en avant les énormes intérêts stratégiques liant son pays au royaume sunnite, citant la lutte contre le terrorisme, la nécessité de contrer l'influence de l'Iran chiite mais aussi les contrats d'armement et leurs retombées économiques.

Les Etats-Unis ont cependant décidé d'accorder un délai supplémentaire à l'Arabie saoudite pour expliquer la disparition de ce journaliste connu pour son franc-parler, qui s'était exilé aux Etats-Unis en 2017 après être tombé en disgrâce à la cour du prince héritier Mohammad ben Salmane. "Nous devons leur donner quelques jours de plus pour mener à bien (les investigations) afin que nous ayons une bonne compréhension des faits", a affirmé le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, de retour d'un déplacement à Riyad.


(Lire aussi : Affaire Khashoggi : la Turquie profiterait-elle du scandale ?)


Nouvelles images
Un peu plus tôt dans la journée, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, avait annoncé qu'il ne se rendrait pas à une conférence économique organisée à Riyad et boycottée par un nombre croissant de personnalités, dont le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.

Selon le New York Times, la monarchie saoudienne envisagerait de faire porter le chapeau de l'affaire Khashoggi à un haut responsable des services de renseignement, le général Ahmed Assiri, qui est aussi un conseiller de "MBS", surnom du prince héritier.

La publication de nouvelles images tirées des caméras de vidéosurveillance retraçant les mouvements à Istanbul d'un officier des services de sécurité proche du prince héritier saoudien a fait encore monter d'un cran la pression sur Riyad. L'homme en question, Maher Abdulaziz Mutreb, qui avait été identifié par les autorités turques comme l'un des membres d'une équipe de 15 agents envoyée par Riyad pour "assassiner" le journaliste, fait partie de l'entourage de MBS, selon le New York Times.

La presse turque, affirmant s'appuyer sur des enregistrements sonores réalisés sur place, avait déjà publié mercredi de nouvelles informations accablantes, selon lesquelles Jamal Khashoggi aurait été torturé et assassiné dans le consulat dès le jour de sa disparition.


(Lire aussi : Comment l’affaire Khashoggi menace l’accession au trône de MBS)


Enquête de l'ONU?
Le Washington Post a publié mercredi ce qu'il présente comme la dernière contribution de Jamal Khashoggi, un texte dans lequel le journaliste évoque le manque de liberté de la presse dans le monde arabe. "Hélas, cette situation ne changera probablement pas", déplore le journaliste dans cette tribune transmise au quotidien par son traducteur au lendemain de sa disparition.

Amnesty International, Human Rights Watch, Reporters Sans Frontières et le Comité de protection des journalistes ont appelé la Turquie à demander une enquête de l'ONU sur l'affaire Khashoggi.

"L'implication des Nations unies est la meilleure garantie contre une volonté de blanchir l'Arabie saoudite ou contre les tentatives d'autres gouvernements de passer sous silence le problème afin de préserver des relations commerciales lucratives avec Riyad", a déclaré Robert Mahoney, directeur exécutif adjoint du Comité de protection des journalistes, dans un communiqué. "Compte tenu de la possible implication des autorités saoudiennes dans la disparition forcée de Khashoggi et de son assassinat, ainsi que du manque d'indépendance du système de justice pénale saoudien, l'impartialité de toute enquête menée par les autorités saoudiennes serait remise en question", ajoute le communiqué.

Le parquet d'Istanbul a publié jeudi un texte affirmant qu'il informerait le public des avancées de l'enquête "en cas de nécessité".


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Le président des Etats-Unis Donald Trump a pour la première fois admis que le journaliste saoudien disparu Jamal Khashoggi était très probablement mort, menaçant Riyad de "très graves" conséquences si sa responsabilité était confirmée. "Cela me semble bien être le cas. C'est très triste", a déclaré M. Trump, interrogé jeudi sur le possible décès de ce journaliste porté ...

commentaires (3)

Que compte un homme pour ce qui peut être une stratégie politique . trump-pête lui même pourrait être dégagé par ceux qui l'ont mis là , s'il devait faire de l'ombre à cette politique de domination . Curieux de connaître le genre de sanctions qu'il va prendre ! Donc que le clown jette ce petit bonhomme odieux ne devrait pas être vu comme une performance , le réservoir pour le remplacer est plein à craquer . Et le peuple continue à s'enthousiasmer .

FRIK-A-FRAK

12 h 37, le 19 octobre 2018

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Commentaires (3)

  • Que compte un homme pour ce qui peut être une stratégie politique . trump-pête lui même pourrait être dégagé par ceux qui l'ont mis là , s'il devait faire de l'ombre à cette politique de domination . Curieux de connaître le genre de sanctions qu'il va prendre ! Donc que le clown jette ce petit bonhomme odieux ne devrait pas être vu comme une performance , le réservoir pour le remplacer est plein à craquer . Et le peuple continue à s'enthousiasmer .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 37, le 19 octobre 2018

  • SOUS LES PRESSIONS DES MEDIAS ET SURTOUT DES SENATEURS ET DE L,OPINION PUBLIQUE NATIONALE ET INTERNATIONALE IL SEMBLE QU,IL VA ETRE OBLIGE DE CHANGER SES IDEES DE MENAGER MBS ET LA SAOUDITE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 09, le 19 octobre 2018

  • Voila la difference entre etats unis et la russie ....ou l iran...trump se brouille avec son allie pour la mort d UN seul homme quand Poutine et Khameini soutiennent le plus grand genocide de l histoire de l humanite en Syrie....

    HABIBI FRANCAIS

    04 h 58, le 19 octobre 2018

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