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À La Une - portrait

Un homme de confiance de Macron au ministère français de l'Intérieur

Christophe Castaner décroche un portefeuille éminemment sensible, dans un contexte de menace terroriste. Un poste qu'il a longtemps lorgné mais qui lui a d'abord échappé car - ironie de la situation - il s'était rendu trop indispensable ailleurs.

Christophe Castaner, nouveau ministre français de l'Intérieur. AFP / JOEL SAGET

Homme de confiance du président français devenu incontournable dans la chaîne du pouvoir, Christophe Castaner a vu sa loyauté récompensée par une nomination mardi au ministère de l'Intérieur, un cran supplémentaire dans une ascension politique aussi fulgurante que tardive. A 52 ans, il décroche un portefeuille éminemment sensible, dans un contexte de menace terroriste. Un poste qu'il a longtemps lorgné mais qui lui a d'abord échappé car - ironie de la situation - il s'était rendu trop indispensable ailleurs.

"Il en rêve depuis toujours", confie un pilier de la "Macronie". "C'est un super profil pour le poste. Il est loyal, il est solide", s'enthousiasme un ministre, quand un député du parti de M. Macron, La République en Marche (LREM), vante sa "connaissance des rouages de l'État" et rappelle qu'il "avait en partie en charge les aspects régaliens pendant la campagne" présidentielle de 2017.
Un autre parlementaire loue son "autorité naturelle" qui "découle aussi de sa proximité avec le président de la République", concédant tout juste qu'il lui "manque peut-être la connaissance des réseaux de flics".

Cette désignation à la tête des quelque 250.000 policiers et gendarmes du pays vaut en tout cas à la fois promotion et reconnaissance pour ce fidèle qui ne s'est guère ménagé depuis le début du quinquennat Macron. Il a occupé le poste de porte-parole du gouvernement, puis de secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, en même temps que celui de délégué général de La République en marche, le parti présidentiel.

Un pied au parti à structurer et préparer les élections européennes, un autre à l'Assemblée, un œil au Sénat et un autre au gouvernement : M. Castaner s'est démultiplié au service d'Emmanuel Macron dont il avait tôt emboîté le pas, quand le chef de l'État était ministre de l'Économie de l'ex-président François Hollande. Lui n'était alors qu'un député socialiste sans grande envergure, dont le nom avait émergé au soir du premier tour des élections régionales de 2015, lorsqu'il s'était résolu à jeter l'éponge pour faire barrage au parti d'extrême droite Front national dans le sud-est. Il s'estime alors lâché par la direction du Parti socialiste, un épisode qui marquera une rupture fondatrice: "sans cela, je serais sans doute resté fidèle au parti", témoigne-t-il.


"Type normal"
L'homme qui s'est "construit dans l'enracinement local" rejoint quelques mois plus tard M. Macron, sans croire "une seconde qu'il puisse gagner la présidentielle".

Verbe rond et chaleureux, l'ancien député des Alpes-de-Haute-Provence (sud-est) et ancien maire (pendant 16 ans) de la ville de Forcalquier, joue volontiers de sa faculté à établir le contact, mû par une "obsession" : "je veux rester un type normal".
Pour preuve, il décrit la traversée de sa circonscription à pied, 270 km à l'été 2016 en logeant chez qui voulait bien l'accueillir. Un mélange de "démarche politique", de coup de com' et de quête "plus personnelle, pour retrouver le temps long".

Ce fils de militaire, père de deux filles, fut aussi un adolescent rebelle et bachelier tardif. De cette période, il confie avoir frayé avec quelques figures du milieu marseillais, au gré de parties de poker nocturnes, avant de se ranger.
"Il a été perçu à Paris comme le kéké, le cacou (fanfaron, NDLR), il ironise là-dessus", décrypte un de ses mentors, l'ex-ministre Jean-Louis Bianco.

L'ancienne porte-parole du gouvernement de Lionel Jospin, Catherine Trautmann, garde, elle, un autre souvenir de son chef de cabinet, quelqu'un de "très sérieux, loyal, attentif", armé de "self-control".


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Homme de confiance du président français devenu incontournable dans la chaîne du pouvoir, Christophe Castaner a vu sa loyauté récompensée par une nomination mardi au ministère de l'Intérieur, un cran supplémentaire dans une ascension politique aussi fulgurante que tardive. A 52 ans, il décroche un portefeuille éminemment sensible, dans un contexte de menace terroriste. Un poste...

commentaires (1)

A ce poste la France à besoin de quelqu'un de solide. Castaner est l'homme de la situation. Bonne chance dans sa mission.

Sarkis Serge Tateossian

13 h 26, le 16 octobre 2018

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Commentaires (1)

  • A ce poste la France à besoin de quelqu'un de solide. Castaner est l'homme de la situation. Bonne chance dans sa mission.

    Sarkis Serge Tateossian

    13 h 26, le 16 octobre 2018

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