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Large remaniement du gouvernement français qui cherche un "second souffle"

L'exécutif va "continuer et persévérer" sans "changer de cap", a d'ores et déjà affirmé le Premier ministre Edouard Philippe face aux députés, lors de la première séance de questions au nouveau gouvernement.

Le Premier ministre français Edouard Philippe sortant du ministère l'Intérieur, mardi 16 octobre 2018, à Paris. AFP / Philippe LOPEZ

Après deux semaines d'attente, la France a mardi un nouveau gouvernement, remanié après le départ fracassant début octobre du ministre de l'Intérieur, avec l'arrivée de personnalités mal connues du grand public dans un contexte de forte impopularité du président Macron.

Cette nouvelle équipe - qui compte peu de poids lourds politiques - veut apporter un "second souffle" au quinquennat d'Emmanuel Macron, tombé très bas dans les sondages après un été et une rentrée chaotiques. Le président doit intervenir à 18H00 GMT dans une "courte allocution" enregistrée à l'avance, ont indiqué ses services.

L'exécutif va "continuer et persévérer" sans "changer de cap", a d'ores et déjà affirmé le Premier ministre Edouard Philippe face aux députés, lors de la première séance de questions au nouveau gouvernement.

Rajeuni - la moyenne d'âge passe sous les 50 ans - ce gouvernement comprend, outre le Premier ministre, 34 membres, avec une parité hommes-femmes. Il compte huit entrants.



D'une longueur inédite en France, ce remaniement a donné lieu à d'intenses consultations entre le chef de l'Etat, qui se veut au centre de l'échiquier politique, et son Premier ministre issu de la droite, avec le souci de respecter un équilibre droite/gauche, selon l'entourage de M. Macron.

Ce "mécano gouvernemental" ne "marque pas vraiment un rééquilibrage à gauche", souligne toutefois Bruno Cautrès, chercheur au Cevipof. "Permettra-t-il à Emmanuel Macron de combattre l'impopularité? Je n'en suis pas sûr".

Accusé par certains "d'arrogance" et de manque d'écoute, le président français a vu sa popularité fortement entamée par l'affaire dite "Benalla", du nom d'un de ses collaborateurs accusé de violences, et une série de saillies polémiques. M. Macron a notamment qualifié les Français de "Gaulois réfractaires au changement" et estimé qu'un "pognon de dingue" était consacré aux aides sociales.




Un proche à l'Intérieur

C'est un proche du président, Christophe Castaner, 52 ans, qui a été nommé ministre de l'Intérieur en remplacement de Gérard Collomb, dont la démission surprise le 2 octobre - suivant de peu celle d'un autre pilier du gouvernement, Nicolas Hulot - avait donné le sentiment d'un flottement au gouvernement, alors que la France est toujours sous menace terroriste.

M. Castaner occupait jusque-là le poste de secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement et était également à la tête du parti présidentiel, La République en marche (LREM), qu'il va quitter prochainement.

Il sera épaulé par Laurent Nuñez, actuel directeur du service de renseignement intérieur (DGSI).

La porte-parole des Républicains (LR, droite), Lydia Guirous, a commenté de façon cinglante cette nomination: "Avec Castaner à l'Intérieur, je ne suis pas rassurée pour la sécurité des Français, ni pour la défense de (la) laïcité et la lutte contre le communautarisme islamique...".

En pleine grogne des élus locaux en France, Jacqueline Gourault (du parti centriste Modem), est, elle, nommée à la tête d'un grand ministère des Territoires, avec à ses côtés Sébastien Lecornu, nommé ministre chargé des Collectivités territoriales, et Julien Denormandie, ministre chargé de la Ville et du Logement.

Spécialiste des collectivités, reconnue pour ses capacités d'écoute et de dialogue, la ministre devra pacifier les relations avec les élus locaux, tendues par des coupes dans les emplois aidés et la limitation des dépenses des principales collectivités.

Un ex-cadre du parti LR, Franck Riester, est nommé ministre de la Culture à la place de Françoise Nyssen, remerciée. Cette figure du monde de l'édition empêtrée dans plusieurs dossiers, avait été récemment visée indirectement par une enquête judiciaire contre sa maison d'édition.

Le centriste Marc Fesneau (Modem) devient ministre auprès du Premier ministre, chargé des Relations avec le Parlement. Au poste de ministre de l'Agriculture, le sénateur Didier Guillaume remplace Stéphane Travert, un ancien socialiste comme lui.

"Ce remaniement annoncé comme un second souffle ressemble plus à une baudruche en train de se dégonfler", a ironisé Christian Jacob, président du groupe Les Républicains à l'Assemblée.


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